Le prix de la gratuité
Into the wild

Le prix de la gratuité (réponse sur Brest 2008)

Brest_2004_2 C’est vrai, Monsieur Chris Perrot que mon précédent article manquait un peu de concret et je vous remercie de me donner l’occasion d’imager mon propos au travers de l’exemple de Brest 2008. En écrivant cet article, je pensais plutôt à un service à la population comme le tram, mais l’événement qu’est Brest 2008 l’est tout autant pour notre territoire.

Brest 2008 sera payant comme les précédentes éditions … est-ce pour autant un facteur d’exclusion culturelle ? Non, parce que la solidarité a été pensée très en amont :

  • Il y aura comme chaque année des billets gratuits vers les publics en difficulté, mais sur la base de critères sociaux définis par avance ou au travers d’associations œuvrant sur le domaine de la solidarité sur le territoire.
  • Il y aura la possibilité pour chaque brestois d’être un acteur bénévole de la fête au travers d’une des nombreuses associations qui participeront à cette fête populaire. Pour mémoire, si les « bénévoles » ne touchent pas de rétribution financière directe, l’association Brest 2008 rétribuera l’association proposant des bénévoles, au prorata des participations. C’est donc aussi une façon indirecte de produire de la solidarité via les associations qui, ensuite disposeront de cet argent en toute liberté.
  • Le prix du ticket pour 2008 sera le même que celui de 2004, ce qui signifie qu’il sera, en valeur relative, moins cher. Par ailleurs, Brest Métropole Océane a mis en place, en début d’année, des ventes de billets à prix réduits pour la population, vendus via les mairies (je crois). Enfin, nombre de CE (y compris celui dont je suis secrétaire) ont eu l’occasion de faire des achats groupés de tickets et peuvent les revendre avec une aide supplémentaire.
  • L’accessibilité n’est donc pas oubliée, mais elle ne se fait au plus près des besoins, « au cas par cas collectif ». Je ne vois donc pas l’intérêt qu’aurait Brest Métropole Océane à s’obliger un financement d’une gratuité générale, par les impôts des habitants, sur l’entrée de tous les touristes ou de toutes les entreprises qui viendront sur la manifestation (et qui auront à priori les finances pour payer leur ticket).

    C’est en effet cela que je pense être de la bonne gestion.

    Pour info aussi, et parce que cette remarque avait été remontée très fortement lors des précédentes éditions, il est regardé de très près la possibilité d’une ouverture totale (et gratuite !) de la manifestation pour le tir du feu d’artifice du 14 juillet. Je mets tout cela au conditionnel car cela semble être plus facile à dire qu’à faire, en termes de sécurité du site. Cela fait beaucoup de monde dans peu d’espace et en cas de danger, les responsables doivent s’assurer du respect de règles de sécurité strictes. Mais la question est regardée de très près par le comité d’organisation pour essayer de lever les problèmes qu’une telle disposition pose. J’espère pour ma part que cela sera possible.

    Concernant le dernier point soulevé, c’est-à-dire le déficit de la fête. Cela a déjà été dit, aussi je le répète ici. Les autres fêtes maritimes ont 100% de financements publics, donc il n’y a, par définition, jamais de déficit ! Brest fait le choix de construire un prévisionnel ambitieux, en escomptant des rentrées financières sur la ticketerie. C’est un choix. En terme entrepreneurial, cela s’appelle « les risques et les opportunités » d’une opération. Si on ne prend jamais de risque, on ne fait pas grand-chose … ce n’est pas une question de bonne gestion, c’est une question de gestion tout court !

    Voilà, Monsieur Chris Perrot, j’espère avoir pu éclairer vos questions qui me semblent bien légitimes. Mais là encore, il faut se méfier des recettes. Chaque politique a des effets positifs et négatifs, il n’y en a aucune de parfaite … il convient de les peser avec raison et en gardant à l’esprit les objectifs finaux que l’on porte. Je crois pour ma part que Brest 2008 ne déroge pas avec notre vision politique, au regard de ce que je viens de dire, mais c’est évidemment discutable ...

    A bientôt

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