Et si on inventait un centre-ville « bas carbone » pour demain à Brest ?
lundi 25 novembre 2019
Le centre-ville de Brest n’est pas un quartier comme les autres. S’il abrite du logement, du commerce, de l’économie et du service comme tous les quartiers, il est surtout un lieu de centralité qui appartient à tous les brestois.es et irrigue le reste du territoire. Y porter une attention particulière est important car il est un des marqueurs de la ville.
Le centre-ville de Brest a été fortement amélioré ces dernières années avec l’arrivée du tramway, mais aussi grâce à un travail continu de renouvellement urbain. Mais comme de nombreux autres centres-villes, il a aussi souffert de l’extension urbaine qui a vu des habitants quitter la ville centre et conjointement vu s’installer des commerces en périphérie. Pour autant, on le voit dans les discours des habitants (positifs comme négatifs), le centre-ville reste un lieu d’attachement collectif qui fait débat. En ce début de XXIème siècle, quel centre-ville de Brest écrire pour demain ?
Si les deux axes de la reconstruction furent le relogement rapide des habitants et la place de la voiture, il nous faut regarder ce qu’il en est aujourd’hui. L’objectif de « ville à bas-carbone » peut être un thème de réflexion qui placera Brest sur une trajectoire en phase avec les nouveaux enjeux.
Quels en serait les grands objectifs :
- Attractivité : un centre-ville bas carbone n’est pas un centre-ville vide. Au contraire, c’est un espace qui génère des flux, qui permet aux différents usages de cohabiter, de se nourrir et de se développer. Le centre-ville est d’abord un espace de rencontre et qui dit rencontre, dit envie de s’y rendre, d’y habiter, d’y pratiquer des activités ou simplement d’y procrastiner !
- Bien-vivre : pour remplir l’objectif d’attractivité, il faut que les habitants (du centre-ville et d’ailleurs) y viennent pour un objectif. La qualité de vie du centre-ville est au cœur du sujet et peut s’y déployer de différentes façons. Il faut travailler globalement les éléments qui améliorent l’expérience vécue dans le centre-ville : animations, qualité de l’accueil, qualité des espaces publics, mise en valeur du patrimoine, lieux de rencontre, de jeux et de détente, etc ... Nous avons un très bel exemple réussi avec Les Capucins, développons-le sur tout le cœur de ville.
- Repenser les façons de se déplacer : c’est probablement l’un des plus grands enjeux pour Brest sur le long terme. Il faut se sortir doucement de la dépendance du centre-ville à la voiture en développant les modes alternatifs de déplacements. Il faut travailler l’espace pour se déplacer autrement et que cela devienne autant un attrait qu’un atout. Il faut se sortir en douceur de ce paradoxe dans lequel nous sommes tous : nous détestons les impacts de la voiture partout où elle est, sauf de la nôtre ! Je reviendrai sur la question de la mobilité en centre-ville dans une prochaine note.
- Nature en ville : de n’importe quel bout on observe le sujet, Brest est considérée par ses habitants comme par ses visiteurs comme une ville trop minérale. Il faut donc travailler à augmenter la présence de la nature en ville. C’est un facteur de bien-être qui donne un caractère convivial à l’espace public. Nous savons très bien le faire en dehors du centre-ville, il nous faut transformer cette vision là-aussi.
- Réhabiliter les logements : rénovation énergétique et accessibilité des logements du centre-ville sont des enjeux de premier ordre parce que ce sont des attentes et des exigences de demain. Il nous faut y trouver des réponses adaptées (techniques comme financières) et cela permettra aussi de poursuivre la rénovation des façades.
- Accueillir de l’économie : les contraintes de taille des espaces et les normes d’accessibilité ont éloigné l’activité économique des centres-villes. Il faut y remédier et retrouver de la mixité de fonction et de nouveaux débouchés. Contrairement aux zones économiques éloignés de la périphérie, le centre-ville a de multiples atouts. Encore faut-il bien analyser les freins et y apporter des réponses globales.
Il n’y a pas qu’une réponse pour améliorer l’écosystème urbain qu’est le centre-ville, il y a de multiples axes à travailler en parallèle qui doivent ensuite produire une dynamique collective des différents acteurs et une envie des habitants, proche comme éloignés, de venir en centre-ville . C’est cela qu’il nous faut continuer à travailler.
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La question de la tranquillité urbaine (pour ne pas dire sécurité) est aussi un axe à travailler, j’y reviendrais dans une note consacrée à cela.