Pol'Ethique

Bêtise urbaine

Excroissance_urbaine_3Albert Einstein a dit : « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine … mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. » L’actualité nous permet encore une fois de vérifier les théories de ce grand scientifique ... malheureusement, pas en ce qui concerne l’univers !

Beethoven s’est immiscé dans le débat public français au travers de cet éclair de génie qu’est le système répulsif anti-jeunes, mis au point par un ancien ingénieur britannique qui souhaitait mettre fin au harcèlement de sa fille par d’autres jeunes. Quelques commerciaux ont du sentir là un marché potentiel et le tour était joué. Evidemment, ce dispositif fait grand débat en frappant sélectivement une population donnée, quand bien même elle ne produirait pas les nuisances dont on l’accuse. Nous sommes ici dans le règne la frappe chirurgicale préventive !

Si Beethoven a loupé son coup commercial en France (quoi que …), la philosophie même du produit n’est pas à son balbutiement : comment fragmenter l’espace public pour que les honnêtes gens ne soit plus importunés par certaines nuisances … humaines ?

Dans le même esprit, j’ai trouvé ces quelques images sur Fickr qui offrent une galerie impressionnante sur les excroissances urbaines anti-SDF. En se promenant dans les rues, on n’imagine pas que telle forme ou telle autre, peuvent avoir été pensées dans un but bien précis. Ces quelques images donnent à réfléchir sur certains mouvements architecturaux que l’on peut trouver esthétiques, mais qui ont d’abord vocation à l’exclusion.

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Sport : le grand écart

240431974_603afdd99d_bAvec l’affaire de la banderole du PSG au stade de France et celle des Jeux Olympiques en Chine, le sport réapparait sous sa forme la plus sombre.

Dans l’imaginaire collectif, le sport reste encore synonyme de valeurs très positives. En plus d’être un signe extérieur de bonne santé, le sport est souvent combiné avec l’idée d’esprit d’équipe, du dépassement de soi, du respect de son adversaire et dans le cas des JO, l’idée que la participation est plus importante que la victoire.

Il est clair que la désillusion est brutale par les temps qui courent : lancement des JO dans un pays où la répression fait rage … où la communauté internationale préfère tourner la tête par peur des représailles économiques et propos violents et xénophobes dans les stades. Mais cela ne s’arrête pas là et la liste serait bien longue : dopage et atteinte à la santé des sportifs, pouvoir de l’argent et achat des joueurs, règne de la compétition jusqu’à l’absurde, quasi acceptation d’une violence gratuite dans les gradins et sur le terrain (coup de boule de zizou), etc …

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Crise financière : la chute des dogmes

287387997_39ea9e4939_oLa finance mondiale plonge. Aujourd’hui, même si les signes n’ont pas encore atteint de plein fouet nos économies, il est clair que le caractère psychotimique des analystes financiers, pris entre le « jusqu’ici tout va bien » et le « ça va mal finir » trahit l’amorce d’une vraie crise. Quand la confiance est perdue, tel un avion perdant son dernier réacteur, le système financier plonge. Après ce n’est plus qu’une question de temps …

Est-ce une surprise ? Non.

La gauche a depuis longtemps développé une approche critique sur l’excès du monde financier. Mais tout le monde en profitant, d’une façon ou d’une autre, les regards préféraient se tourner ailleurs. De plus, la complexité des mécanismes financiers rend aussi la critique plus difficile à comprendre, sans tomber dans l’écueil d’une simplification simpliste. Mais si l’on regarde très globalement, il est une évidence qui ne trompe pas : ce système montre des symptômes flagrants d’instabilité et nous avons fait monter ce niveau d’instabilité de plus en plus haut, d’années en années, sans jamais oser le remettre profondément en cause.

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Paradoxe d’Easterlin

240941261_6f1bda2552_oLe paradoxe d’Easterlin tient son nom de l’économiste qui l’a mis en évidence en 1974 : une hausse du PIB ne se traduit pas nécessairement par une hausse du niveau de bien-être ressenti par les individus.

Cette théorie met en lumière la fragilité de nos modèles de pensée : « travailler plus pour gagner plus » … Pourquoi ? On se pose rarement la question du pourquoi dans nos choix de société qui sont souvent inspirés par des intérêts particuliers.

Ma vision du rôle du politique dans une société est justement de se poser ce genre de question et si besoin, de corriger les dérives poussées par des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.

La fièvre consumériste, attisée par des spécialistes des sciences du marketing et de la publicité, ou encore le contenu de nos programmes télévisuels devraient nous donner l’alerte.

On peut se demander d’ailleurs si la réponse à la quête du bien-être n’est pas tout simplement dans la question : être.


L'évaluation, miroir aux alouettes, par Charles Hadji

Voici un point de vue que je trouve intéressant sur la nouvelle politique d'évaluation du président.

Charles Hadji est agrégé de philosophie, professeur émérite de l'université Grenoble-II.


Quelle heureuse idée ! Enfin, semble-t-il, une réforme utile, et promptement mise en oeuvre. Après des décennies d'évaluation sauvage ("Tous des incapables !"), il était temps de faire bénéficier l'action gouvernementale d'une évaluation instituée et instrumentée. La réforme tient en deux points : substituer aux jugements fondés sur des critères subjectifs, flous et implicites, des jugements fondés sur des critères objectifs, précis et explicites ; donner une suite concrète et immédiate aux jugements formulés.

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La stratégie de l’illisibilité

485432060_37c277f507Nous sommes dans une société où la transparence n’a jamais été autant revendiquée par les entreprises et les marques qui les représentent, lorsqu’elles parlent à leurs clients. Mais aujourd’hui, la transparence n’est plus réellement une vertu, travaillée et recherchée par ceux qui s’en revendiquent. Au contraire, c’est une nouvelle contrainte qui s’impose.

L’émergence de l’informatique, puis des réseaux ont permis une liberté de circulation de l’information. On peut savoir tout à n’importe quel moment, on peut comparer les prix, on peut regarder ce qui se passe à l’autre bout du monde, d’un clic, sans se déplacer ... c’est l’information qui vient à nous.

On est paradoxalement dans une vision libérale dont on pourrait se réjouir, puisque chaque acteur deviendrait autonome dans sa décision et est en capacité à aller chercher lui-même l’information nécessaire pour instruire ses choix. Malheureusement, la liberté d’action de l’individu n’est pas réellement recherchée … la parade à la transparence est trouvée : c'est la stratégie de l’illisibilité.

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Développement durable

6805221_d1acd1c82bJe ne sais pas pourquoi et comment j’ai croché dans le DD (développement durable). Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, l’approche que proposent les théories qui gravitent autour de ce sujet me semble à même de transformer en profondeur la société et de faire prendre conscience des problèmes que notre développement engendre.

Le DD, c’est une méthode de travail fondée sur la prise de conscience que l’on avance de façon non durable, si on ne prend pas en compte les différents paramètres rentrant en ligne de compte dans une action : tant les paramètres recherchés (le but de l’action en question) que les paramètres non recherchés (les réactions, les conséquences, les externalités). Les méthodes de travail qui sont liés au DD vont donc chercher avant tout à poser des questions, pour véritablement peser si une action est globalement positive ou globalement négative.

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Violence

114351595_3f884d1857_2J’entends autour de moi, à droite bien sûr, mais aussi parfois à gauche, des voix qui condamnent les violences urbaines, sans aucune réserve.

Il y a dans ce courant de pensée dominant (issu de la droite dure) comme un retour à une forme de pensée unique, d’un monde sur un autre. Comme si l’acte de violence pouvait structurer la société entre les bons et les méchants … comme pour faire oublier nos responsabilités collectives.

Loin de moi l’idée de légitimer ici la violence, bien au contraire. La violence est d’abord l’expression de l’échec d’une société, d’un modèle éducatif, d’un modèle social, d’un modèle politique. C’est l’expression individuelle d’une frustration à laquelle la société ne donne, ni réponse, ni espoir. La violence, c’est une réponse immature face au sentiment d'impuissance.

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Justices et territoires

394747833_d01644d8a0 Il y a un parallèle dans le traitement de l’affaire de l’Arche de Zoé et le traitement de l’accident intervenu à Villiers-le-Bel et qui a donné lieu à quelques jours de violence : c’est la considération portée sur l’exercice de la Justice.

Quand le Président de la république française, Nicolas Sarkozy, va s’occuper de la libération de personnes qui sont inculpées d’enlèvement d’enfants et que l’on fait comprendre au Tchad que la justice française sera bien mieux pour rendre LA Justice, c’est une façon de considérer qu’il y a deux poids et deux mesures : qu’il y a deux territoires et deux type d'Hommes. Certes, le Tchad n’est pas un modèle démocratique, mais l’enlèvement d’enfant, aux yeux d’une population européenne ou africaine, n’est pas une affaire banale non plus.

Ce qui vient de se passer à Villiers-le-Bel, relève de la même vision de la justice : une vision prédéterminée des bons et des méchants, mais aussi de deux territoire quand à l’application de la justice. La tentative désinformation du gouvernement au travers d’un rapport (faux) de l’IGPN sur les dégradations qui auraient été faites à la voiture de police, par des individus du quartier, avec des barres de fer est l'exemple même de ce qu'il ne faudrait jamais faire.

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