STOMP
lundi 17 janvier 2011
Samedi, j’assistais pour la troisième fois à une représentation du spectacle Stomp. La première fois que je fus emporté par ce spectacle fut à son premier passage au Quartz de Brest, il y a plus de 10 ans (de mémoire). Je m’étais alors empressé d’y inviter ma famille lors d’une représentation parisienne. Cette fois-ci, j’y suis retourné avec mes enfants, avec toujours autant de plaisir.
Michel-Ange a dit un jour : « J’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer ». En regardant le spectacle, c’est cette phrase qui m’est venue à l’esprit.
Le cœur du spectacle, ce sont les petits bruits (ou les gros bruits) de la vie quotidienne : balaies, briquets, pieds, mains, journaux, éviers, casseroles, sacs, poubelles ou seaux. Le génie du spectacle, c’est l’assemblage de ces bruits que l’on qualifierait de communs dans notre quotidien.
D’une certaine façon, ils n’inventent rien. Un orchestre symphonique ne fait pas autre chose. Simplement, il le fait à partir d’instruments de musique, d’outils dédiés à produire de la musique. On ne s’étonne donc pas alors qu’il en sorte de grandes mélodies, comme de tout autre orchestre : jazz, rock ou même punk !
La spécificité de Stomp, c’est le décalage entre le visuel et l’auditif. D’une chorégraphie quasi chaotique, ils nous entrainent dans une musique très ordonnée, au travers des sons de la vie de tous les jours. Du chao, ils font émerger l’ordre qui sommeille à l’intérieur, grâce au génie humain. Magique !
Enfin, sur le plan scénique, STOMP joue volontairement sur la différentiation des personnages et des rôles. Comme tout orchestre, la force de la musique produite n’existe que parce que l’ensemble fait corps dans un seul et même mouvement. Là où d’autres préfèrent renforcer l’image du corps et effaçant les différences (l’humain) par des costumes identiques ou des mouvements d’ensemble, Stomp choisi de donner un caractère à chacun des huit personnages. Cela donne une dimension profondément humaine au spectacle.
J’adore !