Vivre à Brest

Vivre à Brest - Le mot de la fin : Démission

François Cuillandre démissionToute affaire a une fin, quelle qu’elle soit. Comme j’ai pu l’annoncer, ceci sera probablement la dernière note que j’écrirai au sujet de l’affaire Vivre à Brest. Je crois  avoir dit ce qu'il y avait à dire, entre le livre et les différentes notes que j’ai pu écrire au cours du déroulé judiciaire (retrouver tout ici).

Pour conclure, je souhaitais laisser la parole au principal et dernier intéressé par le sujet : le maire de Brest, monsieur Cuillandre. Sans le vouloir, il a lui-même exprimé la seule conclusion respectable pour lui, dans cet extrait collector [1] qui a été immortalisé lors de la première conférence de presse [2], le 26 novembre 2018, seulement cinq jours après que l’affaire éclate.

Lors de cette conférence de presse, en dépit de toute précaution pour la présomption d’innocence, monsieur Cuillandre chargea de toutes ses forces Alain Masson. Dès l’introduction de son propos, il insista d’ailleurs pour renommer l’affaire Vivre à Brest comme « Affaire Masson » (voir article du Télégramme et argumentaire écrit de cette conférence de presse, qu'il me donna juste après, ici). Mais, là ne sont pas les paroles qui vont marquer cet entretien.

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Réponse au courrier de monsieur CUILLANDRE

Courrier FC-TF

Je dois bien l’avouer, je fus quelque peu surpris de découvrir une écriture bien connue sur l’enveloppe d’un courrier reçu dans ma boite aux lettres. J’avais déjà reçu des courriers d’avocats de sa part (ici), mais pas de courrier personnel, signé de sa main.

Alors même que le jugement de l’affaire Vivre à Brest n'était pas encore acté, la lecture de cette lettre ne fut pas sans me questionner, tant sur le but poursuivi par son auteur que sur sa réelle compréhension de l’affaire Vivre à Brest.

La lecture de la première partie laissait peu de doute sur l’intention déjà prise de plaider coupable et sur des discussions probablement déjà en cours avec le procureur qui avait, quelques semaines plus tôt, pris la parole dans la presse pour préparer les esprits. Lorsque l’on sait aujourd’hui que la condamnation ne fut que de 3 000 € fermes, autant dire que la négociation n’a pas été trop rude.

À la réception de ce courrier, il me fut déconseillé d’y répondre avant le jugement. J’ai donc gardé pour moi ce témoignage de l'état d’esprit du maire. Ce courrier révèle le peu de considération qu’il a pour la réalité des faits qui ont été révélés par l’enquête et que j’ai, pour une très large part, déjà expliqués dans un livre et sur mon blog.

Maintenant que l’affaire est close et qu’il est temps de refermer ce dossier, j’ai souhaité répondre à celui qui m’avait écrit afin d’argumenter point par point les contrevérités qui sont exposées dans le courrier. Faute de procès public en correctionnel comme l’avait requis la juge d’instruction, chacun repartira avec sa vérité.

Comme à son habitude, je ne doute pas qu’il ait largement fait lire sa prose à ceux qu’il souhaitait convaincre ou influencer, en se posant en victime et en traitant ses opposants de gens haineux. Je fais donc de même en rendant publique ma réponse ci-dessous.

 

--------------\/--------------

 

Thierry FAYRET

 

A François CUILLANDRE

 

Objet : réponse au courrier de monsieur CUILLANDRE 

 

Monsieur,

Avant de refermer le dossier de l’affaire Vivre à Brest, je souhaitai répondre au courrier que vous m’avez envoyé à mon domicile, en mai dernier. Vos propres écrits sont probablement le meilleur témoignage de l’homme que vous êtes devenu. Je ne sais pas qui vous cherchiez à convaincre en m’écrivant, probablement que vous.

Pour m’en avoir fait lire quelques-uns à une autre époque, je connais les usages que vous faites de ce genre de courrier que vous écrivez à vos opposants. Vous les montriez ensuite à vos proches ou à des militants pour mieux vous justifier. Vous rajoutiez toujours que vous n’aviez jamais reçu de réponse, comme pour mieux prouver la justesse de vos propos. Puisque vous me mettez en cause dans votre écrit, vous me contraignez à y répondre, y compris publiquement. J’ai fait le choix de la sincérité et de la transparence dans cette affaire, je ne vais pas changer maintenant.

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Vivre à Brest - L’histoire de la Caisse noire

Vivre à Brest Histoire de la caisse noireComme nous l’avons vu dans la précédente note (ici), la Caisse noire de la majorité municipale de François Cuillandre reposait sur l’existence d’un compte bancaire issu de la création d’une association inactive depuis longtemps, nommée Vivre à Brest, et dont les raisons d'être statutaires étaient très extérieures à ce que fut l’usage du compte bancaire du même nom.

Ce compte associatif, initialement créé pour soutenir la publication d’un journal politique, va finalement surtout servir à collecter les indemnités des élus municipaux socialistes de Brest, avec le beau projet de les mutualiser. L’idéal affiché était de compenser ceux qui perdaient le plus en salaire du fait de leur mandat, grâce à ceux qui étaient bénéficiaires, pour diverses raisons [1]. Un système peu critiquable dans ses fondements pour des socialistes (bien plus dans ses méthodes 😉 !).

Le système de mutualisation semble avoir bien fonctionné jusque dans les années 2000, sous les deux mandats de Pierre Maille. Un précédent maire socialiste qui fut le président fondateur de cette petite association et, n’en doutons pas, un des penseurs de ce système mutualiste qui avait vocation à soutenir les moins bien lotis. À l'issue du dernier mandat de maire de Pierre Maille, le compte semble avoir été très bénéficiaire, malgré un engagement de l'association très au-delà du seul système de compensation des pertes de salaires [2].

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Vivre à Brest - Réaction suite au Conseil métropolitain

Cuillandre-Francois-IMG_3050-002Je dois dire que j'ai été passablement agacé en lisant le Télégramme samedi matin (ici). L'article retraçant les échanges en Conseil de métropole sur l'affaire Vivre à Brest témoigne bien de ce qui était à craindre. Une fois la pression du jugement retombée et même s'il y a eu condamnation, l'histoire est vite réécrite et le fond du dossier oublié.

On aurait pu espérer qu'à quelques jours de sa condamnation, le maire ferait profil bas, comme cela fut le cas devant la juge, lors de l’audience de CRPC que j'ai racontée ici. Il aurait pu faire amende honorable et bien non, il ne l'a pas fait. Comme depuis plus de 20 ans, lors des repas de pré-conseil à Kerbriant, les contre-arguments avaient été affutés, les rôles distribués et il ne restait plus qu'à contrecarrer fermement quiconque oserait évoquer le sujet. Aidé de trois valeureux vice-présidents venus à sa rescousse, monsieur Cuillandre semble avoir fait feu de tout bois pour tordre la réalité de ce que furent les dessous de l’affaire Vivre à Brest.

Je ne comptais pas évoquer ce que je vais écrire ci-après, mais ce Conseil montre à quel point ces élus au pouvoir à Brest sont dans l’affirmation décomplexée de contre-vérités déniant toute réalité de ce qui fut mis au jour par l'affaire.

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Affaire Vivre à Brest : Trois vérités qui auraient mérité une audience correctionnelle

Pieds Nickelés Image À la suite de la CRPC (Comparution pour Reconnaissance Préalable de Culpabilité) ayant vu monsieur Cuillandre condamné pour recel d'abus de confiance, l'affaire Vivre à Brest est close. La décision très discutable du procureur de Brest d'offrir au maire une justice dérogatoire à ce qu'avait proposé la juge d'instruction conduit au classement de l'affaire, sans possibilité de contester ou d'aller plus en avant pour faire la vérité. L’opacité restera donc sur le système de gouvernance brestois, qui aura existé de 2001 à 2017 et qui continue à produire ses effets encore aujourd'hui.

Dans les affaires qui secouent en ce moment même notre démocratie, au plus haut sommet des responsabilités, les audiences correctionnelles montrent comment les juges se font une opinion beaucoup plus éclairée sur le fond d’une affaire. Le travail d’un juge d’instruction est, comme son nom l’indique, de rassembler des faits. C’est l'audience correctionnelle qui permet de faire intervenir, de questionner, de croiser les témoignages des accusés, des parties civiles et aussi aux citoyens et à la presse de pouvoir écouter et se faire son opinion. À Brest, le mois dernier, le procureur nous a privés de cet espace de discussion, de confrontation et de justice [1]. Ce n'est pas pour autant qu'il faut passer à autre chose sans poser les questions qui dérangent.

Lors d'une audience correctionnelle, au moins trois sujets auraient mérité d'être questionnés sur leur sincérité. Derrière ces seules trois questions, probablement qu’une autre réalité, une autre histoire, serait apparue aux yeux de tous. Je vous propose donc, dans cette presque dernière note sur l'affaire, de s'autoriser à lever le tapis sous lequel ont été balayées trois grandes vérités qui divergent profondément du discours qui nous a été servi :

  • Le lieu : une association qui n'existait plus
  • Les protagonistes : une alliance improbable
  • Les bénéfices : la réalité cachée des détournements

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Le maire de Brest, un délinquant pas comme les autres

FCLors de mes mandats d'élu, il m'est arrivé de marier deux personnes. La cérémonie d'un mariage est un moment « magique », au premier sens du terme : deux personnes célibataires rentrent dans la salle des mariages, l'élu demande le consentement à chacun, puis prononce la formule magique et c'est un couple qui ressort de la mairie. Wonderful !

Jeudi dernier, au Tribunal judicaire de Brest, il y a eu aussi un phénomène de transmutation sociale. Le maire de Brest, François Cuillandre, est rentré comme prévenu présumé innocent dans l'affaire Vivre à Brest, la juge lui a demandé son consentement sur l'acceptation des charges qui pesaient contre lui et il est ressorti avec le titre de « délinquant ». Une appellation qui lui ressemble vraiment !

Quelques lignes pour vous partager ce moment mémorable, plutôt honteux dans l'histoire de la ville de Brest, qui dura trois bonnes heures et sans lancer de riz à la fin !

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Communiqué suite à CRPC de François Cuillandre dans l'affaire Vivre à Brest

Tribunal de BrestEn tant que partie civile, je tiens à exprimer ma position sur cette Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC) de monsieur Cuillandre dans l'affaire Vivre à Brest. Cette décision de justice était attendue, après les déclarations tout à fait étonnantes du procureur de Brest en avril dernier, plaidant pour une justice plus accommodante pour les responsables politiques.

Cette CRPC constitue une défaite indéniable pour la transparence dans la vie publique et pour la probité des responsables publics, car elle nous prive d'un débat contradictoire sur une affaire qui touche au cœur même du fonctionnement de nos institutions. Une affaire qui a mis en cause le 1er magistrat de notre ville, M. Cuillandre, dont les expressions n’auront fait que varier tout au long de l’affaire.

Ce « plaider-coupable » de M. Cuillandre peut être interprété comme une fuite de ses propres responsabilités. Une fuite de celui qui ne souhaite visiblement pas que les questions des parties civiles soient entendues publiquement, en correctionnel.

En effet, les 4 000 € avoués ne sont que la partie immergée d’une affaire dans laquelle de nombreux faits qui auraient pu être reprochés à Monsieur Cuillandre, y compris financiers, ne seront pas exposés.

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Vivre à Brest - La politesse du maire

Tribunal de BrestIl serait malvenu, pour un syndicaliste comme moi, de critiquer une grève nationale des greffiers. Une « journée morte » pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une reconnaissance de leur métier, par une justice à bout de souffle dont nous avons pourtant grand besoin.

À Brest, cette grève a ajourné au 16 novembre l'audience de CRPC prévue pour homologuer le « plaider-coupable » de Monsieur Cuillandre, le maire de Brest, dans l'affaire Vivre à Brest.

Du monde, il y en avait à notre convocation commune à 8 h 30, dans la salle d’audience du tribunal de Brest. Des avocats, des prévenus, des parties civiles, des juges et des journalistes. Mais point d'édile en vue.

Pourtant, un autre prévenu semblait tout heureux de comparaître aujourd’hui, son avocat lui ayant expliqué que les caméras étaient là pour un dossier bien particulier. Dans cette vie pas facile, il semblait heureux que parmi ses pairs convoqués, figure son maire inculpé. Cela devait lui redonner un peu d'humanité, un sentiment furtif d'égalité.

Mais d'égalité il n'y eut point dans cette salle d'audience ce matin. Le maire ne daigna pas se déplacer et le procureur se plia en quatre pour s'adapter.

« L'exactitude est la politesse des rois » ne dit-on pas. Ce matin, le maire de Brest semble avoir eu beaucoup mieux « affaire » !


Vivre à Brest : Vers un déni de justice ?

OFL’information est tombée en fin de matinée (ici) et a de quoi surprendre à plus d’un titre. Sous la plume des deux journalistes d’Ouest-France qui rapportent son propos, le procureur de la République de Brest, monsieur Miansoni affirme :

« Sur l’affaire Vivre à Brest, je suis en train de réfléchir à la façon dont la justice doit clore cette affaire. Les principaux protagonistes, ceux qui étaient au centre de l’histoire, ceux qui auraient dû être jugés, sont décédés. On ne va pas juger les morts. […] Faire comparaître le maire de Brest, François Cuillandre, seul, en audience publique, alors qu’il n’est concerné que par une toute petite partie du dossier me semblerait aujourd’hui bizarre et inadéquat ».

Plus loin, il dit se donner le temps de la réflexion pour « proposer la forme de justice la plus adaptée à la situation actuelle. »

Voilà un propos assez étonnant de la part d’un procureur de la République, dans le cadre de ce dossier qui concerne le 1er magistrat de la ville, le maire de Brest.

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Réponse au « droit de réponse » de monsieur Salami

Réza SalamiChose promise, chose due dit un proverbe populaire ! À la suite de mon avant-dernière note : Faux témoignage en Conseil muncipal de Brest, traitant des contrevérités exprimées publiquement par monsieur Salami sur l'affaire Vivre à Brest, celui-ci m'a répondu sur Facebook (ici), mais aussi dans les commentaires de ce blog, sous la note en question. Je lui ai promis une réponse au titre d'un débat sur ce que nous avançons chacun comme arguments. J'honore donc ma promesse ci-dessous !

Avant de commencer, je salue le courage de monsieur Salami à s'être autorisé cette réponse à ma note. La majorité municipale actuelle brille par son silence et son absence de réponse à des questions éthiques. Actons au moins que lui s'y est essayé.

Monsieur Salami valide ce que j'ai dit

Le premier point intéressant de son propos en réponse, est qu'il valide en creux ce que j'affirmais en clair dans la note en question.

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Droit de réponse à Ouest-France

Ouest France - Vivre à BrestIl y a presque un mois maintenant, le 28 janvier, le journal Ouest-France publiait un article « Affaire Vivre à Brest - Que contient vraiment le dossier ? ». Le quotidien régional ne lésinait pas sur les moyens pour augmenter la visibilité de son article puisque le titre apparaissait sur les trottoirs Brestois, comme la promesse de sulfureuses révélations sur « l'affaire du jour ».

Je n'ai évidemment pas manqué de m'intéresser à l’article en question, trop heureux que la PQR se saisisse (enfin) du dossier et s'y intéresse « vraiment ».

Si toute une partie repend le contexte de l’ordonnance de renvoi en correctionnel de François Cuillandre par la juge d’instruction, à la suite du même avis du procureur presque un an avant, trois éléments me choquèrent profondément à la lecture de l’article.

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Faux témoignage en Conseil municipal de Brest

Réza SalamiJeudi dernier avait lieux le Conseil municipal de Brest. Premier de l’année 2023, mais surtout, premier Conseil après l’annonce du renvoi en correctionnel du maire, François Cuillandre. L’affaire Vivre à Brest où il fut mis en examen, dès octobre 2019. Il aurait été surprenant que l’affaire ne soit pas évoquée à la suite de ce rebondissement, après 40 long mois d’attente. Aucun doute que chacun avait fourbi ses arguments, en prévision d’une passe d’armes attendue, lors du débat de politique général ouvrant chaque Conseil.

La presse locale s’en fait écho dans un article du Télégramme (ici) et un article du Ouest-France ().

Madame Malgorn semble avoir ouvert le bal en tirant une salve, pour le moins retenue, dont principal extrait cité est :

« Ce qui nous a choqués, c’est que nous avons découvert qu’un certain nombre de collègues élus étaient liés par des arrangements financiers de nature à aliéner leur liberté au sein de notre assemblée. »

Je ne sais pas si madame Malgorn a lu le livre que j’ai écrit sur cette affaire (ici), mais en effet, c’est le moins que l’on puisse dire.

Monsieur Salami semble avoir été l’élu désigné pour mener la contrattaque à l’interpellation du maire par son opposition et lancer un contre-feu pour détourner le sujet. Pour reprendre le propos rapporté dans le Ouest France, il aurait dit :

« Faux, répond l’élu socialiste Réza Salami : « Je ne faisais pas partie de cette association (Vivre à Brest, NDLR) et je n’ai jamais subi de pressions. J’ai continué d’exercer en tant qu’adjoint ».

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Affaire Vivre à Brest : Renvoi en correctionnelle

Télégramme François Cuillandre renvoyé en correctionnelleLa nouvelle est tombée sans prévenir hier soir, à 18h, confirmée par un premier article du Télégramme, à 19h : « Le maire, François Cuillandre, renvoyé en correctionnelle ». Cette annonce était attendue depuis de long mois. Elle est une bonne nouvelle pour la santé de notre démocratie locale. Enfin la vérité sur cette affaire publique va pouvoir s’exprimer dans un cadre où la parole est véritablement questionnée, au regard des faits accumulés par le travail d’enquête de la police judiciaire, puis de la juge d’instruction.

Comme je le rappelle au tout début du livre que j’ai consacré à cette enquête (ici), l’affaire Vivre à Brest, c’est 4 ans de procédures, 57 auditions, 500 pages de procès-verbaux et 35 pages relatant le contenu d’écoutes téléphoniques. Et je ne parle pas de tout le travail fait pour démêler les comptes opaques de l’association. Il est donc très étonnant de lire à la fin de l’article du Télégramme la réponse de l’avocat de Monsieur Cuillandre suite à cette ordonnance de renvoi en correctionnelle :

« La juge a décidé de renvoyer mon client pour un motif finalement limité à une avance de 4 000 €, datant de 2012, et qui a depuis été remboursée […] par ailleurs ces avances étaient « pratique courante au sein de l’association. »

Qui peut encore croire qu’une juge renvoie en correctionnelle un maire/président d’une métropole pour 4 000 € emprunté en 2012 et qui aurait été remboursés ? Personne. Un tel préjudice relève d’un différend mineur, pas d’un renvoi devant une cour correctionnelle. La juge est par ailleurs plus explicite que l'avocat de monsieur Cuillandre dans son ordonnance :

« M. Cuillandre ne pouvait ignorer que Vivre à Brest n'était pas un organisme ayant vocation à distribuer des prêts, ni à consentir des avances alors même qu'il ne participait pas au système de mutualisation ».

Et la juge d'ajouter : « En acceptant ces avances et prêts, il recelait sciemment des fonds qui étaient détournés de leur destination par ceux qui en étaient dépositaires », évoquant un « dévoiement des fonds de l'association à des fins personnelles. »

Article du France Bleu (ici).

Depuis 2001, l’association Vivre à Brest a vécu sur une jolie fable de « mutualisation juste et solidaire, légale et vertueuse » racontée aux élus et aux proches du parti socialiste. Des personnes n’ayant aucune possibilité de vérifier les dires de ces « responsables » publiques, dans lesquels ils plaçaient leur confiance. Il semble clair qu’en 2023, la stratégie n’a pas changé d’un iota. Sans préjuger de ce que le procès délibérera, une jolie fable nous est encore contée aujourd’hui.

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L'affaire Vivre à Brest - Premiers retours de lecteurs

Fayret Thierry Capucins Ecrire le livre « L’affaire Vivre à Brest » fut un exercice solitaire. Après avoir rassemblé de nombreux documents, travaillé ma mémoire sur des évènements issus de différentes époques, réfléchi les situations et les interactions, le travail d’écriture est venu compléter la réflexion.

Au fil des mots, de nouvelles idées viennent, des relations, des liens qui n’étaient pas apparus juste avant. Un plaisir de l'exploration de la découverte digne de Sherlock Holmes : fouiller, poser, relier les faits et les récits contradictoires, dans le brouillard d'une histoire où chaque vérité affirmée peut être questionnée.

Mais au fil des pages, si l'enquête et le sentiment de s'être un peu plus rapproché de la vérité progressent, l’impression de se perdre dans son texte apparait aussi. Au final, il devient compliqué de juger ce que l’on a produit (d'autant plus pour un premier livre). Il devient difficile de prendre de la distance vis-à-vis des mots et des phrases que l’on a posé, modifié puis lu et relu parfois des dizaines de fois.

Rendre public, donner à lire est donc un exercice dont il est difficile de prédire l’issue. Des retours espérés, autant que redoutés. C’est donc avec appétit, mais aussi anxiété que l’avis de ses premiers lecteurs est attendu.

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Que penser de l’affaire Vivre à Brest ?

Chap 3aEn bon exercice d'introspection socialiste, le troisième et dernier chapitre du livre (ici) tente de « faire la synthèse ». Au regard de toutes les informations aujourd'hui connues de l'affaire, quel récit crédible transparait de ces 30 années de l’association Vivre à Brest et de l’écosystème qui gravita autour. Quelle fut la genèse des dérives qui apparaitront au grand jour à partir de novembre 2018.

Une première partie s'attache à déconstruire la fragile, voire l'impossible histoire qui fut racontée publiquement dès le départ, lors de la première conférence de presse, et que l’on retrouve encore dans des écrits signés par des élus de Brest, en juin 2021. Une histoire à charge contre un seul homme, coupable de tout, qui sera rapidement chassé, puis discrédité et dont la parole ne fut plus publiquement entendue avant son décès, seulement deux ans plus tard. Un récit public qui associa aussi Jean-Luc Polard, décédé cet été, moins de 4 ans après le début de l’affaire. Un principe d'accusation puis d’exclusion vieux comme le monde, alimenté par ceux cherchant à masquer une vérité plus crue.

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L’affaire Vivre à Brest : Les contrevérités et les non-dits

Chap 2aAvant de tenter une exploration globale de l’affaire Vivre à Brest, le second chapitre du livre (disponible ici) s’attache à éclairer des angles morts, des non-dits du récit qui furent volontairement omis. Parfois même des contrevérités qui furent habilement distillées, pendant près de 20 ans, aux élus qui versèrent leurs indemnités à l’association. Des élus pensant adhérer à « un système juste et solidaire, légal et vertueux », dont je fis partie.

La première contrevérité analysée dans ce chapitre est celle de « la clause des présidents ». Une règle qui fut servie aux élus socialistes pendant 17 ans et qui affranchissait François Cuillandre de tout devoir de mutualisation (dans un esprit assez peu « socialiste ») et de versement volontaire dans l’association, malgré qu’il bénéficiât de certains avantages aussi. Cette clause était censée être un usage hérité de son prédécesseur Pierre Maille et ne pouvait être remise en cause. Toutefois, les livres de comptes de l’association, tenus depuis 1985, témoignent d’une histoire bien différente.

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L’affaire Vivre à Brest : la gouvernance

Chap 1dLe premier chapitre du livre tente de comprendre les liens entre une association, qui fut définit par un magistrat de la Chambre Régional des Comptes comme « un néant institutionnel rarissime » et une réalité bien concrète, qui a structuré l’exécutif municipal de Brest pendant près de 30 ans : un parti politique et un groupe majoritaire municipal.

Dans cette quête de la gouvernance de l’association Vivre à Brest, il convient de débuter par le commencement, c’est-à-dire la façon dont les élus socialistes brestois s’engageaient, avec sincérité, dans une mutualisation de leurs indemnités. Un engagement individuel, dont le caractère réellement volontaire posa de nombreuses questions et qui se prenait au moment du dépôt de sa candidature, dans le processus interne pour faire partie de la liste du Parti socialiste. Un engagement flou, non pas envers une association, mais envers « le groupe des élus socialistes », qui n’exista plus que sous la forme du « groupe des élus de la majorité municipale », à partir des années 2000.

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L'affaire Vivre à Brest

Mairie de BrestIl y a 4 ans presque jour pour jour, le mercredi 21 novembre 2018, éclatait dans le Télégramme l’affaire Vivre à Brest. Le soir même, mis sous la pression médiatique et celle du maire, Alain Masson démissionnait. Dès le lendemain, tous les regards se tournèrent vers Jean-Luc Polard. A l’issue de la plus avilissante et la plus inutile réunion des élus de la majorité à laquelle j’ai participé, Jean-Luc Polard finira par donner sa démission, le vendredi 23 novembre. Au terme de cette semaine tourmentée, le maire de Brest venait de perdre ses deux plus proches adjoints.

Le lundi 26 novembre au soir, dans les bureaux du maire, François Cuillandre s’exprima publiquement pour la première fois sur l’affaire. Dès ses premières paroles, le ton fut donné. Il parla d’entrée de jeu de « l’affaire Alain Masson » et expliqua : « J'interviendrai pour l'essentiel en tant que maire de Brest, d'autant que comme il a été dit devant l'officier de Police judiciaire […] je percevais mon indemnité de maire directement, sans lien avec l'association Vivre à Brest. » Dès son propos introductif, il désigna ostensiblement un coupable et s’affranchit lui-même de potentiels liens avec l’association.

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Eléments de compréhension de « l'affaire Alain Masson »

La dernière semaine fut particulièrement éprouvante pour les élus socialistes de la ville de Brest, mais aussi ceux de la majorité municipale. Des mises en cause sont parues dans la presse locale. Nous devons quelques explications.

Une part de celles-ci ont été données par le Maire de Brest dans une conférence de presse lundi. Voici quelques autres éléments qui permettent de faire œuvre de transparence sur ce qui était et sur ce qui s’est passé.

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Association d’élus ou association de malfaiteurs !?

Hier, le Télégramme publiait une page entière sur un « système » mis en place depuis 30 ans par les élus socialistes de Brest, sous la forme d'une association mutualisant nos indemnités. On y lit l'avis de juristes qualifiant d'illégal un fonctionnement qu'ils n'ont même pas pris eux-mêmes la peine d'étudier ou d'en questionner les responsables.

Derrière ces mots résonne une autre chansonnette : système opaque, association de malfaiteurs, argent sale, combines, etc ... Cet article a de quoi questionner le citoyen (à juste titre) sur ce que font leurs élus de l'argent public. Alors de quoi nous accuse-t-on ? De quoi suis-je accusé, moi qui suis un des membres de cette association ?

Je n’ai pas le sentiment d’avoir commis un acte illégal. Je n’ai pas non plus le sentiment d’avoir commis une faute moral. En début de mandat, j'ai autorisé la ville de Brest à verser mes indemnités d'élus sur le compte bancaire d'une association dirigée par des collègues élus, plutôt que sur mon propre compte. Cela ne s'est pas fait contre mon accord. J'ai signé en toute connaissance de cause un document autorisant ce principe, tout comme je l'avais fait lors de mes deux mandats précédents. Est-ce illégale ? J'en doute, ou il faudra le prouver un peu mieux qu'avec des bouts de phrases de juristes que l'on a été chercher à l'autre bout de la France. A-t-on manqué à une quelconque éthique ? Probablement à une éthique libérale qui considérerait la solidarité comme le renoncement à toute liberté individuelle, mais c'est assez loin de l'éthique qui est la mienne ! Je revendique d'ailleurs ma liberté individuelle à utiliser mon indemnité (qui est de l’argent privé une fois versée), comme je le veux. Je vais même choquer encore plus en vous livrant un nouveau scoop, les élus socialistes de la ville de Brest et du Finistère versent aussi (librement) un mois de leurs indemnités annuelle (8%) à un parti politique ! Délirant non ?

Cet article tente de faire du sensationnel avec du banal. Ainsi dit-t-il révéler le niveau d'indemnisation des élus qui est non seulement public parce que voté dans des délibérations du conseil, mais aussi que l'on retrouve très facilement sur internet (ici, ou encore ) puisqu'il s'agit de grilles fixées nationalement par la loi. Et oui, cela fait des grosses sommes quand on les multiplie par douze mois et par le nombre d'élus de la ville de Brest (qui plus est sur 30 ans, comme le fait sans aucune démagogie la droite brestoise ce matin dans la presse). Mais il s'agit d'indemnités que touchent tous les élus de France et l'article aurait pu d'ailleurs justement mentionner que les élus de la ville de Brest n'ont pas voté les taux maximums d'indemnités pour les élus, les adjoints ou même le maire, comme le font d'autres villes et comme l'autorise la loi.

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