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avril 2013

La pol'éthique, une boussole pour la politique de demain

 BoussoleIl y a un ou deux ans, j’ai créé une nouvelle catégorie pour ce blog nommée « Pol’éthique ». L’ambition était alors plus orientée sur les thématiques du développement durable, sur la volonté de prise de conscience des enjeux, des crises qui nous font face, mais que nous n’arrivons toujours pas à regarder en face.

Le concept de pol’éthique traduisait la nécessité d’une sincérité dans le propos en politique, le fait d’arrêter de mentir aux citoyens sous prétexte de les caresser dans le sens du poil, de leur dire ce qu’ils voulaient entendre. Certains politiques finissent ainsi par devenir les paravents d’une société qui ne veut pas changer et qui attend qu’on lui renvoie une image rassurante d’elle-même afin d’éviter la remise en cause. Certes, le mensonge a quelques vertus sur le court terme, mais il est toujours désastreux sur le long terme.

La question de l’éthique en politique fait son grand retour avec l’affaire Cahuzac, sous une forme différente. Mais sur le fond, rien ne change. C’est la question de la sincérité de la parole politique qui est en question, avec son pendant, la confiance des citoyens dans la politique. Avec l’affaire Cahuzac, c’est tout le système qui est ébranlé, parce que le mal est plus profond que l’on ne le croit et qu’il a fini par fragiliser la société.

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Bonheur, croyances et sens

6306941078_da1ef7a26e_mLa troisième condition au bonheur est un peu plus complexe que les deux premières : l’identité et l’autonomie. Elle s’inscrit dans un cadre que notre société moderne oublie, range au chapitre du passé, en négligeant son caractère fondamental. C’est la question des croyances, avec à ses cotés, la création du sens.

L’objet n’est pas ici de parler du cas particulier des croyances religieuses, même si dans les faits, l’émergence de la notion de BIB n’est pas à dé-corréler totalement de la notion de croyance religieuse. En créant le Bonheur National Brut comme indicateur alternatif au PIB, le roi du Bhoutan a bien essayé bien de mettre en lien l’économie, avec les valeurs du bouddhisme, sa religion.

Non, l’objet est plutôt ici de replacer la centralité des croyances dans leur sens le plus large, dans notre vie et notre société. Pour cela, deux citations valent mieux qu’un long discours.

« Davantage qu’un animal pensant, l’humain est un animal croyant. Ses croyances ne concernent pas que le religieux, mais aussi, par exemple, l’économie. »

Patrick Viveret, Philosophe

Et, puisqu’il est question d’économie :

« Comment savons-nous les choses, comment savons nous ce que nous savons ? Il me semble que les scientifiques ont une idée tout à fait déraisonnable sur ce plan : la plupart de nos connaissances ne s’appuient pas sur des preuves. Dans la réalité, la plupart de nos connaissances s’appuient sur des croyances raisonnables, des convictions. »

Daniel Kahneman, Psychologue, prix Nobel d’économie en 2002 et père de l’économie comportementale. (Magazine Sciences humaines de février 2013)

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Appel à une République apaisée

Je suis un défenseur du mariage et de l’adoption pour tous, tout comme je fus un défenseur du PACS, en son temps. Je ne vois pas ce que cela retire aux autres que d’élargir le droit et la reconnaissance du mariage ou de l’adoption à des couples du même sexe. Cela étant dit, ce que je lis et entends aujourd’hui me questionne.

Après l’appel au sang ou à la guerre civile de « responsables irresponsables », nombre de personnes souhaitant voire aboutir cette loi s’offusquent ? Sauf que l’histoire de cette loi est depuis le début un champ de bataille entre pro et anti. Aucun des deux camps n’a tenté d’apaiser le débat, bien au contraire, chacun à fait monter la tension, pour en arriver aujourd’hui à des prises de positions tout à fait inacceptables, dépassant largement le sujet initial.

Je pourrais faire comme de nombreux camarades et m’offusquer contre les propos déplacés des antis. Vu le délire de certains, tout nous est finalement servi sur un plateau. Mais ce serait la facilité. Nous oublions un peu vite que nous sommes aux responsabilités et faire preuve de responsabilité, c’est aussi d’abord savoir balayer devant sa porte.

Alors que nous sommes arrivés au pouvoir il y a 11 mois, nous avons proposé cette loi sur le mariage et l'adoption pour tous qui était clairement une des propositions du programme de notre candidat. Où était l’enjeu ? On peut comprendre que les opposants à cette loi descendent dans la rue pour manifester leur désaccord. L’histoire et le vote des français leur donnent tort, mais ils ont le droit à une expression. Ne l’a-t-on pas fait en notre temps contre Sarkozy ? Mais j’avoue avoir eu beaucoup plus de mal à saisir la logique des manifs de soutien à la loi, la première, puis la seconde. J’avoue aussi avoir eu du mal à comprendre la logique visant à accélérer le calendrier sur la PMA, en allant à l’encontre de toutes les annonces précédemment faites et en tentant de faire passer cela par le débat parlementaire, au lieu de rester dans le cadre des lois sur la bioéthique comme annoncé initialement.

Ce comportement, venant de responsables politiques, m’interpelle sur le fond comme sur la méthode.

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Bonheur et autonomie

LibertéLa seconde condition au bonheur est, me semble-t-il, une forme complémentaire à l’identité dans la construction de l’estime de soi. C’est l’autonomie. Celle-ci est aussi reconnue comme un des premiers facteurs de motivation individuelle (en entreprise, comme ailleurs).

Derrière la question de l’autonomie se cachent celles de liberté et de responsabilité. Devenir autonome, c’est prendre conscience que l’on croit en nous, mais c’est aussi arriver à se subvenir à soi-même. Il y a là un double regard qui construit la confiance.

L’autonomie n’existe qu’à partir du moment où des marges de manœuvres existent. Elle est donc indissociable de la question de la délégation et donc de la confiance dans les équipes. Pour autant, elle n’est pas antinomique avec les questions d’encadrement et de contrôle. Autonomie ne signifie pas désintérêt !

Derrière l’autonomie et la liberté de penser et d’agir, se cache aussi la créativité. Imaginer, créer, concevoir, construire, sont des sources de bonheur bien connues des enfants comme des artistes et plus largement des personnes créatives, de par leur métier ou leur fonction. Rien d’étonnant à cela, la créativité est une des fonctions nourricières de la société. C’est par la créativité de ses membres qu’une société avance.

Comme l’identité, la mesure du bonheur dans l’autonomie peut être vue en creux. La perte d’autonomie ramène à la question de la dépendance, de la jeunesse, de la vieillesse ou même du handicap. On mesure bien qu’une société qui ne tient pas compte de l’autonomie de tous ses membres ne sera pas celle du bonheur partagé.

Idem sur la question économique, avec l’emploi et le chômage. Dans une société moderne fonctionnant majoritairement par des échanges d’argent, un individu perd son autonomie en perdant son emploi, sa source de revenus, son accès à la monnaie. Il tombe alors dans des dispositifs de solidarité / assistance qui le protègent pour partie, mais l’enferment aussi. En subissant cette situation, il perd de fait une part importante de sa liberté d’action, de son autonomie.

Idem enfin dans l’entreprise où l’augmentation du travail prescrit, des formes autoritaires d’un management déshumanisé par des processus imposés, grignote de plus en plus l’autonomie réelle des salariés. Cela rejaillit autant sur la question du mal-être que sur celle de la motivation. (Cf : Rapport au Premier ministre de 2010- Bien-être et efficacité au travail ou plus récemment la note de Terra Nova ici).

L’autonomie sous toutes ses formes est donc bien une condition à notre bonheur.


Eau du Ponant, un anniversaire à en couper l’eau !

Afin de marquer à sa juste mesure le premier anniversaire du démarrage du contrat de Brest métropole océane avec la Société Publique Locale Eau du Ponant, une intervention spéciale a été organisée à la veille de cette date anniversaire historique. Un « couvre-eau » a été déclaré pendant une heure, pour tous les robinets de la communauté urbaine brestoise.

Ainsi au petit matin de ce 30 mars un peu particulier, à 2:00 les 1700 km de réseaux furent coupés exactement en même temps, puis réalimentés de façon identique à 3:00. Cette opération d’une rare précision est une première en France et a reçu un accueil chaleureux des habitants qui bénéficient sans s’en rendre compte des services de la SPL Eau du Ponant depuis un an.

Rappelons toutefois que cette opération unique en son genre n’aurait pu avoir lieu sans le concours et la parfaite synchronisation des services de l’heure d’été !

AFP – 1er avril 2013