Comme Nicolas Sarkozy maitrise sa com. comme personne, c’est toujours intéressant de se pencher un peu sur les messages qu’il nous laisse …

Que le Président soit pris en photo avec une chanteuse, quelques semaines après sa rupture avec une autre me semble une non information. Cela relève du domaine privé.

Par contre, qu’il ait volontairement choisi d’aller à Eurodisney pour se faire prendre en photo, bras dessus bras dessous, devant une parade de Mickeys me semble relever d’une vrai info. Doit-on penser que notre président trouvait là un environnement familier propice à son idylle ?

La seconde information est dans les médias utilisés pour sa communication. Jamais Président n’avait encore fait appel à Closer ou Point de vue pour faire passer un message aux Français. Gageons que notre président ait le souci d’utiliser le vecteur médiatique le plus près de l’information qu’il souhaite distiller.

Ne soyons donc pas étonnés demain s’il donne une interview au magazine Sans Abris pour parler de sa politique envers les Enfants de Don Quichotte et de leur évacuation musclée, en plein milieu d’un plan grand froid.

"… Récompenser le mérite, sanctionner la faute, cultiver l'admiration de ce qui est bien, de ce qui est juste, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre, voilà comment l'éducateur rend service à l'enfant dont il a la charge et comment il lui exprime le mieux l'amour et le respect qu'il lui porte …"

4 septembre 2007 - Lettre aux éducateurs" de Nicolas Sarkozy

Le jour où j’ai lu cette phrase, je me suis demandé si le rôle de l’école était vraiment d’apprendre la détestation. Puis, je me suis demandé qui était vraiment la personne pouvait penser cela et pourquoi elle en arrivait à penser cela.

Il y a dans ce propos un reniement de ce qu’est la nature humaine, de son imperfection, mais aussi une vision simpliste binaire du monde : le bien et le mal, les bons et les méchants …

La profonde bêtise de cette phrase me choque … au-delà de toute logique politique.

Quand politique étrangère et politique économique se confondent, on arrive à ce rendez-vous que chacun qualifie de ridicule et de malheureux, pour la France et pour l’image des français dans le monde.

Le Guide hirsute n’aura pas donné le change … la cacophonie au sein du gouvernement non plus d’ailleurs.

La proximité de l’épisode des infirmières bulgares, et surtout des auditions sur les tortures quels ont subies laissent peu de place à une outrageuse mauvaise foi qui essaye de faire passer le Guide Kadhafi pour un repenti en voie de guérison … depuis qu’il lit Montesquieu ! !

La politique étrangère du Président Sarkozy n’est plus sous-tendu par du sens et des objectifs ambitieux sur des politiques internationales. La seule logique à ces rencontres internationales est de ramener des contrats en France, mais pas n’importe quels contrats, des contrats vers les grands groupes français. Notre président est le VRP des grands patrons de groupes et des très grosses industries.

L’émergence d’une amitié franco-américaine avec un gouvernement qui aura mené des guerres sans arguments fondés (en dehors de l’or noire), avec un gouvernement qui « s’essuie les pieds » sur les principes de justice à Guantanamo est aussi à cette image. Elle cache l’ambition d’une conquête des marchés économiques américains, aujourd’hui souvent fermés aux européens par des artifices protectionnistes bien rodés.

Il y a un parallèle dans le traitement de l’affaire de l’Arche de Zoé et le traitement de l’accident intervenu à Villiers-le-Bel et qui a donné lieu à quelques jours de violence : c’est la considération portée sur l’exercice de la Justice.

Quand le Président de la république française, Nicolas Sarkozy, va s’occuper de la libération de personnes qui sont inculpées d’enlèvement d’enfants et que l’on fait comprendre au Tchad que la justice française sera bien mieux pour rendre LA Justice, c’est une façon de considérer qu’il y a deux poids et deux mesures : qu’il y a deux territoires et deux type d'Hommes. Certes, le Tchad n’est pas un modèle démocratique, mais l’enlèvement d’enfant, aux yeux d’une population européenne ou africaine, n’est pas une affaire banale non plus.

Ce qui vient de se passer à Villiers-le-Bel, relève de la même vision de la justice : une vision prédéterminée des bons et des méchants, mais aussi de deux territoire quand à l’application de la justice. La tentative désinformation du gouvernement au travers d’un rapport (faux) de l’IGPN sur les dégradations qui auraient été faites à la voiture de police, par des individus du quartier, avec des barres de fer est l'exemple même de ce qu'il ne faudrait jamais faire.