Voiture sans conducteur et acceptabilité sociale

S1Un des grands freins à la voiture autonome serait son acceptabilité par les usagers, la potentielle non-acceptation d’une perte de contrôle sur le véhicule. Il est plus que probable que cela ne sera pas le cas et qu’au contraire, il y aura pour une majorité d’entre nous une aspiration à utiliser un véhicule autonome du fait des bénéfices d’un tel usage.

Le véhicule autonome n’évite pas le risque d’accident. Toutefois, il diminue de façon significative tous les risques qui sont aujourd’hui produits par les limites humaines et qui génèrent, qu’on le veuille ou non, la grande majorité des accidents.

Récemment, la presse à largement fait échos de l’accident que la GoogleCar aurait produit et pour laquelle elle porterait une certaine responsabilité1 (après une dizaine d’autres accidents dont la responsabilité incombe aux autres véhicules). Tout d’abord il n’est pas très clair dans ce dernier accident si la responsabilité tient d’une initiative du testeur ou du logiciel, mais surtout, l’accident s’est produit à 3 km/h ! Cela témoigne bien d’une autre réalité, après plus de 3 millions de kilomètres parcourus.

Le risque d’accident est accepté à partir du moment où il est extrêmement faible. On ne connait pas de moyens de transport qui n’ai jamais eu d’accident. S’il en était autrement, nous ne rentrerions plus dans les cars, les trains, les avions, les ascenseurs ou même les téléphériques car tous ont déjà connu des accidents. Le risque nul n’existe pas, mais à partir du moment où il est très faible, nous l’acceptons.

Aujourd’hui, ce n’est pas le cas de nos voitures où le risque d’accident est relativement élevé. S’il l’était tout autant dans les transports aériens, nous ne mettrions pas un pied dans un avion (en tous cas moi !) Comme le rappelle Chris Urmson2, il y a 1,2 millions de mort par an du fait de la voiture, rien qu’aux Etats-Unis cela représente 5 crashs par semaine de Boing 737 ! En France, ce serait un crash tous les 10 jours … Croyons-bien que les compagnies aériennes feraient faillite rapidement, ce qui ne semble pas le cas des constructeurs automobiles !

Bardé de plusieurs dizaines de capteurs, regardant devant comme derrière plusieurs fois par seconde et conservant une attention sans faille, la capacité à maîtriser l’environnement sera très supérieure à tout ce qu’un humain pourrait faire. Reste à développer les logiciels d’anticipation et de compréhension des intentions des autres acteurs en tous genres sur la route. Mais ce travail n’est pas impossible, loin de là. En tous cas, il produira assurément des performances meilleures que celles humaines en matière d’évitement des accidents !

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Voiture sans conducteur et transport public

HirikoComme je l’ai écrit dans ma précédente note : Le paradigme de la voiture sans conducteur, l’arrivée sur le marché de la voiture autonome va progressivement modifier notre façon de concevoir nos déplacements. Il est fort probable que la relation à la voiture personnelle soit rapidement remise en cause et qu’en contrepartie se développe une offre, publique ou privée, de transport à la demande.

On le sait, le modèle de la voiture personnelle est un modèle qui marche sur la tête, tant en terme de coûts de possession, qu’en termes écologiques. Les véhicules roulent très peu et ont par conséquent une forte empreinte sur l’espace public ; ils ne savent pas s’adapter aux usages et donc sont surdimensionnés pour transporter majoritairement le seul conducteur ; ils fonctionnent sur la base de choix individuels calés sur des organisations collectives, ce qui crée des problèmes de flux (embouteillages) ; pour finir, ils sont majoritairement conduits par de bien médiocres « pilotes » qui, malgré la contrainte d’une attention continue à la route, maîtrisent mal les performances mécaniques (consommation d’énergie) et sont générateurs d’accidents graves et mortels. Tous ces faits traduisent une perte de valeur collective bien réelle importante que nous connaissons bien et que nous acceptons faute de mieux. La voiture autonome peut produire des réponses à chacune de ces faiblesses du modèle actuel.

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Voyage dans l’histoire et dans le temps

Hier soir, après une journée bien remplie à la Métropole : 6h de réunions et une conférence de presse sur le devenir de la place de la Liberté, je me suis autorisé un petit voyage en tant que Président de Brest métropole aménagement (Bma). Direction l’aéroport pour partir découvrir d’anciennes citées. Accompagné d’un guide archéologue, je suis allé visiter quelques sites moyenâgeux, de l’empire romain et même du néolithique. Un voyage dans l’histoire qui a commencé par la visite d’une nécropole de quelques centaines de tombes, puis d’un passage dans les vestiges d’une maison romaine de deux niveaux, avant de finir par la visite d’une ferme composée d’une dizaine de maisons remontant au moyen-âge. Les lieux abritaient encore aussi quelques foyers et infrastructures estimés appartenir à des ancêtres vivant il y a près de 6000 ans. Un voyage impressionnant et beau dans l’histoire.

Bon, autant le dire tout de suite, les finances publiques ne m’ont pas autorisé à aller bien loin pour voyager dans le temps. Ce site de fouilles archéologiques se situe sur Guipavas, juste au sud de l’aéroport. Terrain destiné à accueillir deux grandes entreprises du territoire, Brest métropole aménagement y prépare les parcelles. La première étape concerne un travail de recueil des éléments historiques enfouis sous terre, au travers de fouilles archéologiques conduites par des chercheurs. Il semble que notre territoire, proche de la mer et de la rade, soit riche en sites habités à toutes les époques de l’histoire de la Bretagne, y compris lorsque celle-ci ne s’appelait pas encore Bretagne !

Le site de recherche archéologique de Guipavas s’étend sur 6 ha. C’est actuellement le plus gros site de fouilles archéologiques de Bretagne. Les éléments qui y sont trouvés par les archéologues sont bien conservés et ont été peu observés ailleurs, ce qui leur donne de la valeur aux yeux des chercheurs. Il ne s'agit ni de rois, ni de princes, mais plutôt de témoignages des modes de vie simple, probablement en lien avec l'agriculture. Toutes les découvertes sont archivées et ce travail fera ensuite l’objet de publications afin de mieux connaitre, partager et comprendre comment vivaient nos chers ancêtres.

Ci-après, quelques photos prises sur le site lors de la visite.

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Le paradigme de la voiture sans conducteur


1217864_la-voiture-sans-conducteur-de-volvo-testee-a-londres-des-2017-web-tete-021881615662Historiquement, la structure des villes étaient en lien avec leur capacité à protéger des attaques extérieures la population qui y vivait. Au fils des siècles, la menace s’est peu à peu élargie, puis globalisée. La ville n’étant plus un rempart efficace en soi, elle s’est naturellement étendue, reliant les centralités entre elles, en conservant des logiques de quartiers. Il y a près d’un siècle, la voiture est apparue et au fils des ans, a fini par structurer la ville. Aujourd’hui, la ville fonctionne autant autour des flux de communications et de déplacements, que sur des logiques historiques de proximité. Les déplacements et la voiture, au premier rang de ceux-ci, ont construit notre rapport aux territoires et à nos usages quotidiens. L’arrivée de la voiture sans conducteur risque de provoquer un grand bouleversement dans notre quotidien et notre société. Que se passera-il dans 20 ans, quand tout aura changé ?

On s’inquiète (à juste titre d’ailleurs) de la question du réchauffement climatique et de la montée des océans sur les infrastructures urbaines, mais l’horizon est à 50 ou 100 ans. Nous oublions un peu vite qu’à un horizon bien plus proche, quelques avancées techniques vont profondément bouleverser la ville et l’emploi, tout en apportant peut-être aussi quelques réponses sur la réduction des GES1.

Dans une autre sphère que je connais aussi un peu : les technologies de défense, les réflexions sur les véhicules autonomes datent déjà de 20 à 30 ans. Ma première mission en rentrant à Thales en 1995 fut un travail prospectif sur ce que donneraient des drones sous-marin en matière de détection sonar, c’était une étude papier. Dix ans plus tard, je travaillais sur le premier programme d’un drone expérimental de surface : Spartan. Dix ans plus tard, cette réflexion se poursuit et se déploie dans toutes les opportunités où la machine peut remplacer l’homme.

L’émergence des drones dans le monde de l’armement est une révolution encore en marche, mais on mesure régulièrement la façon dont cela change le rapport aux théâtres d’opérations et aussi le rapport aux conflits, à la guerre. Un exemple de ces transformations radicales a été mis en images dans le film « The good kill », sorti en 2014.

La question de la voiture autonome, la voiture sans conducteur, fait encore sourire et est vécue par beaucoup comme un objet futuriste encore hors de portée pour longtemps. On se trompe. L’horizon est aujourd’hui probablement à 10 ans. Les technos ont déjà été développées pour la défense, reste à les adapter et en en faire baisser les couts par des productions de masse. Mais la voiture autonome sera demain sur les étagères de nos constructeurs automobile, c’est une certitude.

Une décennie, c’est super court pour ce qui relève de l’urbanisme et des grands travaux d’infrastructures qui organisent la ville. C’est aussi court pour ce qui relève de mutations professionnelles et d’enjeux économiques associés. Dix ans, c’est demain. Il est donc plus qu’urgent de se poser les questions de ce que seront demain nos villes et nos usages avec cette voiture autonome.

Pour aider à préfigurer ces enjeux, voici quelques expériences ou documents récents qui dessinent déjà probablement le changement de paradigme que représentera cette voiture autonome dans nos vie et dans nos villes.

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Réponse à la tribune de Monsieur Alexandre Lhomme

Monsieur Lhomme, vous signez sur le site de Médiapart une tribune qui ré-écrit de façon volontairement mensongère les évènements qui se sont déroulés pendant le conseil municipal de Brest, le jeudi 10 mars dernier. Ce faisant, vous vous permettez de me citer au travers de propos que j’ai écrit, comme pour mieux ré affirmer votre propre point de vue. Puisque vous semblez vous intéresser au fond de ma pensée, permettez-moi donc de vous la donner.

D’abord apprenez que je n’ai pas de leçons à recevoir de vous. J’ai grandi dans une famille très engagée sur l’accueil, l’intégration et l’alphabétisation des réfugiés en France. Lors de mon premier mandat, avec Marc Sawicki, je fus de ceux qui œuvrèrent activement pour l’organisation des parrainages républicains célébrés à Brest, afin de prévenir et d’aider des familles avec enfants sous le coup d'expulsions programmées par Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’intérieur. En effet, je suis très sensible à la cause de ces peuples qui perdent leurs maisons, leurs familles, leurs pays du fait de l’intolérance et de la violence qu’ils subissent. Je crois que notre majorité y est tout autant sensible et met en place, avec l’appui de l’Etat, les conditions de l’accueil des familles de réfugiés.

Ensuite, le récit que vous faites de la dernière séance du conseil municipal de Brest est une odieuse version, motivée par des fins purement politiques. Vous donnez l’impression d’un climat bon-enfant qui aurait dégénéré par la faute d’une municipalité sourde à la discussion. Pire, vous accusez des élus et des fonctionnaires d’avoir provoqué et voulu en découdre avec les manifestants. Vos propos ne sont que mensonges, travestissements et manipulations de la réalité.

Dès la rentrée des manifestants dans la salle du conseil le climat fut tendu et les propos violents. Alors que leur demande exigeait une réponse du Maire, il eut toutes les peines à s’exprimer dans une cohue de propos virulents et insultants. A aucun moment, il ne put finir une seule de ses phrases, plusieurs manifestants étant dans un état que personne ne tentait plus de contrôler. C’est pour cela que le conseil fut suspendu, dans l’attente d’un retour au calme.

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Tinergie : une success-story made in Brest !

Tinergie CoproEn 2016, Tinergie va passer une nouvelle étape de son développement en s’attaquant à la rénovation énergétique des copropriétés de Brest métropole. Retour sur une histoire qui a commencé en 2012, pour porter aujourd’hui de plus grandes ambitions pour le climat.

Lors de l’écriture du Plan Énergie Climat Territorial (PECT) de Brest métropole en 2011, est apparu rapidement que le premier enjeu auquel nous devions répondre, serait la rénovation énergétique des bâtiments. En effet, environ 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de notre métropole sont en lien avec du bâti (habitat et tertiaire), loin devant les déplacements qui représentent tout de même 30%.

Comment arriver à développer des actions individuelles d’économies d’énergie sur l’habitat alors qu'elles représentent toujours un gros investissement pour les habitants ? De plus, la rénovation est par définition techniquement compliquée et nous naviguons dans une complexité d’aides et de financements divers. Enfin, nous portons l’ambition d’un usage efficace de l’argent public, c’est-à-dire que chaque euro investi par un particulier, génère la plus grande économie, tant en GES pour notre plan climat, qu’en charges en moins pour l’habitant.

Ainsi est née l’idée de Tinergie. Un label, point d’entrée unique vers un dispositif d’accompagnement pour tous les habitants qui souhaitent porter un projet global de rénovation énergétique de leur logement. Un accompagnement technique depuis le diagnostic énergétique, jusqu'à la fin des travaux, complété par un accompagnement financier (incluant les aides de la métropole), afin de maximiser les chances que leur projet puisse voir le jour.

 

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Urbanisme : quand les petits chiffres cachent les grands

ID06-mouvement02On me demande souvent pourquoi il faut construire toujours plus de logement dans Brest. Il ne semble pas manquer de logements, il y en a partout ! Ce n’est pas faux qu’il y en ait partout … mais le besoin de nouveaux logements est en fait la conséquence de nos comportements et de nos façons nouvelles d’habiter la ville depuis 40 ans. Explication par quelques chiffres.

Les petits chiffres qui expliquent tout sont 3,3 et 2,2.

En 1970, sur le pays de Brest, il y avait en moyenne 3,3 habitants par logement. En 2010, toujours sur le pays de Brest, il y avait en moyenne 2,2 habitants par logement (moins de deux sur Brest). Ceci n’est pas une théorie, mais une observation qui porte le joli nom de « desserrement des ménages »1. Bon, 3,3 et 2,2 , ce n’est pas une révolution me direz-vous … et bien si !

On le comprend déjà mieux en le présentant dans l’autre sens, par logements. En 1970, il fallait 3 logements pour loger 10 habitants, alors qu’en 2010 il en fallait presque 5. En 40 ans, il a fallu construire près de 2 logements supplémentaires tous les trois logements existants. C’est beaucoup.

Si on se place à l’échelle du pays de Brest maintenant, en 1970 il y avait 325 000 habitants2 qui habitaient donc en moyenne 325 000 / 3,3 = 98 500 logements. En 2010, il y avait 390 000 habitants2 qui habitaient en moyenne 390 000 / 2,2 = 177 000 logements. Il s’est donc construit entre ces deux dates un peu moins de 80 000 logements. Dans les grandes masses, 80 000 logements c’est approximativement le nombre de logements à Brest. En 40 ans, nous avons reconstruit une seconde ville de Brest sur le territoire du Pays de Brest.

De 3,3 à 2,2 égale … une seconde ville de Brest !

 

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Le temps de travail dans les collectivités

Ce matin, ma casquette de Délégué syndical sur la tête, j'étais en route pour Sophia-Antipolis, afin de participer demain à une réunion de négociation sur le temps de travail dans mon entreprise. C’est alors que je suis tombé sur l'article sur le temps de travail des fonctionnaires dans les collectivités.

De grands penseurs étaient passés par là !

L'article faisait état du rapport de la Chambre régionale des comptes calculant que les fonctionnaires ne travaillaient pas les 1607 heures, qui seraient la norme pour les 35 heures. Entre les lignes, il fallait les remettre au travail pour atteindre l'objectif fixé par la loi, afin de ne pas spolier les contribuables qui les payent.

Si nos grands penseurs sont assurément des comptables, ils sont peu connaisseurs du Code du travail et plus que tout, de bien piètres managers.

D'abord, les 1607 heures en question sont la durée légale du travail aux 35 heures. C'est-à-dire une norme à partir de laquelle se déclenchent des heures supplémentaires. Cela ne signifie pas que c'est “La durée légale obligatoire en France”. La législation permet de modifier cette durée à la hausse ou à la baisse par des conventions collectives ou des accords négociés par les Directions, avec les partenaires sociaux.

La durée du travail dans une entreprise ou une collectivité n'est donc pas une valeur dans l'absolu, mais le fruit d'une succession de négociations intégrant salaires, charges de travail, conditions de travail, secteur d'activité, etc. et évidemment, l'histoire de l’entreprise aussi.

Peu d'entreprises de tailles moyennes ou grandes et disposant de représentation du personnel travaillent 1607 heures… parce que les bons managers le savent bien, cela ne signifie rien ! Ce n'est pas un objectif en soi.

Tout comme l'impôt se calcule en multipliant des bases par des taux, le travail s'évalue en multipliant un temps de travail, avec une efficacité au travail et une qualité du travail.

Nous ne sommes plus au travail en usine, nous ne sommes plus “aux temps modernes” de Chaplin où une hiérarchie de directeurs, de cadres, de contremaîtres pouvait contrôler les salariés sur leur poste de travail. Une large part du travail dans l'entreprise comme dans les collectivités publiques touche à l'immatériel, au relationnel, au travail sur le terrain, hors des ateliers ou des bureaux. Par ailleurs, avec l'ère d'Internet et des smartphones, chacun peut “s'échapper” de son temps de travail à loisir, y compris en restant à son poste de travail. Cela devient impossible de tout contrôler et de tout maîtriser. L’efficacité au travail relève donc beaucoup plus qu’avant de la volonté même du salarié.

Aujourd'hui, l'efficacité au travail et la qualité du travail sont en lien direct avec la motivation, surtout si l'on est ambitieux en la matière et que l’on vise haut ! Vouloir gagner 40 heures par an (+2,5 %), mais perdre rapidement plus de 3 % d'efficacité dans une mauvaise négociation qui braquera partenaires sociaux et salariés, est une bien mauvaise comptabilité au final.

Le bon manager n’est donc pas celui qui contraint, surveille et tente de tout maîtriser, mais celui qui donne du sens, donne les moyens et l'envie à faire, celui qui reconnaît le travail fait et produit au final de la motivation.

On comprendra que ce genre de rapport et de médiatisation, plaçant clairement le débat sur le ton de l’accusation et de la stigmatisation, est largement contre-productif au regard de l’objectif visé, mais témoigne aussi d’une bien mauvaise connaissance du sujet et des dynamiques engendrées.

Enfin, à l’heure de la décentralisation, il est toujours amusant de constater qu’un jacobinisme centralisateur voulant tout régenter de Paris, trouve encore appuie sur une presse habituellement d'obédience plutôt libérale !


Et si nos collectivités équilibraient leurs émissions de GES ?

Brest_Bilan consommation énergie et GES 2013Bien que peu de brestois en aient conscience, grâce aux nombreuses actions volontaristes menées ces dernières années, Brest est aujourd’hui reconnue nationalement comme « pionnière en matière d’économie d’énergie »1.

Qu’en est-il de la consommation et production d’énergie ?

Petit focus en ce début d’année sur un nouveau document, élaboré courant 2015, dans le cadre des actions que la métropole porte dans son Plan climat. Comme souvent en matière de pilotage d’une politique, même si le cap est connu, il est intéressant de savoir où l’on est, pour évaluer où l’on va. C’est l’objectif poursuivi par ce premier rapport : Bilan 2013 des consommations d’énergie et de Gaz à Effet de Serre (GES).

Certains esprits taquins se demanderont comment se fait-il que le bilan 2016 ne sorte qu’en 2013 … Cela témoigne tout simplement du travail important pour aller tracer, puis compiler de la façon la plus rigoureuse l’ensemble des consommations et productions énergétiques de la ville de Brest, de la métropole et de ses services délégués. Cette première version, qui sera améliorée au fils des ans, permet aujourd’hui de donner une image intéressante des consommations des différentes politiques publiques menées par notre collectivité pour tous les habitants.

Je laisse à chacun le loisir de s’immerger dans tous les chiffres du rapport, mais personnellement j’en retiendrai deux. Deux chiffres synthétiques qui témoignent de l’enjeu et des ambitions de nos collectivités en la matière.

Pour poser les bases de l’enjeu, un seul chiffre : 15 millions d’euros2. C’est la facture énergétique annuelle payée par la collectivité sur les compétences directes ou délégués : fonctionnement des bâtiments (48%), transports (24%), eau et assainissement (14%) et éclairage publique (14%). On le voit, même si cela compte moins de 10% de l’ensemble des consommations d’énergie sur tout le territoire de Brest métropole, la diversité et la multiplicité des actions portées par nos deux collectivités pèsent significativement sur les consommations énergétiques. Enfin, cela rappelle bien que tous les Watt économisés, seront toujours aussi des euros de moins dépensés !

Un second chiffre intéressant : 92%. C’est le ratio entre les émissions de gaz à effet de serre évités par les productions énergétiques de la collectivité, par rapport à sa consommation totale. En effet, la collectivité est aussi productrice d’énergie « renouvelable » : photovoltaïque, solaire thermique, production de chaleur (UVED et chaudière bois), production d’électricité (UVED). Ceux-ci dépassent aujourd’hui les 9/10ème des consommations enregistrées par nos deux collectivités pour produire le service public.

Nos futurs développements prévus dans ce mandat : extension du réseau de chaleur, chaufferie bois, ballon de stockage d’énergie ou photovoltaïque, nous permettront probablement de compenser à plus de 100% nos consommations non renouvelables à l’horizon de la fin du mandat.

Alors Brest métropole, une collectivité zéro émission ? C’est possible, dans un futur plus si lointain !

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[1] Cf. reportage de France 5, Chauffage, le piège électrique qui prend exemple sur Brest pour les bonnes pratiques à suivre sur le territoire français. Visionnable sur YouTube ici. Partie sur Brest à la 35ème et 46ème minutes.

[2] Voir pages de synthèse du rapport, pages 46 à 48.


Rebondir en 2016

Voeux 2016 UNICEFL’exercice des vœux n’est pas simple en ce début d’année 2016. L’année 2015 fut clairement une année difficile. A cette même période, nous étions frappés par la première vague d’attentats. La fin de l’année fut aussi lourdement endeuillée par des actes encore plus meurtriers.

En ce début d’année, nous vivons tous avec une certaine appréhension de ce que sera 2016. Pour autant, cette année est une année sans élections (sans congrès !), elle doit donc être mise à profit pour réfléchir, pour travailler sur nos valeurs, sur nos projets, pour sortir de nos murs et aller à la rencontre des citoyens.

La presse voudrait maintenir les partis politiques dans le seul espace du quotidien, dans la politique spectacle, dans la « peopleisation » (reconnaissons pour sa défense que certains des notre s’y prêtent de bon cœur !) Mais c’est un piège mortifère qui est autant source de conflits que de divisions et qui ne porte quasiment aucune plus-value en réponse aux enjeux qui nous font face.

En réponse à la peur que produisent les terroristes, en réponse à la radicalisation qui arrive dans nos quartiers, en réponse à l’enfermement et le rejet que proposent les extrêmes, en réponse à la crise qui dure et à la précarisation des plus faibles de notre population, nous devons porter fièrement nos valeurs de gauche. Ces valeurs qui fondent la République doivent devenir notre boussole pour donner le cap et le sens à notre action : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité, Justice, Solidarité et enfin volonté de changer pour améliorer le monde.

Nous devons incarner ces valeurs à la fois par l’exemplarité qui doit être la notre, mais aussi pour donner un sens dans les changements que nous portons et qui sont nécessairement source de désorientations.

Pour cette nouvelle année, je fais donc le vœu de rebondir en 2016 vers un horizon qui portera ces valeurs dans lesquels nous croyons.

Très bonne année 2016 à toutes et à tous.

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[Carte de vœux : 2016 origami - UNICEF]


Déchéance nationale ou déchéance de la gauche ?

Identité nationaleDepuis quelques jours, j’écoute, j’observe ce débat sur l’inscription dans la constitution de la déchéance nationale pour les personnes ayant la double nationalité et condamnées pour actes de terrorisme.

Je ne peux pas dire que la proposition m’emballe plus que cela, mais je ne peux pas dire non plus que le sort de quelques fanatiques dont l’objectif est de tuer d’autres personnes en se sacrifiant eux-mêmes soit mon premier soucis du moment. Lorsque je vois la gauche se diviser et s'étriper sur cette question, probablement de principe, mais extrêmement mineure dans son application, cela me questionne plus sur ce qu’est devenue la gauche aujourd’hui en France que sur le devenir des potentiels binationaux déchus.

La gauche en France est-elle devenue une telle poudrière qu’elle soit en incapacité à exercer le pouvoir ? J’entends bien que la politique c’est le débat, mais là on ne débat plus, on se combat soi-même, en prenant à témoin les français dans la presse. N’est-on pas assez critiqué dans les médias, mis en accusation par la droite, calomnié par l’extrême droite pour qu’il nous faille en plus que, sur l'échiquier politique de la gauche, la dame, les chevaliers et les fous se retournent contre leur propre roi en essayant d'entraîner le maximum de pions ? On croit rêver en entendant certains responsables à gauche vouloir faire la peau au Président qu’ils ont fait élire et à son Premier ministre.

Pour ma part, mon engagement à gauche n’est pas tant pour défendre des valeurs universelles que pour changer dans les faits la réalité d’un monde qui marche sur la tête et laisse sur le bord de la route toute une partie de la population. L’égalité, très bien, parlons-en. Mais ne commençons pas à nous entre-tuer sur la question de la nationalité de terroristes, mais plutôt sur celle des jeunes qui veulent avoir le droit à la réussite dans nos banlieues, par exemple. Croyons-nous une seconde que d’autres que nous ferons avancer ces sujets et, qu’une fois avoir affaibli ce Président que la gauche a réussi à mettre au pouvoir, la droite ou l’extrême droite fassent meilleur job à notre place ?

Par ailleurs, je soumets juste une réflexion sur le comportement de la gauche aux yeux des français. On observe depuis des années une droitisation de la France et de son électorat. Entre deux extrêmes, droite ou gauche, qui alternent entre anarchie et autoritarisme, il y a la droite républicaine qui a pour habitude de se serrer les coudes derrière son leader (notamment dans les moments forts) et une gauche qui part dans tous les sens et n’arrive pas à se mettre d’accord lorsqu’il s’agit de gouverner. Je conçois facilement que pour la direction de son pays, l’électeur ait de plus en plus de mal à aller voter pour une gauche qui a fait du mouvement brownien son principe de réalité, que pour une droite ou une extrême droite qui semblent savoir où elles vont. A défaut d’être le bon sens, c’est plus rassurant.

Un Président peut faire des erreurs, autant que tous les autres. Il n’y a pas de vérité absolue. La politique n’est pas une science exacte, mais une succession d’arbitrages ancrés dans un présent où se jouent de nombreux équilibres et fondées sur une croyance dans des actes ou des valeurs qui engagent le futur. Le sens de la démocratie représentative est d’élire des personnes à des fonctions, justement parce que nous portons en elles une confiance sur leurs qualités à conduire le pays et répondre aux enjeux, à la place qui sera la leur et qu’ils ne partageront avec personne d’autre. Si nous ne respectons pas à minima cela dans la durée d’un mandat, alors nous nions la capacité de la gauche à gouverner.

Ce qui est sur, c’est que pour gouverner, il y a besoin d’être au pouvoir. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la gauche souhaite et se donne les moyens pour y rester. Clairement, il y a une gauche qui préfère le confort de l’opposition aux responsabilités du pouvoir. Mais assurément, ce n’est pas celle qui changera le monde demain !


La République est la seule réponse au FN

Carte régional 2015Les lendemains d’élections sont toujours des temps d’atterrissage et de réflexion, où la réalité rattrape les croyances, les attentes ou les espoirs. Si en Bretagne le résultat de Jean-Yves Le Drian est à la hauteur des projections que nous attendions, il est difficile de se réjouir lorsque l’on regarde cette carte de France.

Le score de Jean-Yves Le Drian est clairement en ligne avec les attentes d’un territoire qui aime à la fois son identité, ses valeurs et son unité. La Bretagne se nourrie de ces trois fondamentaux qui en font un territoire d’exception, envié ailleurs. Les bretons ne se sont pas trompés en soutenant largement une personnalité qui puisse représenter ces trois facettes.

Mais comme ailleurs en France, la montée de l’extrême-droite doit nous questionner. Comme le disent de nombreux intellectuels, le temps n’est plus à diaboliser ou à rejeter la faute sur les électeurs. Il est temps de questionner ce qui constituent le pouvoir, les pouvoirs. Tout ce qui endosse autant la responsabilité de notre fonctionnement démocratique, que la montée du score du FN depuis ces dernières années.

Comme le dit la fameuse citation d’Albert Einstein, « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.» C’est de là qu’il nous faut partir.

Le FN gagne du terrain. Mais surtout la croyance dans ses idées comme une justification aux problèmes, puis comme une alternative en termes de politiques. Mais, soyons en sûr, le FN ne grandit pas tout seul. Si la crise, l’isolement et les difficultés sociales constituent probablement un terreau fertile, c’est bien nous, les démocrates qui irriguons le sol qui le voit prospérer.

Le FN se définit lui-même comme « ni de gauche, ni de droite ». En cela, il qualifie lui-même son antithèse : la gauche et la droite républicaine. Mais aujourd’hui, il n’y a aucune lisibilité à cette entité républicaine, ni au travers des partis qui se font une guerre féroce et trop souvent stérile, ni dans les médias républicains qui refusent de prendre parti, déconstruisent systématiquement tous propos politiques et traitent chacun à la même enseigne (ce que se gardent bien de faire les médias d’extrêmes droite qui prolifèrent sur internet).

La question qui se pose donc aux différents pouvoirs est de partager ce qu’est la République et ce qui fonde notre pacte, entre nous qui nous reconnaissons dans les valeurs républicaines. Cet héritage fondé sur trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité qui doivent redevenir notre boussole de lecture de notre société et non plus seulement une décoration aux frontons des mairies ou des écoles. Nous devons aussi y associer le principe de Laïcité comme 4ème pilier.

Même s’il partage de son ADN, le FN n’est pas le parti fasciste historique dans ce que l’on peut en lire aujourd’hui. Mais il est clairement une alternative non républicaine sur l’échiquier politique.

Liberté de la presse et liberté d’expression, liberté de son corps, liberté de la justice et des juges, égalité des chances, égalité des droits, unité du peuple français et fraternité dans la nation, ouverture sur les autres et au monde, … tous ces axes sont clairement en recul dans les programmes politiques du FN.

En face, clairement la proposition d’un pouvoir plus verticalisé et autoritaire, plus enfermé derrière des frontières, et même aujourd’hui, allant jusqu'à revendiquer une religion nationale.

Et dans l’ombre, avançant masqué comme tous les régimes non républicains, donc moins transparents et moins contrôlés, une vision clairement plus libérale vis-à-vis de l’accaparement du pouvoir et de la richesse.

Voilà ce qu’est réellement le FN.

Si nous pensons que cela répondra aux vrais problèmes qui nous font face, et bien allons-y ! Mais personnellement, je pense que cela n’en résoudra pas un. Le seul problème qui sera résolu avec le FN sera de renverser la table et de déstabiliser tous les autres partis. Mais ce n’est pas l’ombre du début d’une solution, c’est plutôt le début de nouveaux maux, qui prendrons probablement le pas sur les autres, mais ralentiront assurément la guérison globale.

Pour les républicains de droite et de gauche que nous sommes, la menace du FN ne doit pas être une menace de parti, mais une menace contre la République. Pour faire baisser le FN, il faudra que nous apprenions à réfléchir et travailler ensemble aux réponses, de gauche comme de droite à proposer à nos concitoyens.

Pour la France, le FN peut être un mal qui nous ramènera plusieurs décennies en arrière, ou alors restera seulement le symptôme d’un besoin de redonner du sens à une République trop endormie à l’égard de ceux qui en ont besoin.

Vouloir y répondre en repoussant la faute sur les autres n’est pas faire mieux que ce que propose le FN. Vouloir y répondre ensemble est la seule alternative.


Les deux réponses à la peur

Paris 13 NovC’est au réveil ce matin que j’ai appris les événements terroristes de Paris de cette soirée du 13 novembre. Effroi, tristesse et choc furent comme beaucoup d’entre nous les émotions qui me traversèrent. Comme en janvier, plus que le nombre de morts, c’est le mode opératoire et l’absence d’humanité qui me blesse le plus profondément. Parce que ceux qui perpétuent cela, ce sont aussi des Hommes, des individus d’une même espèce que leurs victimes et que cela ne les arrêtent pas.

Les commentateurs dessineront des monstres. Ils sont probablement des personnes fragiles, facilement influençables et manipulables par d’autres qui agissent dans l’ombre et qui, quant à eux, ne porteront jamais de ceintures explosives. Ils n’en demeurent pas moins humains comme nous tous.

Le projet des commanditaires de ces attentats n’est autre que de poursuivre cette manipulation à une plus grande échelle. Ces groupes terroristes agissent comme des Chevaux de Troie contre notre société. Leur projet n’est autre qu’une radicalisation des populations, des nations vers un ordre autoritaire, un régime où ils régneraient en maître sur les autres. Les postures politiques ou les religions revendiquées ne sont que les véhicules d’un vison extrémiste, axée sur une domination des populations et des plus faibles.

L’extrémisme dans l’histoire est et a toujours été multiforme, mais il partage toujours l’ambition d’une accaparation du pouvoir et des richesses et aussi le sang de victimes innocentes, comme pour mieux asservir les esprits par la peur. L’objet du terrorisme, c’est l’instauration de la peur, de la terreur. Une peur face à laquelle notre société doit trouver une réponse si elle veut rester en accord avec ses propres valeurs.

Comme le dit très bien Mireille Delmas-Marty dans son entretien au Monde (ici), il existe deux réponses à la peur. La première favorise la haine et l’exclusion. C’est clairement l’arme des extrêmes (droites, gauches comme religieuses) qui manipulent les faits, pointent des coupables et appel à un repli sur soi des individus comme des nations. Elles ne sont pas moins sur des logiques de domination par la peur. La seconde réponse à la peur est celle de la solidarité. C’est celle des manifestations pour Charlie. C’est aujourd’hui celle qui se manifeste spontanément avec un afflux de donneurs de sang, comme pour mieux combattre l’inhumanité de ceux qui l’on fait couler.

La peur est un risque et une opportunité face à notre propre humanité intérieure. Qu’est ce qui nous habite ? Quelle vision du monde désirons-nous ? Qu’est-ce que nous sommes prêts à donner pour cet idéal hérité que nous pouvons transmettre ?

Ces actes terroristes sont comme un tremblement de terre qui découvre nos réalités enfouies. C’est à chacun de trouver ses réponses. Je fais juste le vœu que celles-ci nous éloignent le plus possible de ces terroristes et nous rapprochent le plus des Lumières et de cette solidarité qui constitue clairement le socle de la nation que nous aimons.


Annulation de la cérémonie de remise des prix du Climat Déclic

Au lendemain des attentats à Paris et en accord avec le Maire de Guipavas, nous avons décidé d’annuler la cérémonie de remise des prix du concours Le Climat Déclic, qui devait se dérouler ce soir à l’Alizée de Guipavas.

Encore sous le choc des morts et des blessés d’hier soir, nos pensées vont d'abord aux victimes aujourd'hui. Notre cœur n’est plus à célébrer ce soir les gagnants de notre concours. Nous préférons donc reporter sous un autre format cette remise de prix.

Merci de votre compréhension.


Plan climat de Brest métropole pour l'année de la COP21

Cop21-label_reduit_1Le plan climat de Brest métropole date déjà de quelques années. Il est le seul plan climat de France à avoir été conçu en même temps que le Plan de déplacement Urbain (PDU), le Plan Local de l’Habitat (PLH) et le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), auquel il a d’ailleurs donné le nom de “PLU facteur 4”, pour mieux afficher l’intégration de ces 4 documents de planification, mais aussi en clin d’œil à l’objectif Facteur 4 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050.

Comme beaucoup de grands pôles urbains, les axes de notre plan climat sont simples : près de la moitié des émissions de GES sur Brest métropole viennent du bâti (habitation et dans une moindre mesure tertiaire) et un bon tiers vient des déplacements (personnes et fret). Ces deux axes dépassent à eux seuls 75% des émissions. On comprend à la fois la pertinence de réfléchir PLU, PLH et PDU en même temps, mais aussi l’orientation des actions à engager pour remplir nos objectifs de réduction des émissions de GES.

Ainsi, depuis quelques années, un gros travail est fait par Brest métropole sur la question des transports, notamment l'augmentation de la part des transports en commun avec l’arrivée du tram, par exemple. Mais aussi tout un travail sur le bâti, avec la montée en puissance de Tinergie depuis 2012 sur la maison individuelle, qui se déclinera aussi prochainement sur les copropriétés. Idem sur le réseau de chaleur avec l’arrivée d’une chaufferie bois, mais aussi de la première installation de France d’un réservoir de stockage de chaleur, pour chauffer tout l’UBO. Pour ne citer que quelques actions.

Brest métropole est fortement acteur sur son plan climat. Reste que même si la collectivité est motivée, elle ne représente qu’entre 5% et 10% des émissions de GES du territoire. Les objectifs de division par 4 des GES à 2050 ne pourront pas être tenus sans les habitants et sans ce que l’on appelle la mobilisation de tous les acteurs.

Pour cette année particulière de la COP21 à Paris en décembre, nous avons donc décidé de mettre fortement l’accent sur ces 2 thèmes très importants : la prise de conscience et la mobilisation.

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Accueil des réfugiés politiques par la France

Accueil-des-refugies-l-EuropeA la suite des images parues dans les médias, une forte prise de conscience est née chez une partie de la population française, accompagnée d’un besoin exprimé de venir en aide aux personnes bloquées aux frontières de l’UE.

Cette prise de conscience est salutaire car elle témoigne de l’humanité et de l’esprit d’accueil qui existe en France.

Durant l’été, la France s’était engagée à accueillir 6000 personnes. A la rentrée, l’objectif a été augmenté de 24000 réfugiés politiques supplémentaires sur deux ans, afin de contribuer à l’objectif européen en cours de discussion.

On a largement entendu les partis d’extrême-droite et de droite surfer sur la peur de la difficulté d’intégration de ces populations. Il n’en est rien. Un total de 31000 réfugiés sur nos 36 000 communes que composent le France ne représente pas une difficulté. Cela représente l’accueil d’une famille de 5 réfugiés pour 10 000 français !

La vraie question de l’accueil, ce n’est pas la quantité, mais la qualité de l’accueil. Il s’agit de réfugiés politiques qui ont souvent vécus des faits de guerre et dont les pays sont encore en conflit. Cet accueil ne peut se faire à la va-vite. L’accueil doit se faire dans les meilleures conditions pour permettre une bonne intégration des adultes et des enfants.

L’État est mobilisé pour coordonner les conditions d’accueil sur les territoires. Les réfugiés qui arrivent ne seront pas laissés livrés à eux-mêmes, dans un environnement institutionnel qu’ils ne maitrisent pas et qui conduirait immanquablement à les jeter immédiatement dans une situation de précarité inextricable.

Chaque arrivée de familles de réfugiés politiques est préparée sur le plan du logement, de l’éducation, de l’accès aux soins et des droits fondamentaux. L’objectif affiché par l’Etat est de rendre les conditions du meilleur accueil possible afin d’éviter les situations temporaires qui dégénèreraient dans une précarité sociale encore plus complexe à démêler par la suite.

Pour nous, français mobilisés par ce drame, les actions ne manquent pas, notamment tout simplement l’envoie d’argent auprès des organismes internationaux qui tentent de gérer la crise aux frontières où séjournent encore plusieurs millions de réfugiés en attente de solutions (don au UNHCR). Sur le terrain, il est aussi possible de se rapprocher des associations qui accompagnent l’accueil des personnes en difficulté. Elles seront mobilisées sur ce sujet comme sur tous les autres qu'elles accompagnent déjà. Près de chez nous, pour ceux qui côtoieront ces familles, l’accueil sera sous le signe d’humanité, de bienveillance et d’entraide et il sera au moins aussi important que tout le reste.


Une rentrée sous le signe de l'accueil

150906_PS Brest_L_acceuil pour moi c_est ouiDéclaration faite durant le barbecue de rentrée du PS Brestois.

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La nouvelle année 2015 fut largement marquée par l’horreur des attentats contre Charlie Hebdo. Cette rentrée 2015 ne le sera pas moins avec l’afflux de réfugiés aux frontières de l’Europe et l’immense tristesse que provoquent ces images de morts sur les cotes européennes.

Depuis des mois, nous avons tous vu le nombre de demandeurs d’asile grimper et nous avons tous pu compter le nombre de mort sur nos côtes. A Brest plus qu’ailleurs, la mer est un symbole d’ouverture sur le monde, de lien, de commerce et de richesse. Aujourd’hui, à l’autre bout de l’Europe, elle est à l’image de la mort.

Cette rentrée témoigne de l’inhumanité qui sévit aux frontières de l’Europe et qui pousse des individus, des familles, à tout quitter pour rejoindre un espace où une vie sans peur est possible. L’Europe fut pensée pour ne plus répéter la barbarie du début du siècle dernier. Elle tient encore cette promesse-là, mais il ne faudrait pas qu’elle se transforme en une « gated community » de nations, prêtent à s’isoler du reste du monde pour préserver ses privilèges.

L’Europe doit tenir son rang et ses responsabilités dans le monde. C’est le rôle des pays qui se disent plus riches et plus développés que d’être au rendez-vous de l’histoire.

Nos dirigeants politiques européens semblent tétanisés face à ces grands mouvements de population qu’ils ne peuvent contrôler. Leur absence de réponse n’est pas tant due aux réfugiés eux-mêmes, qu’au mal politique qui ronge nos sociétés modernes et riches : la montée des peurs, des égoïsmes, du repli sur soi et de la xénophobie. Cet état de fait vient percuter un second enjeu de nos sociétés. La difficulté dans la lutte contre les inégalités. La compréhension d’une assistance à des personnes étrangères est rendue d’autant plus difficile quand, au sein même du pays, certains concitoyens souffrent aussi eux-mêmes de l’exclusion et de la pauvreté.

Aussi, la réponse doit être apportée sur deux axes qu’il nous faut mettre au clair, deux combats qu’il nous faut mener.

Le premier axe est celui de la lutte contre les idées d’extrême-droite et le replie sur soi. C’est une illusion de croire que dans ce monde du XXème siècle, la violence, l’injustice et la misère peuvent être contenues par des frontières. On ne vainc pas la violence en tournant la tête et en dressant des murs. Tôt ou tard, ils finissent par tomber et laisser place au chao. On combat la violence et l’injustice en travaillant sur plus de justice, de bienveillance et sur les équilibres politiques qui mènent à l’apaisement et la pacification.

Le second axe essentiel est celui de la lutte contre les inégalités au sein de nos pays riches. On le voit aujourd’hui, nos démocraties sont fragilisées par les fractures qui existent en leur sein. Pour aider les autres, il faut d’abord être au clair dans son propre pays, sinon le sentiment d’injustice rendra toute action impossible.

Ces deux combats sont ceux de la gauche. Une gauche ouverte sur le monde. Une gauche soucieuse de ses concitoyens. Une gauche bienveillante à l’égard de tous les peuples.

Il est dans l’air du temps de critiquer le politique, de fuir les partis et le débat politique, de regarder l’actualité politique comme un verre à moitié vide et de se concentrer sur ce qui ne va pas, ce que l’on n’a pas. Cette actualité récente nous montre ce qui ne se voit plus, le prix de vivre dans un pays en paix, dans un pays où règne des institutions et où le débat permet à toutes ces choses d’exister et de perdurer. L’action politique, c’est le socle de cette société qui est de nos jours soumise à tant de critique. L’action politique, ce n’est pas l’affaire de quelques uns, mais ce devrait être l’affaire de tous. Faire de la politique, c’est œuvrer à défendre ces valeurs, c’est combattre ce qui nous éloignent et nous divisent, c’est construire ensemble la société de demain.

Ces événements doivent aussi nous rappeler ce que nous avons ne sera jamais acquis, mais un héritage que l’on peut perdre rapidement. Chacun de nous doit être fier de faire de la politique.

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Le PS de Brest appelle tous ses militants et sympathisants à faire un don* de soutien au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qui s’occupe de protéger et de trouver des solutions durables pour les réfugiés, en accord avec la Convention de Genève de 1951.

*Vous pouvez nous envoyez vos chèques libellés au nom de l’UNHCR, nous ferons un envoie groupé en votre nom à tous.


Agression à Brest. La sécurité est d’abord l’affaire de tous.

PoliceCe matin dans le Télégramme, un article fait écho à l’agression d’une jeune fille, accompagnée de son petit frère, place Guérin en début de mois (ici). Les parents, éprouvés par l’agression subie par leurs enfants, en ont fait état sur leur page Facebook. De nombreux brestois ont alors témoigné leur soutien et leur inquiétude face aux problèmes d’insécurité et de violence qui existent à Brest.

L’article relate les faits, mais pointe aussi sur l’interpellation qui est faite au Maire et aux élus de la ville. Une pétition a d’ailleurs été ouverte pour demander de « tout mettre en œuvre pour assurer la tranquillité des brestois ».

En tant que parent de jeunes enfants, je partage totalement l’indignation et l’inquiétude des parents d’Amandine. Le bonheur et la sécurité de nos enfants sont notre priorité. Nous aspirons plus que tout à les protéger et à les voir grandir dans un monde où la violence à leur encontre n’aurait pas sa place.

En tant qu’élu, je suis choqué par le fond de l’article. Je comprends que, sous le coup de l’émotion, les victimes se retournent vers leurs élus et souvent les plus proches d’eux, leurs élus locaux. C’est une attente qui est légitime. Par contre, j’avoue moins bien comprendre la logique de fond de l’article qui se résume pour partie par les commentaires qui l’accompagnent : « les élus sont payés, et bien … qu’ils fassent leur travail. » La pétition, créée pour l’occasion, ne dit d’ailleurs rien d’autre. Il s’agit d’une sorte d’ultimatum envoyé à la municipalité de régler les problèmes.

Ce type d’article, comme souvent le traitement médiatique de la question de la sécurité à Brest, m’interpelle à plus d’un titre sur la santé de notre démocratie. Sur un sujet comme la sécurité, ce n’est pas le rôle des élus d’être dans la réaction face à un évènement émotionnellement fort. Aucun problème ne se résout ainsi. Il s’agit avant tout de bien poser le problème et d'y répondre collectivement.

L’objet de mon propos n’est pas dans l’affirmation d’une absence ou d’une minimisation de problèmes bien réels à notre société. Mon propos est politique et interroge sur la façon dont une société comprend et décide de résoudre (ou pas) les problèmes auxquelles elle fait face.

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Le Climat déclic, donnons de l'envie à agir dans le bon sens !

Logo ABrest métropole lance le Climat déclic, un concours auquel tout un chacun peut participer. Mais un concours, pour quoi faire ?

Il y a plein de façons d’aborder la question du dérèglement climatique. Aujourd’hui avec la COP21, on entend surtout parler des scientifiques qui arrivent à prédire les effets de l’activité humaine sur la régulation du climat et les écosystèmes, et cela ne donne rien de bon à l’arrivée. Nous savons tous que continuer comme cela revient tout simplement à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Mais ça, c’est le job des scientifiques que de passer tout en équations pour nous dire ce qu’intuitivement on ne devine pas encore. Pire, nous dire ce que l’on ne devine pas encore … quand nous serons tous mort, puisque la fin du siècle ne sera pas à la portée de tous !

L’autre façon d’aborder la question du dérèglement climatique, c’est celle du citoyen, de l’habitant, de l’humain réfléchissant et choisissant le destin qu’il souhaite léguer à sa propre espèce.

L’autre façon, c’est aussi celle de notre quotidien, de nos choix et de nos non-choix. Celle du renoncement à ce qui détruit, mais aussi celle du changement, de la découverte et de l’apprentissage à ce qui continue à nous faire grandir. Celle de la compréhension d’une humanité liée par un destin commun. Celle enfin d’un sens partagé, à nouveau plus tourné vers l’aspiration pour un don aux futures générations, que sur un présent en perte de sens parce qu’au futur plus incertain.

Le dérèglement climatique est un risque, mais c’est aussi une formidable opportunité de changer, de grandir, de murir et de nous libérer du moins important pour revenir à l’essentiel. C’est clairement l’obligation de faire des choix, l’impérieuse nécessité de nous lancer vers un avenir fécond et nouveau.

Le Climat déclic, c’est tout cela !

Vers ce nouvel horizon, nous ne partons pas de zéro. Comme partout, il y a eu des résistants, des résiliants, des expérimentateurs, des précurseurs qui ont commencé à tracer des routes, leurs routes, en se faisant plaisir et en construisant un sens qui nourrit, parce que porteur d’un avenir meilleur.

Avec le Climat déclic, ce sont toutes ces personnes-là que nous souhaitons mettre en avant. Parce que tout comme les grandes, les petites initiatives sont autant porteuses d’avenir lorsqu’elles donnent l’envie à d’autres de se joindre à ce grand mouvement de l'aventure humaine.

Alors, n’hésitez pas … avec le Climat déclic,
l’important n’est pas vraiment de gagner,
mais c’est bien d'y participer ensemble !

Logo B


Retour sur la journée Couleur à Brest métropole

4789419881_2cdd85e7ac_zMercredi dernier avait lieu toute une journée sur la couleur au Mac Orlan. Expression de notre volonté politique de placer le thème de la couleur dans la ville au cœur du débat public, cette journée fut l’occasion d’exprimer et d’entendre les différents regards portés sur une question sensible. Cette journée fut aussi l’occasion de tracer l’esquisse de façons de faire différentes, qui pourraient être portées avec les habitants dans les différents quartiers.

La couleur dans la ville n’est pas un sujet politique facile. D’abord parce qu’elle est probablement considérée comme secondaire, plus superficielle que les façades qu’elle habille. Mais aussi parce que sur le thème de la couleur, bienheureux celui qui arrivera à trouver un consensus dans la population sur la bonne méthode pour décider de la bonne couleur, au bon endroit !

Il existe pourtant bien une attente forte de la population pour avancer sur ce sujet. A Brest plus qu’ailleurs, il y a un besoin de couleur qui exprime comme un besoin de lumière (quelque peu contrariée par notre météo préférée). La couleur apporte de la gaieté et de l’identité, elle trace des lignes et de donne du relief. Elle permet aussi, lorsqu’elle est harmonieusement agencée, de créer des quartiers où il fait bon vivre. 

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Quelle Motion, pour quel congrès ?

Congrès de PoitiersIl y a un temps pour tout ! Voici venu le temps de me positionner et de choisir la motion dont je me sens le plus proche.

A la lecture de toutes les motions, j'avoue qu'aucune ne fait totalement l'unanimité. Il y a dans chacune d'elles des points intéressants et des points que je ne retiendrais pas personnellement.

Cela étant, puisqu'il faut choisir, ce sera la Motion A : le renouveau socialiste (même s'ils auraient pu faire mieux comme nom de Motion !)

J'avoue que la Motion A me semble la Motion la plus mature et correspondant le mieux à ce qui me semble devoir être la posture du parti dans la période. Elle partage beaucoup de propositions avec les autres, mais c'est surtout sur la méthode et le diagnostic qu'elle me semble la plus pertinente.

Elle est aussi celle qui pose le regard le plus pragmatique sur la situation économique du pays et celle qui donne un vrai élan pour l'ensemble de la société. La politique ne peut plus être une succession de propositions décrétées qui ne porteraient pas l'ambition de mettre en mouvement les acteurs, sur les différents sujets à travailler. Pour moi, c'est cela la social-démocratie.

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Réponse à RPB sur la question de l'habitat

Communiqué de presse transmis au Télégramme (et paru aujourd'hui ici) suite à l'article de vendredi, de l'opposition de droite brestoise, sur la politique de l'habitat [ici].

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Dans votre édition de ce jour, Rassemblement pour Brest (RPB), par la voix de Bernadette Malgorn, analyse subjectivement une enquête indépendante qui étudie les chiffres de l’habitat sur Brest métropole depuis dix ans. Elle dénonce le décalage entre les logements construits entre 2012 et 2014 (650 par an), avec l’objectif de production de logements du PLU Facteur 4, afin de maintenir notre population (1300 logements/par an). Sur la période mentionnée, RPB ne peut ignorer que la faiblesse du nombre de logements produit s’explique autant par l’annulation du précédent PLU et donc de l’incertitude juridique pour les opérateurs, que par la crise qui frappe durement tout le secteur de l’immobilier.

RPB propose maintenant de geler la création de nouvelles zones d’habitat, notamment aux Capucins où 560 logements sont attendus, au moment même où une reprise de fait sentir. Les professionnels et les salariés du BTP, qui comptent sur ces projets en ces temps difficiles, apprécieront surement.  

Autre idée lumineuse de la droite brestoise : donner la priorité à la rénovation urbaine. Merci,  mais c’est ce que nous réalisons ici depuis plus de dix ans : les quartiers de l’Europe, de Saint-Martin et de Recouvrance font ou ont fait l’objet de refontes urbaines qui changent la ville en profondeur, avec un investissement d’environ 150 millions d’euros sur ces dix dernières années. Le quartier de Bellevue vient d’ailleurs d’être retenu dans le NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) pour la qualité de notre projet.

Une bonne politique de l’habitat ne se décline pas à grands coups de barre, mais en gérant les équilibres des différentes offres sur la durée. Critiquer sans rien proposer de crédible et s’auto proclamer visionnaire sur des actions déjà engagées, tout en votant contre tous les projets qui dessinent le Brest de demain ne feront pas avancer notre ville. Les électeurs brestois l’ont bien compris en rejetant par deux fois en un an ce qu’il est désormais convenu d’appeler la vision décliniste de la droite brestoise.

Thierry Fayret

Vice-président chargé de l’urbanisme, de l’habitat et du plan climat.


Bernadette Malgorn : Incantation n’est pas action

Bernadette MalgornDans son interview de campagne au Télégramme du 11 mars dernier, Bernadette Malgorn ne fait pas mentir son surnom en s’en prenant à la majorité socialiste.

Fort peu de propositions concrètes dans son propos uniquement accusateur. On sait tout sur ce qu’elle supprimera, mais on peine à comprendre ce qu’elle fera sur les compétences propres du futur conseil départemental.

Ainsi, à l’instar de la droite historique au Conseil général qui négligeait Brest dans ses politiques, elle s’engage à défaire le Contrat de territoire avec la métropole brestoise qui nous fait bénéficier de financements sur nos projets métropolitains. On regrette un peu qu’elle ne s’en soit pas rendue compte, mais ces projets sont déjà largement engagés. L’absence des ces financements pèsera donc directement sur les contribuables de la métropole. Est-ce cela son ambition, supprimer les contributions du département pour augmenter l’impôt sur Brest ?

Elle accuse aussi la gauche d'avoir augmenté les effectifs du Conseil général, en comparant à celui de 1998. La gauche aurait embauché 600 personnes (sans que cela ne se voit, semble-t-il !) Mauvaise foi, inculture politique, perte de mémoire précoce ou simplement une ancienne préfète qui prend les brestois pour des imbéciles ? Rappelons que c’est Jean-Pierre Raffarin (gauchiste bien connu) qui transféra en 2005 une partie des compétences détenus par l’Etat vers les collectivités territoriales lors de ce que l’on a appelé l’Acte II de la décentralisation. Ce ne sont pas des embauches que les Conseils généraux ont faites partout en France, mais surtout l’intégration de fonctionnaires de l’Etat en charge des compétences politiques transférés (avec une partie des recettes d’ailleurs).

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Pierre Rosanvallon dans l'émission A voix nue

Images05R9UG5YJe suis tombé par hasard sur cette émission que j’apprécie de France culture : A voix nue. La journaliste recevait Pierre Rosanvallon. Je trouve que son propos (retranscrit ci-dessous) fait significativement écho à celui développé dans la contribution dans ma précédente note.

A écouter en entier ici !

« Les tensions concernant l’univers démocratique restent toujours en place. Il y a une contradiction par exemple dans le principe représentatif, entre la représentation comme ce qui donne de la présence, la « représentation-figuration » du monde social et la représentation simplement comme mandat. Entre le mandat et la figuration, il y a un écart. Parce que l’on peut dire que l’élection est capable de produire du mandat, parce que l’élection nomme des personnes qui peuvent agir pour autrui. Alors que l’élection produit, on le voit aujourd’hui, de moins en moins de la figuration. Donc l’historien peut montrer pourquoi dans l’histoire, alors qu’au moment de la révolution française, ces deux dimensions de figuration et de mandat étaient très séparées, pourquoi peu à peu, elles ont été agglomérées, avec le développement des grands partis politique de masse et de classe et pourquoi aujourd’hui, il y a cette dissociation qui est devenue croissante. Cette dissociation croissante produit des effets explosifs dans l’ordre politique.[…]

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Contribution : Pour un parti socialiste hors les murs

Congrès de poitier 20152015 est une année de congrès pour le Parti Socialiste. Et qui dit congrès, dit contributions !

Depuis le congrès de Reims, j’essaie de me plier à cet exercice : produire une contribution, sur la base des réflexions que j’ai pu avoir depuis le dernier congrès, personnellement ou avec d’autres camarades. En 2008 pour le congrès de Reims, j’avais écrit la contribution Une seconde voie pour le 21ème siècle. J’avais récidivé en 2012, lors du congrès de Toulouse, avec une autre contribution Un parti en changement.

C’est un exercice que j’apprécie car il permet de se poser, d’analyser et de produire quelques propositions concrètes. Cela me semble être un bon exercice militant, dans un parti où en tant que responsable, on se situe plus souvent dans l’opérationnel que dans la construction d’idées nouvelles.

Cette année pour le congrès de Poitier, j’ai écrit la contribution :

Pour un parti socialiste hors les murs

L’objet de cette contribution est une réflexion que je partage depuis un certain temps avec d’autres camarades. Elle part du constat qu’un fossé se crée entre la population et les partis républicains. Les partis ne se renouvellent plus et les citoyens témoignent une grande méfiance à leur égard. Tout cela semble profiter aux partis aux accents moins démocratiques, voire autoritaires. Il y a donc urgence à se questionner.

Il s’agit d’analyser le mécanisme qui pousse vers ce décrochage et de proposer une piste d’évolution qui permettrait de reconnecter la Politique avec les citoyens. Je propose de construire un espace de médiation entre la population et le parti, dont j'esquisse la forme et les règles qu'il reste probablement encore à finaliser en avançant. La proposition va volontairement assez loin, mais elle pose des enjeux bien réels en face desquels nous devons tenter d'apporter nos réponses.

A débattre donc … !


Tinergie – bilan 2014, la croissance continue !

Tinergie 2Après trois années pleines de fonctionnement depuis son lancement, le dispositif Tinergie continue à monter en puissance [Voir graphique]. Le nombre de contacts vers l’espace info énergie (EIE) d’Ener’gence aura ainsi été multiplié par 4 entre l’année 2012 et l’année 2014 (plus de 1000 contact cette année).

Tous les contacts ne finissent pas dans le dispositif Tinergie. Un certain nombre de particuliers feront leurs travaux sans rentrer nécessairement dans la démarche. Par ailleurs, une part significative des dossiers a pu être redirigée vers les dispositifs de l’ANHA qui proposent des niveaux d’aides supérieurs, en fonction des revenus des ménages.

Au total pour 2014, c’est un peu plus de 300 dossiers individuels de travaux de rénovation thermique qui auront été engagés via ces deux dispositifs sur Brest métropole (dont plus de 80 via Tinergie).

Un autre élément de satisfaction vient aussi de la qualité des projets soutenus. En effet, le gain moyen des projets soutenus par Tinergie en 2014 est de l’ordre de -55% sur les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit donc de projets vraiment qualitatifs pour la limitation de l’usage des ressources énergétiques et pour le climat.

Enfin, Tinergie et les aides à la rénovation énergétique sont clairement un moteur pour l’économie locale. Les 300 dossiers engagés en 2014 sont estimés à quelques 8 millions d’euro de travaux, rien que sur la part rénovation thermique. On le voit, la rénovation énergétique est une opportunité autant qu’un investissement dans l’avenir pour notre territoire.


L'humanité d'un peuple face à la terreur

Marche-republicaine-BrestL’humanité d’un peuple se mesure lorsqu’il fait face à des difficultés et qu’il choisit les bonnes réponses pour y répondre. A la terreur, il est toujours possible de répondre par la violence et chercher des boucs émissaires. Les terroristes n’attendent que cela d’ailleurs. Mais il est aussi possible de répondre avec force en envoyant un message sans ambigüité sur nos valeurs et laisser agir en notre nom l’état de droit et les forces de l’ordre.

Avec 65 000 personnes rassemblées à Brest et plusieurs millions ailleurs en France et dans le monde, j’avoue être fier d’appartenir à ce pays, de partager ses valeurs et d’avoir participer à envoyer ce message d’humanité et d’unité comme seule réponse à la terreur. J’avoue aussi être fier du travail du Président et du gouvernement qui ont fait preuve de fermeté envers les coupables, tout en ne sur-jouant pas pour profiter de l’évènement à des fins démagogiques ou politiques.

Après cette semaine éprouvante, ce dimanche témoigne encore une fois qu’isolés nous sommes faibles mais que rassemblé rien ne peut nous arrêter. Ce fut une belle journée !


Sidération et colère

10906284_10153035128377590_2697482977264888442_nSidération et colère, tels sont les sentiments qui viennent après l’attentat meurtrier contre les journalistes de Charlie Hebdo ce midi. Cet attentat est d’autant plus choquant qu’il est à l’opposé des valeurs qui fondent notre engagement politique.

En cette période de vœux, je crois qu’il est essentiel de réaffirmer notre attachement à la liberté d’expression ; notre attachement à la lutte contre les fanatismes, les extrémismes, contre tous les extrémismes ; notre attachement à travailler encore et toujours sur le vivre ensemble dans le respect de nos différences, de nos opinions et de nos croyances.

Cet acte de barbarie sera dans les semaines à venir le fruit tombé de l’arbre que certains essayeront de récupérer pour opposer et diviser. Je crois qu’un tel acte n’engage que ceux qui l’ont commis et qu’en aucune façon, il doit servir à stigmatiser un groupe ou un autre. Il ne doit pas changer notre regard ou nos habitudes. Au contraire, cet acte doit nous rassembler et au-delà de nos différences ou désaccords, faire prendre conscience de la chance que nous avons de vivre dans un pays pacifié ou ce genre d’acte ne peut être toléré.

Lors du grand rassemblement place de la Liberté à Brest ce soir, la Ligue des droits de l’Homme a dénoncé cette attaque contre notre République laïque et je crois aussi que c’est bien de cela qu’il s’agit.

On ne répond tout simplement pas à des mots avec des armes et aucun Dieu, aucune croyance n’appelle à tuer d’autres hommes. Ces croyances-là sont celles de fous.


Bonne année 2015 !

Bonne année Brest 2015 Pleine de projets et d'envies de construire une métropole où il fasse bon vivre ensemble.

Pleine d'ambition pour écrire un avenir climatique préservé pour les générations à venir.

Pleine de bonheur à vivre avec tous ceux qui nous sont proches et tous ceux que nous rencontrerons en 2015 !

Très belle année 2015 !


La carte de Brest métropole, mieux que Google Maps !

Carte BrestLes données d’analyse et la compréhension d’un territoire sont d’autant plus lisibles qu’elles sont en lien avec une cartographie. Le SIG (Service d’Informations Géographique) de Brest métropole gère ces données pour produire les différentes visions de notre métropole et aussi du Pays de Brest. C’est une équipe peu connue, mais qui propose aujourd’hui des services à la pointe de la technologie.

Au début, il s’agit plutôt d’un outil très opérationnel pour les déplacements, les règlements d’urbanisme, les chantiers et les travaux de réseaux sur le terrain. Mais l’accessibilité de cette visualisation cartographique est aussi une façon de jouer la transparence avec les citoyens, en leur laissant la possibilité d’aller eux-mêmes consulter les données cadastrales ou de zonages du PLU, par exemple.

L’accès aux données publiques est possible à tous sur le site GéoPaysDeBrest. On y trouve des cartes, mais aussi un visualisateur puissant qui permet une balade très fluide dans les différentes couches de cartographies disponibles.

Les photos aériennes proposées sont aussi de bien meilleure qualité par rapport à celles que l’on peut trouver sur internet, comme sur Google Maps par exemple. A la fois la définition est meilleure, mais surtout, la donnée est plus récente puisque qu’elle se basse non pas sur des photos satellites parfois anciennes, mais des photos aériennes prises ces dernières années.

Par ailleurs, une version mobile et tablette plus légère est aussi disponible à l’utilisation [ici].

Enfin, demain ces données ne seront plus seulement surfaciques, elles prendront de la hauteur et du relief. Pour l’instant, la maquette 3D existe déjà, mais pour la balade, c’est encore plutôt réservé aux films ! Demain, la balade 3D en temps réel sera probablement accessible à nos souris !

Vidéo de la maquette 3D des capucins

Vidéo de la maquette 3D du projet de développement du port de Brest


Emission Terres & mers de Bretagne : la question foncière

La semaine dernière, j’étais invité à l’émission Terres & mers de Bretagne pour parler de la gestion du foncier vis-à-vis des enjeux agricoles de notre territoire.

Brest métropole travaille depuis de nombreuses années sur cette question, notamment au travers de ce que nous appelons la Cellule foncière. Cette instance réunit les professionnels de l’agriculture et les services de Bmo. Elle permet d’élaborer ensemble les stratégies de développement de l’urbanisation pour que l’impact soit le plus contrôlé possible et quand il existe, anticipé longtemps à l’avance.

De même, le PLU de Bmo pose des ambitions fortes de préservation de l’espace agricole, tout en permettant la poursuite du développement de notre agglomération, nécessaire à la dynamique d’ensemble du Pays de Brest et à son attractivité.


Les dessous de la politique de l’urbanisme à Brest

15488131058_495cf0b31d_zJ’entends souvent la même critique sur la politique de l’urbanisme à Brest. Cette critique est largement portée par l’opposition brestoise, mais elle se retrouve aussi dans l’esprit des habitants, parce qu’elle exprime aussi une forme de logique. Cependant, dans le monde complexe où nous vivons, une logique trop simple sous-estime souvent la réalité.

Explications.

 

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Le quatrième pouvoir en question

France-24-journalNous vivons une période complexe à décrypter. Une façon facile de faire serait de choisir un bouc émissaire et tirer dessus, en espérant que les problèmes partiront avec. C’est le principe du « Holland Bashing », une lecture simpliste de ceux qui n’ont pas grand chose d’autre à proposer. Penser que l'on règlera un seul problème ainsi est une croyance qui rejoint celle de l'autruche, quand elle se met la tête sous terre !

Nous vivons une crise politique systémique, c'est-à-dire que le problème ne s’incarne pas dans un homme, mais dans des institutions et des fonctionnements institutionnels.

On parle souvent de l’impuissance de l'exécutif et de son Président, pensé comme un homme providentiel qu’il ne sera jamais. On parle de la médiocrité des législateurs, trop souvent jalousement décrits par le prisme de leurs avantages ou de ceux qui fraudes et baignent dans les affaires, sans jamais vraiment montrer la réalité de leur fonction et de leur engagement. Mais on ne s'autorise guère à porter une analyse sur le 4ème pouvoir : la presse les médias.

Pourtant, dans le contexte actuel, on pourrait se demander à quel jeu ils s’affairent. S'ils sont ce 4ème pouvoir (politique), c'est bien que leur fonction est reconnue dans le système démocratique. C'est bien que leur influence, leur rôle social est central dans la stabilité du pays et l'activation des politiques publiques.

La question n’est pas de remettre en cause la liberté de la presse ou la qualité du travail des journalistes. La question est de s’autoriser à chercher à comprendre ce que le 4ème pouvoir produit par ses choix éditoriaux, dans l’équilibre des sujets traités et aussi l’angle qui est pris pour le faire.

 

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De Ponta à Thales, avec la CNV

Zebra-and-giraffe-vector-2Lors de mon premier mandat en charge des associations de quartiers il y a une dizaine d’année, j’avais rencontré un groupe de femmes de Pontanézen qui avaient fait une formation sur la communication non violente (CNV). Cette rencontre m’avait marqué, car les participantes étaient d’un enthousiasme à toute épreuve lorsqu’il fallait parler de ce qu’elles avaient appris et comment cela avait changé leur relation aux autres, notamment dans des situations conflictuelles, en famille ou dans leur quartier.

Je l’avoue aujourd’hui, je les avais écoutés de façon attentive, mais je n’étais pas reparti en me disant qu’il y avait là quelque chose dont j’aurai pu profiter personnellement. J’avais bien conscience que cela leur avait apporté beaucoup de chose (il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir !), mais je ne m’étais pas senti attiré par cette découverte.

Quelques années plus tard, j’ai encore entendu parler de la CNV dans les écoles de Brest et fort de la première expérience, j’avais accueilli cela bien. J’ai d’ailleurs pu être témoin de la transformation que cela fait sur certains enfants, notamment avec le processus de médiation mis en place dans certaines écoles pilotes.

Enfin, plus récemment, lors de formations sur les techniques coopératives de management, j’ai été immergé dans des groupes où une bonne moitié des participants étaient formés à la CNV. Difficile alors de mettre des mots sur le ressenti, mais clairement, les personnes pouvaient porter des propos forts et engageants vis-à-vis d’un autre, sans que cela ne soit vécu comme une attaque. Cela m’avait interpellé.

Mais le déclic s’est vraiment fait lors de mes recherches syndicales, sur la question du « bon management » et des RPS, qui transparaissent dans l’entreprise sous l’appellation plus positive du « bien-être au travail ». Alors que j’avais réussi à mettre en place des groupes de discussion et d’échange dans les équipes de travail sur la question du bien-être au travail (avec l’accord de la Direction), je me suis rendu compte que cela ne suffisait peut-être pas.

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Guide des bâtiments économes en énergie

RTEmagicC_guideenergie_jpgDans le cadre des actions du plan climat de Brest métropole, la collectivité a réalisé un livret de recommandations pour guider les particuliers ou les maitres d’œuvre dans la réalisation de travaux d’amélioration thermique [ici]. Chacun peut y trouver des informations avant de partir sur son projet.

On ne le dira jamais assez, 50% des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent du bâti sur Bmo. Il est donc primordial d’apporter des réponses à la rénovation thermique des maisons et des immeubles.

Le dispositif Tinergie fut une première étape. Initialement destiné aux particuliers habitants des maisons individuelles, il est devenu le portail d’entrée unique pour toutes les questions de rénovation énergétique. Le dispositif évolue et les premières réalisations sur des copropriétés sont dans les tuyaux. Il s’agit là d’un enjeu important pour Brest, mais aussi d’un niveau de complexité plus grand dans sa mise en œuvre.

Les restrictions budgétaires sur les collectivités territoriales risquent de ne pas faciliter la pérennisation des subventions pour la rénovation thermique des particuliers. Par contre, nous pouvons apporter un savoir faire et une sécurisation dans les programmes de rénovation. C’est l’esprit de ce livret et de ses fiches conseils qui permettront à chacun d’accéder à des recommandations techniques et indépendantes.


Repenser la gauche - Décentraliser, jusqu’au bout !

On a coutume de parler de décentralisation dans un seul rapport Etat / Collectivités locales. C’est un regard réducteur. La décentralisation ne devrait pas avoir de limite et peut être appliquée à toutes les échelles, y compris les plus petites.

Aujourd’hui, notre structuration politique s’articule autour de l’élection. Un arbitrage collectif (de moins en moins collectif d’ailleurs) qui donne le pouvoir à certains, pour agir au nom des autres. C’est le modèle représentatif : une forme de délégation, à durée déterminée.

Ce mode de fonctionnement était plus facilement accepté dans un monde où les connaissances et l’information circulaient lentement et n’étaient pas réparties de façon homogène dans la société. Si le pouvoir tenait en partie sur la capacité à détenir l’information que les autres n’avaient pas, ce temps est révolu. Aujourd’hui, nous sommes passés à « l’ère de l’omniscience ». Les citoyens sont plus formés et mieux informés. L’accès aux savoirs est en libre-service, les grands journaux médiatisent les guerres comme les faits divers quasiment en temps réel, et même les intrigues internes aux appareils politiques finissent dans l’heure sur Twitter !

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Les propos révélateurs de madame B. Malgorn

Bernadette malgornAbsente ce matin du temps fort pour Brest que fut l’inauguration de la salle Brest Aréna, c’est dans le télégramme que madame Malgorn fait sa rentrée politique [ici]. Peu de propos s’avèrent intéressants puisqu’elle y fait surtout sa précampagne comme candidate à la tête de liste à droite pour les régionales. Pour se donner bonne figure, elle tente néanmoins de rendre visible son "activisme" (surtout épistolaire) sur des dossiers déjà suivis de très près par les exécutifs des conseils, dans lesquels elle siège dans l’opposition.

Toutefois, une citation de son propos sort du lot, car elle est vraiment à l’image de l’action menée par cette opposition : « Contrairement à ce que certains, mais pas nous, espéraient, la reprise de l’activité commerciale ne s’est pas produite après la mise en service du tramway. » Ainsi madame Malgorn affirme qu’elle n’espérait pas la reprise de l’activité commerciale à Brest. Propos renforcé juste après par un défaitisme affiché sur le dossier de l’implantation de Leroy Merlin au Froutven. Un dossier sur lequel nous travaillons, qui est pour l’instant en bonne voie et qui générerait une centaine d’emploi.

Ce propos est à l’image de la droite brestoise depuis « l’arrivée » de madame Malgorn à Brest : une lecture défaitiste, décliniste de Brest, une opposition systématique et un dénigrement permanent de ce qui s’y fait. Nous sommes vraiment à nous poser la question : madame Malgorn aime-t-elle réellement Brest et mise-t-elle sur la réussite de notre territoire, ou considère-t-elle juste notre cité comme un tremplin pour les régionales à venir ?


Quand celle qui se sent répudiée écrit un livre répugnant

Valerie-TrierweilerValérie Trierweiler a réussi son coup. Se venger de son amant, en vendant publiquement sa vie privée. Sauf que ce livre n’est pas le produit de l’innocence et d’une naïveté sentimentale. En commettant un tel ouvrage, la cible est touchée, mais les dégâts collatéraux dépassent largement l’objectif visé.

Sortir des petites phrases de leurs contextes, d’une vie privée, d’une sphère privée est un exercice de trahison et de voyeurisme qui conduit à prendre à témoin le lecteur sur des mots qui le dépassent. On ne fait pas de procès d’intention aux médecins sur leur volonté de soigner les malades, malgré les différents rites plus ou moins glorieux des internes. On n’en fait pas non plus à ceux qui côtoient la mort ou le risque et qui font de l’humour noir. On n’en fait pas aux éducateurs qui se moquent de leurs élèves. Chaque profession a ses façons d’exprimer, d’extérioriser les choses plus ou moins difficiles à accepter. Ce n’est pas pour autant que le travail, la vocation est absente. Ce sont des mots nécessaires, mais qui relèvent d’une sphère particulière, à même de les comprendre, de les analyser, parce que les vécus sont partagés.

Dans ce temps où les français se questionnent, se divisent, se radicalisent et ont du mal à déterminer une voix de sortie de la crise dans laquelle nous sommes, ce livre est le fait d’irresponsables. Fragiliser une fois de plus le pouvoir à qui l’on demande de répondre aux enjeux, c’est comme se tirer une balle dans le pied et s’étonner de ne plus pouvoir marcher. Ce livre amusera ceux que la politique n’intéresse pas, mais il ne fera pas rire au-delà. Madame Valérie Trierweiler récupéra surement un bon cachet de son « œuvre ». Elle portera aussi la responsabilité de quelques voix FN supplémentaires, pour avoir brouillé encore un peu plus la lecture d'une situation politique déjà complexe.

La politique n’est pas un jeu amoureux, c’est ce qui conduit un pays et qui impacte de nombreuses familles, de nombreuses personnes en France, mais aussi au-delà. Jouer avec son pouvoir de nuisance pour atteindre le pouvoir de faire d’un pays est grave.

L’histoire humaine entre Valérie Trierweiler et François Hollande est d’une grande banalité. C’est le feu des projecteurs qui rend cette histoire particulière, mais on a peine à imaginer que la dame ait découvert les ambitions de son homme sur le tard. Je n’ai jamais jugé l’un ou l’autre. Derrière toute histoire de séparation se jouent des drames. Par contre, de la part d’une personne qui connait bien tous les rouages du politique et des média, je trouve ce travail répugnant.


La gauche paradoxale

4476736_6_798e_francois-hollande-le-25-aout-2014-a-l-ile_77b277738a4f6e4a3b0bafa280e5782eIl est un constat que l’on peut faire : lorsque la droite est au pouvoir, elle vénère son chef ; lorsque la gauche est au pouvoir, elle est vénère contre son chef !

C’est probablement un des grands clivages comportementaux entre les deux bords. La droite adore le leadership et éprouve une admiration pour tous ceux qui ont le pouvoir, qu’ils soient politiques ou entrepreneurs. La réussite est à droite un marqueur qui semble effacer tout le reste, y compris le plus absurde (Cf. Sarkozy qui malgré ses nombreuses casseroles en tous genres, continue à être en haut des sondages à droite comme présidentiable). A gauche, c’est l’opposé : avoir du pouvoir reste suspect, quand bien même vous avez contribué à mettre la personne en place. La confiance n’existe pas dans une relation au pouvoir.

On peut constater que cette dissymétrie entre gauche et droite conduit finalement à une forme d'équilibre : quand la droite est au pouvoir, elle est forte mais a face à elle une gauche ravigotée, unie et prête à en découdre. Quand la gauche est au pouvoir, la droite est en crise et, force est de constater, que la gauche aussi !

Cet état de fait conduit irrémédiablement la droite à revenir au pouvoir plus facilement que la gauche. Mais nous pourrions faire le constat inverse : si la gauche se soignait de cette défiance naturelle vis-à-vis du pouvoir, peut-être qu’elle y resterait et qu’à terme, nous pourrions faire infléchir réellement la politique française vers la gauche, sur la durée. Mais non, il y a comme une forme d’envie suicidaire à gauche !

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C’est la rentrée !

La rentréeAprès quelques semaines de repos (bien mérité), nous voici sur le bord du précipice, prêt à se lancer dans le vide d’une nouvelle année qui commence, à se lancer dans l’écriture d’une page encore blanche !

L’année passée aura été très monopolisée par les enjeux électoraux du mois de mars, coté politique avec les municipales, comme coté boulot avec les élections professionnelles. Pour l’année à venir, pas d’élection en vue (hormis les sénatoriales bien-sûr, mais ce n’est pas tout à fait pareil). Nous voici donc sur une période de calme, ce qui n’est pas un luxe pour construire un peu.

Pour cette année 2014-2015, plusieurs chantiers me tiennent à cœur.

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Club des initiatives locales pour la rénovation énergétique

TinergieMardi dernier a été fondé le Club des initiatives locales pour la rénovation énergétique, en présence de la ministre du logement, Sylvia Pinel. En introduction, j’y ai présenté notre portail Tinergie qui avait reçu l’an passé le Grand prix du jury des initiatives locales.

Tinergie reste encore un outil original, regardé de près par les autres villes de France. Il y a quinze jours encore, nous accueillions un groupe d’élus de Lilles qui souhaitaient voir comment fonctionnait notre portail pour la rénovation énergétique.

L’année 2013 aura été la première année pleine de fonctionnement. Quel bilan tiré de Tinergie ?

Il y aura eu plus de 800 contacts de générés via le portail. Environs 220 projets auront été lancés via Tinergie en 2013. Cent porteurs de projets auront touché les aides de Bmo et 120 autres auront été pris en charge par le dispositif de l’ANAH qui s’adresse aux revenus plus modestes. Ces chiffres sont à minima, car il est probable que Tinergie ait suscité des projets qui ensuite n’auront pas cherché à rentrer dans le dispositif.

On estime globalement que Tinergie aura généré 2 500 000 € de travaux de rénovation thermique, pour un financement sur une année de l’ordre de 250 000 €. Un euro d’aide génère donc environ dix euros de travaux, purement de rénovation énergétique. En moyenne, les projets portés auront eu des gains énergétiques de 43%.

Tinergie s’adresse aujourd’hui aux projets sur des maisons individuelles. Cependant, nous travaillons activement sur un déploiement de Tinergie vers les copropriétés. C’est une étape importante pour notre territoire où de forts enjeux existent dans ce domaine. Là aussi, Brest métropole océane continue à souhaiter défricher le terrain. Nous sommes aux avant-gardes sur la question du tiers financement qui minimisera l’impact financier des couts de rénovation pour les habitants.

Sur la question de l'habitat, la rénovation énergétique est probablement l’enjeu de ce début du XXIème siècle. Cela prendra du temps. Nous devrons être innovant pour trouver les bons outils afin de faciliter les projets du territoire et bénéficier par là-même, d’une belle opportunité en terme d’emplois.


Au nom de la loi, je vous déclare …

Mzriage_civil_vdmjLa fonction d’élu municipal donne un pouvoir magique. Celui de prononcer la phrase : « Au nom de la loi, je vous déclare unis par le mariage ». Et plouf, comme par enchantement, deux individus deviennent un couple, faisant par là-même mentir le plus célèbre des axiomes mathématiques : un plus un, peuvent faire un.

Etant de permanence toute la semaine, j'avais hier l’avantage de passer ce merveilleux samedi après-midi ensoleillé, dans les salons de la mairie de Brest, afin de procéder à quatre mariages. Dire que cela m’enchantait serait probablement mentir. J’aurais bien commencé l’après midi par une petite sieste, après une semaine chargée, suivie d’une petite sortie en famille. Mais bon, les mariés n’attendent pas, c’est bien connu. J’ai revêtu mon costume, bouclé ma cravate, enfilé l’écharpe tricolore et fort de mon pouvoir magique, je suis allé officier !

Faire des mariages, cela m’impressionne toujours. Ce n’est pas la difficulté de l’exercice en lui-même qui met la pression, mais la perception de l’importance du moment pour ceux qui le vivent. Même si on en fait plusieurs à la suite, chaque mariage est un moment unique pour les mariés. Il ne s’agit donc pas de faire les choses à moitié.

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Repenser la gauche et sécuriser les parcours politiques

Ce que l’on découvre lorsque l’on fait de la politique en tant qu’élu, c’est la brutalité du processus électoral. Les élections sont le cœur du fonctionnement de la démocratie. C’est le temps pendant lequel le peuple reprend le pouvoir sur ces élus et tranche entre les propositions individuelles ou collectives qui lui sont faites. Rien à redire sur la finalité. Par contre, il convient de peser le coût de ce processus compétitif et les limites que celui-ci imposent.

Une élection est à la fois un processus de sélection, de désignation, mais c’est aussi un processus d’élimination. Il s’agit bien d’une confrontation au cours de laquelle plusieurs personnes ou plusieurs équipes vont s’affronter avec souvent comme règle : « il ne peut en rester qu’un ». C’est par ailleurs une compétition qui a lieu en public et c’est de plus en plus vrai du fait de la place prise par la presse dans notre société moderne.

Individuellement, ou collectivement quand il s’agit d’une équipe (même si la tête de liste endosse naturellement plus la responsabilité que les autres), c’est un processus violent psychologiquement. Pour bien connaitre aussi le monde de l’entreprise, je m’étais essayé à comparer des deux statuts en termes de « sélection » et « d’élimination ». Bien qu’un licenciement professionnel, collectif ou individuel, soit évidemment douloureux pour le salarié, il faut reconnaitre qu’il dispose de recours par la loi pour se défendre et de l’appuie de syndicats ou d’avocats pour l’accompagner. Le processus électoral est pour le coup plus rapide, sans recours et aussi public. 

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Repenser la gauche, et son unité

Lors des dernières élections européennes tout comme lors du 21 avril 2002, la gauche s’est faite éclipsée par l’extrême droite, moins pour son score que du fait de son propre éparpillement. Alors que la droite s’est rassemblée au sein de l’UMP, la gauche n’a cessé de se diviser. Y compris en interne au Parti Socialiste, la lutte des courants développe les tensions et donne une lecture complexe de notre fonctionnement. Certains voient dans cette diversité une richesse. Il est clair que dans le fonctionnement démocratique qui arbitre par élections, il s’agit en premier lieu d’une faiblesse.

Dans son livre, « Les formes élémentaires de l’engagement », le sociologue Olivier Bobineau donne une lecture intéressante de l’émancipation humaine, qui colle parfaitement à ce que l’on retrouve à gauche. S’appuyant sur le travail de Jean-Baptiste de Foucauld, il décrit « les trois cultures politiques qui permettent le développement humain : la résistance, la régulation et l’utopie. »1

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Repenser la gauche, face aux deux droites

Nous assistons à une tripolarisation de la sphère politique. A la droite et la gauche républicaines vient aujourd’hui s’ajouter le FN. Ce virage est clairement en lien avec la crise. La droite comme le FN ont choisi leur doctrine d’action, on ne peut pas en dire autant de la gauche. A nous de retrouver nos fondamentaux.

Difficile de dire ce que ferait exactement le FN s’il arrivait au pouvoir. Toutefois, le discours du FN est bien ancré dans deux schémas : la stigmatisation de groupes sociaux en réponse à des peurs existantes ou développés, mais aussi un repli sur soi comme réponse à un environnement local ou international vécu comme dangereux. C’est évidemment un discours qui colle particulièrement bien aux temps de crise, où les plus faibles n’ont plus d’horizon et subissent plus que les autres la dureté d’un monde qui ne s’est pas organisé pour anticiper cela.

De son côté, la droite républicaine1 a fait rapidement sa mue en début de crise. Elle a trouvé ses propres réponses durant le mandat de Nicolas Sarkozy. En 2008, d’une doctrine très libérale (le rêve américain montré en modèle, souvenons-nous : Sarko l’américain !), la droite française a fait un virage fort vers une doctrine conservatrice. Ponctuellement, la droite s’est même osée à critiquer le libéralisme qui avait conduit à cette crise financière, tout en continuant à soutenir largement le pouvoir économique en place. En complément et de façon à tenter de garder le contrôle sur la population, elle a emprunté du bout des lèvres puis de façon décomplexée le discours du FN, sur la stigmatisation et la fragmentation du corps social. C’est tous les discours sur les étrangers, les Roms, mais c’est aussi tous ceux sur l’assistanat et la fraude aux droits sociaux (oubliant bien volontairement la fraude fiscale, alors que celle-ci est plus de 10 fois plus importante). C’est la grande escroquerie de Patrick Buisson qui finalement, portera plus de fruits au FN qu’à la droite.

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Repenser la gauche

Au lendemain de l’élection européenne, on voudrait nous faire croire que le résultat de dimanche en France est une révolution du FN. Il n’en est rien et au lieu de se focaliser sur l’extrême droite, nous ferions mieux de nous lancer dans une introspection plus profonde des causes de notre décrochage.

A Brest par exemple, malgré des pourcentages historiquement haut pour le FN à cette dernière élection, le FN n’a pas obtenu plus de voix qu’à la présidentielle, loin s’en faut(1). Il est d’ailleurs très loin derrière la gauche consolidée(2), qui devrait être la base de l’analyse dans une élection à la proportionnelle, ou par nature, chaque parti se présente.

Au-delà de son socle idéologique, le FN n’est pas un parti comme les autres. Ce n’est pas un parti aux responsabilités, il ne déçoit pas par son action puisqu’il ne se situe que dans la critique du pouvoir en place, une critique populiste qui plus est. A l’inverse on le voit, les autres partis tanguent du fait de leur exercice du pouvoir dans un contexte difficile au niveau national. Le FN dispose donc d’un socle de voix plus stable dans le temps, l’abstention travaille moins sur leurs résultats électoraux. Le score du FN joue donc au yoyo pas tant de son fait, que de celui des partis de gouvernement.

 

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Communiqué suite à l'article sur les « sentinelles » du centre-ville.

Communiqué de presse suite à l’article paru hier dans le Télégramme Avenir-environnement de Brest Siam – Les sentinelles du centre-ville.

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Je m’étonne, pour ne pas dire plus, des propos tenus par la Présidente et la Vice-Présidente (présente sur la liste de Bernadette Malgorn) de l’association Avenir-Environnement de Brest-Siam.

Cette association a décidé en effet d’attaquer le PLU. C’est son droit le plus strict, malgré les conséquences potentielles disproportionnées sur la dynamique de développement de notre métropole. Cette annulation, obtenue en grande partie par d’autres requérants, pour un problème de forme, a heureusement eu des effets limités grâce à la réactivité de l’ensemble des acteurs publics et économiques.

Toutefois, Il est faux de dire que l’association n’a jamais été reçue à ce sujet. Au contraire, elle l’a été à de multiples reprises tant par les services de la collectivité que lors des concertations et autres réunions publiques de présentation du Plu en présence des élus. La collectivité a toujours travaillé dans la plus grande transparence sur ses dossiers. A l’inverse, l’association n’a jamais fait preuve d’ouverture sur les siens.

Sur le sujet de « ceinture verte du centre-ville imaginée par Mathon », nous avons toujours affirmé notre volonté de la préserver. Il s’agit d'ailleurs d’espaces protégés, intangibles, que le Plu nouvelle génération a, de plus, renforcés.

Il est faux également de dire que l’association aurait eu un quelconque impact sur le projet Saint-Louis. Si modification il y a eu, c’est que la collectivité a mis au point ce projet avec beaucoup d’attention, en lien avec l’Architecte Des Bâtiments de France tout en s’appuyant sur une importante concertation.

Concernant, le stationnement et l’attractivité commerciale du centre-ville, il faut comparer ce qui est comparable. Les résidents bénéficient d’un tarif qui commence à 25 euros par mois en zone verte et non 70 comme indiqué. Cette réflexion plus globale du stationnement et de l’attractivité commerciale sera partagée dans le cadre des futures assises du commerce du centre-ville que nous organiserons à l’automne. Des assises qui comme toujours s’appuieront sur une très large concertation…

Nous avons toujours besoin d'habitants engagés dans la construction collective de la ville. Toutefois, cette construction doit se faire en préservant l’intérêt général, dans une écoute et une discussion constructive. Aucun projet n'avance plus vite en le bloquant, tout comme aucune histoire ne se refait en l’inventant !

Thierry Fayret, Vice-président de Brest métropole océane chargé de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Plan Climat.


Fête du travail et du muguet

Muguet1er mai, Fête du travail, mais aussi Fête du muguet. Voilà une dichotomie intéressante pour une seule et même journée !

Le terme travail qualifie historiquement une douleur, une peine, une contrainte. L’étymologie du mot vient d’ailleurs d’un outil de torture [ici]. La Fête du travail fait elle-même écho au combat syndical pour la journée de 8 heures, qui conduisit à deux massacres de travailleurs aux Etats Unis, puis en France avec la fusillade de Fourmies, à la fin du XIXème siècle [ici]. Nous ne sommes pas là dans de la réjouissance !

De son coté, là Fête du muguet ferait écho au roi Charles IX qui, ayant eu don d’un brin de muguet le 1er mai 1560, décida donc de faire un contre don aux dames de la cour chaque année à cette même date [ici]. Nous sommes là dans la sphère du don et de la gentillesse !

Du massacre à la fleur, du combat au don, voilà un cheminement intéressant. J’y vois le signe d’une direction à prendre, d’un chemin à parcourir et aussi d’un combat à mener face à la résistance d’une vision du monde du travail qui n’existerait que dans un rapport de force, une domination ou une contrainte.

On parle de plus en plus de bien-être au travail et de bonheur au travail. S’il s’agissait juste d’un langage cosmétique et marketing pour cacher le revers de la médaille que sont les suicides, les RPS ou les burn-out par exemple, je ne serais pas optimiste. Mais on entrevoit un vrai courant de fond qui travaille ces questions-là et qui innove par petite touche dans le monde de l’entreprise. Je trouve cela prometteur et porteur d’une vraie vision sociétale.