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juin 2009

Un parti socialiste en transition

Du poing à la rose Jeudi soir avait lieu le vote sur la charte fédéral Finistère pour la rénovation. En bon militant, je suis allé voter mais je me suis abstenu, comme environ 21% des 1049 votants finistériens. Contrairement aux 18% des militants qui se sont opposés aux propositions, je n’avais fondamentalement rien contre ce qui était soumis au vote (après élagage conséquent), mais je pense que tout cela est vraiment hors sujet au regard de ce que vit le PS aujourd’hui.

Cet « acte I de la rénovation » de notre fédération s’attache à fixer des règles pour savoir qui pourraient se présenter, comme candidat à la candidature pour notre parti, aux futures élections. Mon avis est qu’avant de décider qui part et qui ne part pas, il faut préparer les bagages … et là, en l’occurrence, nous disposons de valises bien vides ! ! Et ce n’est pas ce genre de débat, en capacité à occuper nos soirées et à faire monter nos tensions internes, qui remplira notre feuille blanche.

Hier, Français Hollande s’exprimait dans le Télégramme. Gros titre : « Le PS a presque trop d’idées ». Je dois dire que j’ai sauté au plafond en lisant cela ! ! Le reste de l’interview me laissant que peu d’espoir sur une potentielle mauvaise lecture des propos de l’intéressé.

Tant au niveau local qu’au niveau national, il faut que le PS se reprenne et recommence à produire ce que les français attendent de lui. Comme le dit Hollande, « le PS est la force qui permet l’alternance ». Mais doit-on attendre que la droite saccage tout pour que les français, par dépit, nous choisissent comme certains choisissent Bayrou ou Conh Bendit ? Ou alors, aborderons-nous les prochaines élections avec un vrai message en réponse aux attentes des français ?

Aujourd’hui fut un autre jour. J’ai lu dans le Monde les articles de Bernard Poignant, Gaëtan Gorce et de Harlem Désir et je les ai trouvé bien, voire même très bien. Globalement, je me suis reconnu, tant dans l’appel à se remobiliser pour un changement de notre parti que sur l’exigence d’un virage de nos façons de penser qui ont finalement atteint leurs limites.

Dans le même esprit et même si j’ai appris à me méfier de l’affichage « grandes manœuvres » de notre parti, je dois dire avoir lu avec intérêt la lettre de notre première secrétaire, Martine Aubry [ici], concernant la refondation de notre projet et la transformation du Parti socialiste. Y sont exposées des questions qui me plaisent et le travail se propose de commencer par le début : le modèle de société auquel nous aspirons.

J’espère sincèrement que cela témoigne d’une transition de notre parti. Sinon, je crains de devoir partager l’opinion que développe Bernard Poignant dans son article.

J’écrirai un courrier à Martine Aubry avant le 3 juillet. A la fois pour dire ce qui me déplait, mais aussi pour proposer une vision et un travail pour ce parti qui me tiendrait à cœur.

Ne ménageons pas notre peine, mais avant de partir, choissions la bonne direction.


Européennes, les socialistes sont restés ce qu’ils sont !

Eiffel Depuis le début de la semaine, je regarde les réactions de mes camarades socialistes sur le bilan de ces européennes et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai du mal à partager leurs analyses de la situation.

Il fut un temps où, lors des échecs électoraux de mon parti, j’analysais les votes comme une forme d’ingratitude ou d’incompréhension du monde par la population française. J’ai changé d’avis. Je crois aujourd’hui qu’il y a une véritable pertinence dans le vote des français et qu’il témoigne plutôt d’un effet miroir sur ce que Le Politique donne à voir au monde. Le vote des français est avant tout une forme de sondage grandeur nature qu’il s’agit de décrypter.

L’abstention d’abord

Il est clair que depuis le vote sur le traité constitutionnel européen, l’Europe n’est plus la même pour les français. Le TCE est une cassure dans la construction européenne qui témoigne d’une incompréhension sur le sens de l’Europe que nous voulons construire : pourquoi, comment, avec qui et pour qui ? Un regard réaliste sur le monde permet d’y trouver une réponse … mais cette réponse ne plaît pas aux citoyens. C’est d’abord une Europe de l’économie et du nivelage par le bas. C’est ensuite une Europe réglementaire avec ses contraintes incomprises. C’est enfin une Europe dénuée de moyens à l’échelle du citoyen. L’Europe est désincarnée, sans nouveau sens et nouveau but pour les citoyens. Les discours peuvent être bons et enjoués en périodes électorales, les citoyens ne s’y projettent plus, n’y croient plus.

Le vote ensuite

L’abstention est un élément de myopie rendant toute analyse microscopique osée, d’autant plus que chaque parti dispose d’une force d’irréductibles qui constituent un talon électoral difficile à estimer. Les messages peuvent donc se résumer à un décryptage macroscopique des tendances.

Les tendances macro sont connues : très bon score des Verts, bon score de l’UMP, faible score du PS et très faible score du MoDem.

Verts et MoDem s’articulent dans un jeu de vases communicants dans un vote, si ce n’est de sanction, à minima de non adhésion aux programmes des deux autres. Ce jeu a pu un temps bénéficier au FN. Le 21 avril aura suffisamment marqué les esprits pour vacciner de la tentation d’un vote contestataire aux extrêmes.

Quels messages passent UMP et Verts pour arriver à créer l’adhésion ?

Le premier est un message commun fort sur l’écologie. C’est évidemment le core business des Verts, mais l’UMP, au travers des Grenelles de l’environnement, a su donner l’image d’un parti qui chercherait à trouver des réponses concrètes sur ces sujets-là. Il n’en est qu’au stade des questions, mais il est probable que les français soient sensibles à un parti qui prenne cela en considération.

Le second est un double message d’opposition. Un discours plutôt social de gauche et cadrant l’économie (présence d’Eva Joly) pour les Verts, quand l’UMP se place comme toujours sur un discours capitalisme libéral, axé sur le soutien de ceux qui sont valorisés par l’économie et donc souvent aussi les plus riches.

Le troisième et dernier qui me semble donner sens est aussi un message d’opposition entre les deux : un parti plutôt historiquement libertaire, face à un parti qui revendique un discours sécuritaire, adossé parfois à un management politique quasi autoritaire.

Dans les trois cas, ces messages furent assumés et clairement identifiés dans la communication ou l’action des deux partis.

Et le PS dans tout cela ?

Dans ces élections, les socialistes sont restés ce qu’ils sont ! Ils ont travaillé, entre eux, un texte programmatique, traitant les problèmes économiques, sociaux et l’écologiques sous une forme curative.

Conclusions

Dans ces élections, ce qui se passe au sein du PS m’apparaît finalement comme jouant un rôle secondaire dans le résultat final. Certains critiqueront les désignations, le congrès de Reims, la guerre des chefs, etc … J’ai le sentiment que cela relève du people dans l’esprit des citoyens et qu’ils savent maintenant parfaitement faire la part des choses entre le people et la politique (le cas Dati en témoigne.) Le problème du PS n’est donc pas dans ses fonctionnements ou dans la personnalité de ses chefs, il est bien sur le fond : sa posture politique et ses façons d’élaborer ses propositions politiques.

Deux leçons me semblent claires pour renouer avec les français. La première est d’évidence : recommencer à travailler avec eux, peut-être d’une façon nouvelle par rapport à nos modes d’actions historiques, mais nous ne réussirons jamais en allant vers eux qu’une fois notre programme bouclé. La seconde est qu’il nous revient le devoir de décrire le siècle que l’on veut, d’affirmer ce qui dans le monde d’aujourd’hui est acceptable et ce qu’il ne l’est pas, de dire clairement ce qui compte pour nous et ce que nous pouvons laisser de coté. Cette perspective claire, cette vision d’un autre monde, conscient des difficultés, des efforts et du chemin à parcourir, c’est ce qu’attendent de nous les français.


HOME de Yann Arthus-Bertrand

Arton1234-a9496Ayant été sollicité par la FNAC et le cinéma multiplexe Liberté de Brest pour répondre aux questions de la salle suite à la projection du film HOME de Yann Arthus-Bertrand demain soir, j’ai eu la chance de pouvoir le voir en avant première mondiale cet après-midi !

Le 5 juin étant la journée mondiale de l’environnement, ce film sera diffusé aussi largement que possible demain, tant dans sur les grands écrans de cinéma que sur les petits écrans puisqu’il sera aussi diffusé à 20H30 sur France 2 et ensuite sur Youtube.

On s’attend seulement à de belles images de la part de YAB, mais elles sont ici là pour imager le propos et donner du sens aux mots. On ne refait pas le monde en deux heures, mais il arrive à en donner une lecture globale qui j’espère réveillera les esprits et donnera la nature et la hauteur des enjeux auxquels nous avons à répondre ensemble dans ce tout début de siècle.

Demain, regardez ce film, car c’est aussi un miroir sur ce que nous sommes.

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Article : Terra Eco

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