Bonheur, don et coopérations
mercredi 22 mai 2013
La dernière des quatre conditions au bonheur est aussi un peu complexe à décrire parce qu’elle fait appel à des notions que nos sociétés modernes mettent assez peu en avant et rangent un peu trop vite au second plan. Sacrifié sur l’autel du « Struggle for life » du modèle économique compétitif libéral, les notions de coopération ou de lien social apparaissent désuètes à nos sociétés modernes. Elles n’en sont pas moins centrales dans nos fonctionnements humains et le restent aussi dans notre accession au bonheur personnel.
La coopération est certainement une énigme, tout comme la question du lien social d’ailleurs. On en parle, mais on se pose rarement de question pour savoir comment cela marche. Qu’est-ce qui les construit ou les détruit ?
En 2010, un livre sur la coopération en entreprise a reçu le 1er Prix RH (c’est déjà pas commun en soi !) et quelques autres prix. Il s’agit de « Donner et prendre, la coopération en entreprise » du sociologue du travail Norbert Alter. Ce livre théorise de façon très éclairante les relations entre les individus constituant l’entreprise, sous l’angle de la Théorie du don élaborée par Marcelle Mauss. Pour lui, la coopération se fonde sur le don : « Coopérer, c’est donner » et cela se décline de plein de façons différentes.
Pour faire rapide, cette Théorie du don fut élaborée en observant les échanges pratiqués par des tribus primitives d’Asie ou d’Amérique du nord. L’étude montra alors que le lien social se structurait dans un système d’échanges réciproques (la Kula), qui scellait des formes d’endettement entre les membres des tribus et même au-delà. Transposé dans notre société moderne, cette analyse permet de décrypter nombre de nos comportements, sur ce qui construit la coopération et les liens entre individus.
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