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octobre 2011

Plan climat : le diagnostic territorial

5535085701_34c1b80d15Un plan climat s’appuie d’abord sur le diagnostic du territoire : l’évaluation quantitative des sources d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES). Le Plan Climat de Brest métropole océane ne déroge pas à cette règle. Depuis plus d’un an, les services de la collectivité s’affairent à construire ce que l’on appelle le Profil climat de BMO, c’est-à-dire la cartographie des sources d’émissions de GES du territoire.

Le premier poste d’émission du territoire est sur le bâti. En tertiaire ou en résidentiel, il pèse à lui seul sur près de la moitié des émissions de GES (48%). Une grande part des bâtiments du territoire ont été produits durant la reconstruction de Brest, à une époque où les normes énergétiques n’existaient évidement pas. Contrairement à d’autres territoires où l’âge du bâti est plus étalé dans le temps, sur BMO, plus de la moitié des logements résidentiels ont été construits entre 1950 et 1975. Notre plan climat devra donc adresser cette question en priorité. 

Le second poste d’émission est sur les déplacements. Ces derniers pèsent pour un tiers (34%) de l’ensemble, soit en terme de transport de voyageur (26%), soit en terme de fret (8%). Sur la partie voyageur, c’est la mobilité quotidienne en voiture individuelle qui est très largement pondérante, c'est-à-dire les petits déplacements que nous faisons tous les jours (boulot, école, course, activité de loisir). Coté transport de marchandise, c’est évidemment le transport routier qui émerge. Pas de surprise, donc ! La question est maintenant de savoir comment faire évoluer cela.

Les autres 20% restants se partagent entre l’industrie et les déchets. L’industrie comprend pour moitié une part agriculture (ce qui est faible pour la Bretagne, mais BMO est sur un territoire urbain). Les déchets représentent 2 %.

En traçant les grandes lignes des sources d’émissions, le profil climat trace aussi les enjeux du Plan climat. Si nous voulons réduire les émissions de 20% à 2020, puis 80% à 2050, c’est évidemment en adressant les gros post es que nous y arriverons.

Un poste cependant n’apparaît pas dans le profil climat de BMO, c’est celui de la consommation. Pris dans la globalité des territoires des pays développés, le poste d’émission le plus important se situe dans notre consommation, mais du fait d’une production largement délocalisée en dehors du territoire, cette donnée n’apparaît singulièrement pas dans les profils climats de territoires. Elle n’en demeure pas moins une vraie réalité. La forte croissance des émissions de la Chine, par exemple, repose bien sur des consommations chez nous et non chez eux ! Il nous faudra aussi intégrer cela dans nos changements d’attitudes.


La primaire citoyenne, une indiscutable réussite avant tout

FHQuelques lignes avant de clore cet évènement nouveau dans le paysage politique français et passer à autre chose.

D’abord, disons-le avec fierté, cette primaire est une réussite. Avec environ 3 millions de votants, soit au premier tour, soit au second, soit aux deux, cette primaire aura largement mobilisé au-delà des militants du parti socialiste (dix fois plus). Malgré les doutes émis par la droite, malgré sa stratégie de l’épouvantail sur le fichage, malgré les vociférations de ses ténors, elle n’aura pu entraver réellement cette dynamique d’engagement contre elle. Aux yeux de la population, cette primaire marquera au contraire les esprits comme une forme de courage des politiques de gauche, afin de laisser le choix de trancher aux français.

La seconde leçon est sur l’intérêt d’un scrutin à deux tours. La primaire n’est pas une élection, mais une sélection. Le second tour n’a pas autant de nécessité que dans un vote où il existe une bi-polarité politique historique. Dans une primaire, nous sommes par nature sur des options politiques très proches. Le premier tour suffit à lui-même pour compter les expressions de la population. Par ailleurs, l’entre-deux tours aura fait monter les tensions entre deux camps, sans que cela ne change le résultat. Il est en effet rare dans ce type d’élection que l’électeur ne choisisse pas celui arrivé en tête au premier tour, celui qui a le plus fort potentiel pour la suite. Enfin, par le jeu du report des voix, le second tour fait courir le risque d’un résultat peu tranché et donc d’un affaiblissement du candidat qui en ressortirait, en vue de la vraie élection à suivre. L’intérêt d’un second tour est donc, de mon point de vue, largement discutable.

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Arrêtons la caricature et faisons de la politique

Fr Hollande

Depuis plusieurs jours, on entend à droite comme dans une certaine gauche des propos sur une soi-disant « mollesse » du candidat à la primaire, François Hollande. On entend parler dans la presse ou dans les réseaux sociaux de « gauche molle » ou de « balladurisation », comme pour faire prendre pour une évidence ce qui ne l’est en fait pas du tout.

Je n’associe pas la notion de mollesse à la détermination. Quand un candidat se lance dans un combat électoral avec 5% de votes favorables dans les sondages, face à un autre prétendant qui est affiché comme quasiment élu dans les médias (DSK), je n’appelle pas cela de la mollesse, mais de la détermination et du courage, probablement d’ailleurs alimenté par une vraie vision personnelle du pouvoir et non seulement du programme d’un parti.

Je n’associe pas la mollesse au respect de ses adversaires. Quand un candidat donne comme consigne à ses équipes de ne pas faire de campagne de terrain pour lui, mais seulement pour la primaire, je considère aussi que c’est un choix courageux et qui témoigne d’une réelle confiance en soi et en ses idées. Que d’autres camarades aient fait d’autres choix, cela les regarde, mais aux yeux des citoyens (et probablement de la droite) il n’y aurait rien eu de pire que des équipes de campagne en train de s’écharper sur chaque marché, sur le jeu du porte-à-porte, des collages d’affiches ou des diffusions de tracts. Si chaque candidat avait fait le choix d’un marketing agressif, nous serions aujourd’hui dans une foire d’empoigne et donc, un message complètement différent du débat apaisé qui transparait, grâce aux différents débats télévisés. Dans une société harcelé par la compétition et la communication, je trouve qu’avoir fait le choix d’une campagne de candidat aux primaires à minima, en faisant confiance à l’intelligence des électeurs, est un choix ambitieux et porteur de sens.

Enfin, je n’associe pas la mollesse à l’écoute et au respect d’avis différents. Il y aurait d’un coté ceux qui font les choix et de l’autre, ceux qui n’en feraient pas. Non, bien-sur ! Par contre, il peut y avoir deux méthodes : une plus orientée vers des décisions unilatérales du pouvoir et encadrées par la loi et de l’autre, une autre plus orientée vers la recherche de consensus et vers des applications par la négociations entre acteurs. Faire croire que l’on peut tout diriger et trouver les bonnes solutions d’en haut est une hérésie. Il n’y a plus que les grands patrons du CAC 40 (et Sarko) à croire cela ! Les décisions doivent pouvoir s’adapter aux situations, aux contextes, aux groupes. Ce qui est vrai ici peut être faux et improductif-là. Les choses ne sont pas complexe en soi, mais c’est le respect de la diversité qui leur donnent toute leur complexité. L’exercice du pouvoir nécessite de l’écoute, de la nuance et une grande capacité à faire confiance aux citoyens, pas seulement aux lois !

Nous sommes à une époque où les médias et les réseaux sociaux, manipulés par des cabinets de communication, sont en capacité à dézinguer un candidat en fabriquant des procès d’intention axés sur des lieux communs et des caricatures complètement extérieures au débat. Méfions-nous de cela, car ceux qui utilisent ces outils sont souvent ceux qui n’aiment pas que nous pensions pas nous-mêmes.