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Rassemblement contre le mariage et l’adoption pour tous

Manif contre mariage pour tousIls étaient entre 340 000 et 800 000 à se rassembler ce dimanche à Paris pour manifester contre le mariage et l’adoption pour tous. Cela fait du monde dans la rue, venu de partout en France puisqu’environ 1 000 cars semblent avoir été affrétés pour l’occasion. Une population rassemblée, mais très hétéroclite aussi dans leurs philosophies et leurs motivations.

Mobilisation de rue, certes, mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt.

Les Français sont majoritairement favorables à cette mesure qui est directement issue du programme de François Hollande, présenté il y a un an durant la campagne (point de surprise là-dessus). D’après le magazine Pèlerin, 60% des français adhèrent à la mise en place du mariage pour tous.

Pour l’adoption, la tendance est inversée puisque 54% des français n’y sont pas favorables. Mais ce chiffre, plus qu’une opinion, cache un doute puisqu’ils n’étaient que 42% contre cette mesure, en juin 2011. Le matraquage médiatique et politique des opposants a donc fait son effet. On observe sur 7 mois une baisse de 12 points dans l'opinion, toutes tendances politiques confondues.

D’après les études, le clivage sur ces deux questions est porté par 3 critères : le sexe, l’âge et l’opinion politique.

Apparemment, les femmes seraient plus ouvertes que les hommes. L’âge serait aussi un paramètre important, les jeunes acceptant mieux (entre 75% et 80% d’opinions favorables pour le mariage), quand les plus anciens seraient contre (seulement 40% d’avis favorable pour les plus de 65 ans). Le décrochage se situerait aux alentours des +50 ans. Enfin, l’opinion politique jouerait aussi un rôle important : une gauche favorable, un centre au centre et une droite défavorable. Cela étant, on constate que l’UMP devance le FN en avis défavorable, témoignant bien de la force d’un effet d’entrainement des partis ayant traité le sujet (à droite, comme à gauche).

Concernant le critère religieux, les croyants non pratiquants sont plutôt favorables quand les croyants pratiquants ne le sont pas. Mais dans les faits, les croyants pratiquants sont sociologiquement plus âgés et à droite que la moyenne des français, ce qui ne fait donc que recouper les trois premiers critères.

Les 18-45 ans s’affichant pour, nous pouvons acter qu’il s’agit bien là d’un clivage générationnel. Dans la jeunesse des plus de 60 ans, l'homosexualité était un tabou de la société. Ils ont grandi et se sont structurés en intégrant qu’il y avait là une forme d’anormalité. Aujourd’hui, dans nos générations les choses se disent et s’affichent plus facilement, plus librement. Probablement pas encore partout, mais je connais pour ma part pas mal de personnes homosexuels de ma génération ou de plus jeunes, sans que cela ne choque. Pour la génération de nos parents, ce n’est pas le cas. Ils connaissent beaucoup moins d’homosexuels de leur génération, cela ne se disait pas. Pas étonnant donc que les opinions reflètent l’éducation reçue. On ne change pas une socièté si facilement que cela !

Voilà, cette manif était probablement utile pour ceux qui y ont participé, mais elle ne change pas grand chose au sens de l’histoire. L’orientation sexuelle des personnes ne doit plus être pas un critère discriminant. Ce qui est bon pour certains ne sauraient être mauvais pour d’autres. C’était le sens de la proposition 31, ce sera le sens de notre politique.

[Sources chiffrées : Pèlerin et Synthèse du Monde]

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