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Presse

119999352_30fd4f9061 « Que des gens qui ont des moyens investissent dans un journal, c'est une très bonne nouvelle […] ce qui nuit à l'indépendance [de la presse], c'est qu'on ne puisse pas acheter son journal parce qu'il n'y a plus d'endroits où on le vend. »

Nicolas Sarkozy, mardi 8 janvier 2008 (le Monde)

On imagine que ces propos peuvent servir de réponse à François Bayrou, lors de son attaque sur l’indépendance et la concentration des organes de presse par des puissants industriels.

Cela me fait penser à une autre phrase que j’ai lue cette semaine : celle d’une interview de Jean-François Kahn qui parlait de la presse gratuite.

« Si un boulanger décrétait qu'à partir de demain, il distribuera des baguettes gratuites, dès le lendemain, ce serait interdit par la commission de la concurrence. Pourquoi n'y a-t-il qu'un produit dans notre société libérale, la presse, qui peut être gratuit sans que la commission de la concurrence intervienne pour concurrence déloyale ? Quelque part, le journal est identifié à un tract et il est distribué comme tel... Comment une profession malade a-t-elle pu accepter cette profusion de journaux gratuits ? C'est une folie ! »

Les deux propos disent l’inverse (ce qui ne serait pas étonnant s’il s’agissait d’un dialogue entre les deux !) D’un coté, on nous dit qu’il y a un problème dans la distribution de la presse et que cela l’affaiblirait et de l’autre, on acte le fait que la presse n’a jamais été aussi accessible (tract), « grâce » aux lois qui ont autorisées l’arrivée d’une presse gratuite.

L’analyse de Nicolas Sarkozy tient donc difficilement la route et son « plan de modernisation de la distribution de la presse » n’est encore qu’une diversion pour apporter une réponse là où le problème est ailleurs.

Pour ceux qui n’aiment pas qu’on les dérange, il y a eu un intérêt à affaiblir la presse. Dans un contexte où la concurrence est rude (voire inégale avec la presse gratuite), seules les titres de presse qui possèdent la solidité d’un grand groupe par derrière arrivent à survivre. Or, ce ne sont pas ceux là qui possèdent la plus grande indépendance de pensée et d’investigation.

Cette stratégie est loin d’être innocente : quand on est au pouvoir, la facilité est d’avoir des copains pour écrire l’histoire.

Là encore, notre président joue la carte de l’affaiblissement de notre démocratie.

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