Hier soir fut une soirée décalée et décapante. J’ai d’abord écouté une émission radio que j’avais « podcasté » la semaine dernière : terre à terre, sur France culture. L’émission du 5 septembre était un hommage à Teddy Goldsmith, mort le 21 août dernier. Ecoutant cette émission pour la première fois et ne connaissant pas le cher disparu, je ne fus pas déçu du voyage !
A 20h45, j’avais décidé de me faire une pose devant le petit écran pour regarder ce qui apparaît comme un phénomène de société : le reportage des Yes Men sur ARTE. Je ne fus pas déçu du voyage non plus, même si ces seconds ont l’avantage d’avoir un sens de l’humour un peu plus décapant que le premier.
Pour autant, les deux revendiquaient sur le fond la même chose, une lecture et une attitude différente de notre monde et la prise de conscience que nous séjournons tous dans un énorme mensonge colectif. En déconstruisant, intellectuellement pour l’un et par l’humour pour les deux autres, les mécanismes de nos systèmes économiques et politiques, ils en démontrent l’aberration, mais aussi la simplicité de l’issue de sortie … pour autant que NOUS le voulions.
Depuis longtemps, j’ai le sentiment que la complexité apparente des choses n’est qu’un voile pour justifier le laisser faire et semer la défiance sur des propositions pourtant très simples. Certaines solutions peuvent être simples, mais il est beaucoup plus confortable de ne pas les voir, de conclure que c’est trop complexe et finalement, de ne pas bouger.
Certains traiteront mon propos de populiste, mais l’exemple du film, sur le cas de Bhopal est éclairant. Qu’est ce qui a empêché le groupe chimique de réparer les préjudices faits ? Rien, sinon que son action en bourse aurait perdu de la valeur et leurs bénéfices moindre ! Est-ce le monde que le citoyen souhaite ? Je suis persuadé que non. Pour autant, c’est celui-là que nous avons construit et qui continue à se construire aujourd’hui. Un monde où l’argent a pris une place démesurée dans le fonctionnement collectif, au détriments de valeurs évidentes et d’un vivre ensemble que chacun de nous prend grand soins d’inculquer à ses enfants.
Il est grand temps d’arrêter de nous mentir sur ce que nous produisons ensemble et de regarder les problèmes en face. Nombre de réponses viendront alors comme des évidences toutes bêtes, mais remettant en cause des principes que l’on nous a fait croire comme essentiels.
Mais pour cela, il va falloir commencer à réfléchir par nous-même !