L’abstention n’est pas un jeu madame Malgorn
jeudi 27 mars 2014
Dans le Télégramme aujourd’hui, madame Malgorn questionne le Maire candidat François Cuillandre sur la forte abstention (48,65%) au premier tour des élections de dimanche. « Ne traduit-elle pas un malaise de la démocratie locale à Brest ? » s’interroge-t-elle ?
Bonne question !
Sur le fond d’abord, l’abstention progresse partout. Elle n’est pas le fait d’une personne, mais bien climat politique global dans le pays. Les grandes villes sont plus touchées que les territoires ruraux, mais le malaise est là, installé progressivement depuis 30 ans.
Madame Malgorn arrive-t-elle tout juste en politique ? N’est-elle pas concernée par le sujet depuis son élection à la Région ? L’abstention en Bretagne n’était-elle pas à 51% (55% sur Brest) lors des régionales de 2010 où elle était tête de liste ? Qu’a-t-elle fait sur le sujet ?
Mes questions resteront probablement sans réponses.
Madame Malgorn se plaint de l’abstention, mais quelles sont ses « arguments politiques » sur son dernier tract : le « refus du Maire d’écouter les brestois », les « 25 ans de clientélisme socialiste », la suspicion sur le « train de vie des élus », etc … En plus du caractère diffamatoire de ces propos sans preuve, voilà qui redonne envie d’aller voter, surtout dans le climat des affaires au niveau national !
Redonner l’envie de la politique, c’est aussi relever le niveau à la hauteur que les citoyens sont en droit de l’attendre. C’est travailler réellement un projet pour un territoire, au lieu de faire du populisme et jouer avec les rumeurs, les peurs et les rancœurs.
La ville de Brest travaille depuis des années pour faciliter l’inscription sur les listes électorales. Des campagnes sont mises en place dans des lieux publics à cet effet depuis des années. Par ailleurs, deux partis de la majorité (PS et EELV) ont mené de nombreuses actions de porte-à-porte à l’automne pour l’inscription sur les listes électorales, directement dans les quartiers.
Voilà ce qui fera chuter l’abstention dans les faits.
Alors oui, durant cette campagne il y a bien eu un malaise de la démocratie locale à Brest, mais c’est vous qui l’avez généré par vos propres propos. Et ce n’est pas le sauve qui peut d’entre deux tours qui vous conduit à aller récupérer le nom des abstentionnistes dans les listes d’émargements de dimanche dernier qui changera la donne. Les citoyens veulent des politiques qui les servent, pas qui se servent d’eux à leur fin.