L’affaire Vivre à Brest : Les contrevérités et les non-dits
lundi 05 décembre 2022
Avant de tenter une exploration globale de l’affaire Vivre à Brest, le second chapitre du livre (disponible ici) s’attache à éclairer des angles morts, des non-dits du récit qui furent volontairement omis. Parfois même des contrevérités qui furent habilement distillées, pendant près de 20 ans, aux élus qui versèrent leurs indemnités à l’association. Des élus pensant adhérer à « un système juste et solidaire, légal et vertueux », dont je fis partie.
La première contrevérité analysée dans ce chapitre est celle de « la clause des présidents ». Une règle qui fut servie aux élus socialistes pendant 17 ans et qui affranchissait François Cuillandre de tout devoir de mutualisation (dans un esprit assez peu « socialiste ») et de versement volontaire dans l’association, malgré qu’il bénéficiât de certains avantages aussi. Cette clause était censée être un usage hérité de son prédécesseur Pierre Maille et ne pouvait être remise en cause. Toutefois, les livres de comptes de l’association, tenus depuis 1985, témoignent d’une histoire bien différente.
La seconde zone d’ombre analysée dans ce chapitre est l’histoire centrale de Vivre à Brest. Celle par laquelle la faute arriva et frappa deux élus, Alain Masson et Jean-Luc Polard. Au cœur de cette affaire, la question de la double rémunération d’Alain Masson : la perception de ses indemnités d’élu, en plus des versements de l’association, contraire à la règle collective partagée. Alors qu’Alain Masson défendra un principe connu « depuis toujours », en rétribution de son rôle dans le groupe socialiste, Jean-Luc Polard finira par nier en avoir eu connaissance, après avoir affirmé une première fois le contraire devant la police judiciaire. Là encore, les comptes de l’association lèvent une partie du voile sur cette histoire, aux récits contradictoires. Enfin, il est intéressant de confronter le discours de ces trois élus mis en examen.
La troisième analyse de ce chapitre porte sur les liens réels qu’entretiendra François Cuillandre avec l’association. Une association dont il est encore difficile de définir s’il en fut membre ou pas, à partir de 2001, au regard de ses propres déclarations, de celles de ses deux adjoints et des postures changeantes au fil des situations.
Contrairement à ce qu’il laissa entendre dès le début de l’affaire, ses liens financiers avec l’association furent nombreux et certains forts révélateurs sur les rapports d’autorités implicites qui se tissèrent dans le fonctionnement de l’association. Ce chapitre tente d’en faire la liste, en éclairant les situations avec le contexte de l’époque.
Le cas de l’assurance de la SMACL est un cas d’école en matière de discours trompeur, servi aux élus versant leurs indemnités dans l’association. Une assurance financée à 100% par les seules indemnités des élus socialistes, mais qui fut arrêtée en 2014 par François Cuillandre alors qu'il ne contribuait pas d’un euro à son financement, tout en bénéficiant de la protection de cette assurance. Les élus financeurs de l’assurance ne furent même pas mis au courant de l’arrêt de cette protection de leurs activités d’élu durant leur mandat. Là encore, les livres de comptes sont évidemment une source d’information importante, à laquelle vient se mêler le vécu partagé de cette période.
Enfin, avant de passer au dernier chapitre qui explore l’histoire non dite de Vivre à Brest dans sa globalité, il semble intéressant de regarder le rapport à la vérité des différentes parties prenantes, afin de bien comprendre les limites à chacune des expressions dont nous disposons aujourd’hui.
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Vous pouvez retrouver l’analyse détaillée de ces zones d’ombres qui éclairent la compréhension du fonctionnement de cette association très particulière, dans le second chapitre du livre : L’affaire Vivre à Brest.