Loi pour l'école de la confiance – Une loi injuste qui amplifie les inégalités territoriales
jeudi 04 juillet 2019
Comment la loi Blanquer qui vient d’être voté par l’Assemblée nationale baisse les moyens pour l’éducation des villes qui en faisaient le plus dans la lutte contre les inégalités !
L’obligation de scolarisation à 3 ans (qui dans les faits ne changera le quotidien que de très peu d’élèves) génère un Big-Bang financier pour les collectivités. En effet, ces dernières devront financer les maternelles privées (sous contrat) à la même hauteur que les moyens donnés aux écoles maternelles publiques.
Le hic, c’est que les collectivités qui finançaient déjà pour partie leurs écoles privées du fait de l’histoire et des relations entretenues avec elles, se verront interdites de compensation financière de l’Etat ! Elles devront prendre le reste à charge sur leurs propres enveloppes éducatives existantes, diluant ainsi les moyens alloués à l’éducation dans le public.
En Finistère, il s’agit que la quasi-totalité des communes. En effet, pour soutenir la mixité sociale des élèves accueillis dans le privé maternelle, les collectivités ont bien souvent mis la main au porte-monnaie en Bretagne pour favoriser l’équité sociale. De l’autre côté, les collectivités qui n’ont jamais financé le privé en France sont souvent celles qui font face à une école privée élitiste qui, par définition, n’avait pas besoin d’aide du fait de frais de scolarité élevés.
Par cette loi d’affichage, le gouvernement essaye de limiter la casse financière pour l’Etat d’une déclaration à la va-vite du Président. Dans les faits, les villes payeront les pots cassés. Seules les villes ne finançant pas le privé seront compensées. Cela donnera plus de moyens aux territoire où l’élitisme éducatif est de rigueur. Les autres communes devront payer elles-mêmes l’addition, bien qu’elles aient travaillé depuis des années pour favoriser la mixité sociale dans le public, comme dans le privé.