UMP et la politique par l'exemple

Damien_Meslot_et_Nicolas_Sarkozy_en_visite_a_l_Alstom-550x413On se demande bien ce que que ces deux là disent au travailleur que l'on voit de dos.

Le premier, chef de l'état, s'est illustré il y a juste un an au salon de l'agriculture par la phrase restée célèbre : « Casse toi, pauv'con ». Le second, Damien Meslot député UMP, s'est lui illustré il y a deux ans par une petite phrase à l'attention d'un procureur de la République : « gaucho de merde ». Contrairement au premier, lui vient d'être condamné, pour outrage à magistrat.

Mais l'actualité rattrape l'UMP encore aujourd'hui puisque le groupe MGMT a accusé le dit parti d'avoir utilisé son dernier titre « Kids » dans deux meeting et sur des vidéos sur internet, sans leur avoir demandé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a aussitôt annoncé son intention d'indemniser le groupe américain MGMT, pour avoir utilisés frauduleusement un de leurs titres.

Bel exemple pour notre jeunesse !


Croissance : drogue ou produit masquant pour l’économie ?

économie réelle Dans les médias, les économistes de tous bords font front commun pour défendre un retour de la croissance. A la façon d'un toxicomane en manque, les économistes hurlent à la croissance. Est-ce une dépendance clinique ou cela cache-t-il bien autre chose ?

Nos modèles économiques revendiquent une justice sociale fondée sur l'idée que la croissance des uns, aussi démesurée soit-elle, finie par profiter aux autres. C'est cette théorie qui justifie les salaires ou les capitaux mirobolants d'une minorité s'affichant comme des locomotives pour tout le système.

Mais voilà, la mécanique s'est grippée. Officiellement, certains auraient abusés de jeux financiers trop complexes et il y aurait eu création de produits toxiques ! Mais la réalité est sûrement finalement plus simple, mais risque de mettre quelques années a être acceptée : c'est la promesse d'une croissance à 5% par an qui est une promesse toxique !

Tout système ne peut croître que de ce qu'il prend ou reçoit. Aujourd'hui, nous semblons découvrir que les matières premières vont venir à s'épuiser et que le soleil est la seule ressource durable sur terre, qui se transforme de diverses façons. Il va donc bien falloir négocier avec cela. La croissance globale va devoir s'équilibrer à hauteur du flux d'énergie solaire que l'on reçoit et transforme. Quand à la « croissance matérielle », elle n'a d'avenir que dans le cadre d'une réflexion de type « écosystèmique » à l'échelle des usages humains.

Pour résumer, il va falloir s'habituer à une croissance globale proche de zéro, car c'est finalement la seule dont nous disposions durablement. Cela ne signifie pas qu'individuellement la croissance sera nécessairement nulle, un effet de noria entre générations, entre pays peut générer des « croissances relatives », mais certainement plus raisonnées et mesurées que l'hyperconsommation actuelle.

Donc, s'il n'y a plus de croissance à l'avenir, la règle fondant la justice sociale du système d'hier tombe elle aussi. Une fois la promesse d'une croissance perpétuelle tombée, une question va se poser, celle de la répartition des richesses, celle des inégalités frappantes entre pays, mais aussi dans les pays. Le voile va tomber sur le modèle économique et les peuples risquent de demander des comptes à tous ceux qui ont fait vivre ces modèles. Voilà ce qui perturbe la sphère économique ces derniers jours, simplement la peur d'avoir à rendre des comptes ... pas forcément financiers d'ailleurs.

Non, la croissance n'est pas un produit addictif pour les économistes, c'est simplement un produit masquant pour les modèles qu'ils ont défendus depuis des années et qui ont justifié tant d'inégalités sociales, ici et partout dans le monde. Un produit masquant comme en utilisent certains sportifs, pour cacher ce qui leur permet de faire des performances hors du commun.


Congé paternité : un grand pas vers l’égalité entre femmes et hommes

Bébé Le congé paternité n’est pas une anecdote dans la vie de son enfant, c’est un acte qui permet de prendre pleinement sa place de père, à égalité avec la mère.

Me voilà en congés paternité pour la troisième fois. Grace à mes fonctions syndicales, j’ai souvent participé à des discussions sur l’égalité professionnelle, soit dans le cadre de signatures d’accords avec la direction de mon entreprise, soit simplement entre collègues ou amis.

J’ai toujours pensé et défendu que le congé paternité était une grande avancée mal reconnue vers une meilleure répartition des taches concernant les soins à l’enfant. Certains y voit un acte symbolique pour sa durée : 11 jours, je pense au contraire que c’est un temps qui permet au père de prendre la place qui est la sienne dans le rapport à son enfant.

C’est dans les premiers jours après la naissance que se créent les rôles, simplement parce que la maman, présente 24h/24 prend peu à peu plus d’assurance que le père face au jeune enfant. Le père, contraint à tenir les rythmes de son emploi, tant pour les absences le jour que pour la difficulté des premières nuits, quand il faut se lever le matin, n’a pas la disponibilité pour construire sa confiance en soi vis-à-vis de son rapport au tout jeune enfant.

On aurait tort de croire que tout cela tient de l’évidence. L’arrivée d’un nourrisson est une expérience nouvelle (notamment le premier). On a beau avoir fait tout pleins d’études, on ne s’en retrouve pas moins démuni lors des premiers pleures, des premiers bains ou des premiers habillages. S’il s’installe dès le départ un décalage dans la confiance en soi vis-à-vis des soins au nourrisson, ce décalage s’installera sur la durée et chacun, sans le réfléchir ou le vouloir, prendra la place qu’il croit être la sienne pour l’enfant et l’inégalité sera ainsi créée.

Avec le recul de trois enfants, je me rends compte à quel point le premier congé paternité est important pour faire ses premiers pas avec la mère, à pied d’égalité. Après, le reste suit … simplement parce qu’être père, c’est aussi bien que d’être mère !


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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Assises Nationales du Développement Durable

Lundi, mardi et mercredi dernier, j’étais aux 5ème Assises Nationales du Développement Durable (ici). Cette cinquième édition était organisée par la région Rhône-Alpes à Lyon.

Contrairement à certains grands rassemblements dont on se demande parfois quelle bénéfice tirer au regard du temps mobilisé, il faut reconnaître que ces trois jours furent d’une grande richesse. Trois jours consacrés à une réflexion sur les enjeux qui fondent aujourd’hui le développement durable, trois jours à regarder comment transformer intention en action, trois jours à chercher des issues politiques à toutes ces questions.

Le développement durable n’est ni une mode ni une labellisation en vue de gagner des « parts de marché ». Le développement durable doit être un outil, un levier pour basculer d’un monde à l’autre, pour passer d’un millénaire à l’autre, pour passer d’un Homme à l’autre.

Le travail est énorme, mais les enjeux et les risques le sont tout autant. La fin du 20ème siècle aura été marquée par un bond technologique de 1er ordre. Le début du 21ème doit l’être par une élévation de la maturité de l’humanité.

Lester Brown était le parrain de cette 5ème édition des Assises Nationales du Développement Durable. Voici la vidéo de son discours inaugural.

D’autres interventions intéressantes ici.


UMP et liberté d'expression

Rsf Nicolas SARKOZY est prompt à valoriser le management à l'évaluation et à communiquer beaucoup de chiffres ... mais pas tous.

En 2002, après les cinq années avec la gauche à Matignon, la France sortait classée au 11ème rang du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse. Après une ère de SARKOZY ministère de l'intérieur et bientôt deux ans de SARKOZY président, la France dégringole encore un coup en 2008 pour atteindre la 35ème place !

Belle performance !


Q790, crépidules et TBT

Q790 Des associations de protection de l’environnement ont fortement réagi ces derniers jours suite à l’annonce de la Marine de nettoyer à flot les parties mouillées de la coque Q790 (ex-Porte avion Clémenceau), envahies par les crépidules.

Hier, un journaliste de Ouest France m’a interpellé sur ce même sujet pour avoir un avis de la collectivité. En effet, Brest métropole océane a signé en juillet dernier le « contrat de rade » qui met en place des actions visant à protéger le milieu riche mais fragile qu’est la rade de Brest. Il souhaitait donc avoir notre sentiment sur les interpellations faites par les associations vers la Marine.

En tant que vice président chargé de la rade de Brest, j’ai demandé à la Direction de l’écologie urbaine de BMO, qui gère le Contrat de rade, de regarder ce dossier objectivement et de me donner un avis.

Trois éléments importants semblent étayer la thèse d’un impact faible sur le milieu de l’action entreprise par la Marine, sur la coque Q790.

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Lipypad : le piège de l’illusion comme remède à la crise

Lilypads Dans la catégorie bêtisier ce soir, ce nouveau projet de ville flottante à destination des réfugiés climatiques [ici].

Environ 250 millions de personnes risquent d’être privées de terre durant le siècle à venir, suite à la montée du niveau des océans. Des « grands penseurs » passent encore du temps à pondre des projets remarquables sur papier glacé, mais complètement inutiles dans la réalité, en dehors de se faire plaisir … ou de se faire un peu de pub !

Les 250 millions de réfugiés viendront principalement des régions à forte densité de population et souvent en voie de développement. A priori, les populations aisées de ces territoires trouveront toujours les moyens de racheter des habitations plus dans les terres. L’enjeu de ce 21ème siècle est donc le déplacement puis le relogement de population sans terre et à très faible revenu, puisqu’ayant tout perdu avec la montée des eaux.

Ce projet d’hôtel 5 étoiles soi-disant écolo (faisons le bilan carbone de sa construction !) ne répond donc en rien à la problématique que pose le réchauffement climatique et les réfugiés qui vont avec. J’engage plutôt cet architecte franco-belge à faire un tour du coté de l’ex-Sangatte pour voir comment se logent des réfugiés, en pleine forêt. Rien à voir avec son rêve de luxe (même si ce concept de ville flottante peut être intéressant, par ailleurs).

L’un des dangers du siècle à venir risque d’être ce genre d’illusion que certains nous font miroiter, par des rêves de la science ou de la technologie, pour faire croire que l'on a des réponses toutes faites aux enjeux planétaires. Tout ceci n’est qu’un mirage venu de la fin du 20ème siècle, avec ses grandes avancées techniques et scientifiques. La réalité du 21ème siècle sera plus abrupte que cela : elle nous demandera surement plus de remises en cause et moins de rêveries.


Vœu pour 2009

Mirroir Ha, l’époque des vœux !

Je renonce à vous souhaiter à tous plein de bonnes choses pour 2009 … pour ceux que je connais, je ne manquerais de le faire de vive voie (et j’espère qu’ils savent déjà que je ne leur veux que du bien, en 2009, mais pour les années qui suivent aussi !), pour les autres, je laisse le soin à leur proche de le faire avec ce qu’il faut de sympathie ou de tendresse et de contact pour ce genre d’exercice.

Non, pour 2009, pas de vœux ici, mais juste un vœu.

Dans la série sur les défricheurs du Monde de la semaine dernière, un article présentait Susan Solomon (je vous laisse lire le portrait ici pour savoir de qui je parle). Les recherches de Susan Solomon portant sur le trou de la couche d’ozone et le changement climatique, l'article concluait ainsi :

« Réduire les émissions, prendra des décennies. Car, ni vous ni moi ne sommes prêts à renoncer à notre voiture demain : si le problème du changement climatique est si singulier c'est, conclut-elle, qu'il impose de se regarder dans le miroir. »

J’adhère pleinement à cette remarque. Aussi, pour 2009, je fais le vœu que nous apprenions tous un peu plus à nous regarder dans le miroir !


Violence, de Max Dorra

Violence 2 Il y a un peu plus d’une semaine, j’écrivais une réponse à l’intervention de Laurent Prunier sur les violences urbaines [ici]. Hier, j’ai lu dans le Monde l’article « De l'illusionnisme en politique », de Max Dorra.

Il me semble que les opinions se rejoignent …

« Violence.

On ne naît pas violent, on le devient. Et ce d'autant que l'on a moins de mots à sa disposition pour exprimer une révolte. L'angoisse, un sentiment d'humiliation sont presque toujours la face cachée d'une violence que les Taser ou les Flash-Ball ne font que redoubler. Combattre efficacement la violence, c'est avant tout la prévenir. Ni "naïveté" ni "tolérance zéro", être radical, c'est prendre les choses à la racine, c'est-à-dire à l'enfance. Diminuer drastiquement par exemple, dès la maternelle, le nombre d'élèves par classe. Que les rentrées soient moins blêmes. Les grands soirs passent par les petits matins. »

Max Dorra. Ecrivain et professeur de médecine

Article « De l'illusionnisme en politique » paru dans l'édition du Monde du 27.12.08.


Réponse ouverte à Laurent Prunier

Manif Vendredi dernier, lors du conseil municipal de Brest, Laurent Prunier (leader UMP d’une des divisions de l’opposition brestoise) a interpellé fermement le Maire et les élus de la majorité sur les violences urbaines de ces derniers jours, survenues en parallèle des manifestations lycéennes : « … J’attends ce soir de tous les bancs de cette salle, une unanimité dans la condamnation des violences. Cela va peut être de soi, mais cela va encore mieux en le disant ! »

Selon lui, la majorité municipale n’aurait pas assez condamné fortement ces débordements de violence et il appelait les élus de gauche à le faire officiellement en séance. Le Maire de Brest lui a rappelé l’avoir fait dans la presse au moment opportun [ici], en son propre nom et au nom de toute la majorité municipale, mais cette interpellation de l’UMP aux élus de la gauche brestoise m’interroge à plus d’un titre. C’est pourquoi je souhaite ici y apporter ma réponse (qui fait d’ailleurs écho à une précédente note [ici], écrite il y a déjà un an).

D’abord la requête de l’UMP brestoise me questionne : pourquoi demander une condamnation plus officielle de la majorité municipale à des actes de violence intervenus au sein de notre ville ? Serions-nous à leurs yeux un groupe de « terroristes » qui pratiquerait la politique au travers d’actes de violences ou par du vandalisme anonyme ? Ne serions-nous pas, comme eux, des démocrates ayant choisi la voix de la discussion et du débat, au sein des instances démocratiques où nous siégeons ensemble ? Enfin, quelle bénéfice tirerions-nous à manigancer des dégradations au sein même de la ville que nous essayons de bâtir, malgré un retrait constant de l’état UMP ? Non, je crois que nos engagements et nos actes suffisent à démontrer que nous ne cautionnons pas de tels agissements et il n’est nul besoin de le crier haut et fort pour convaincre.

En second, et puisque monsieur Prunier nous interpelle sur ce sujet, je tenais à dire mon sentiment face à ce qui s’est passé. Mon premier sentiment ne fut pas de porter un jugement sur certains par une condamnation, qui n'a à mon avis de sens que pour ramener les esprits à la raison (ce qui a été fait par le Maire de Brest). Mon premier sentiment fut d’abord de la tristesse pour cette jeunesse qui en arrive à de tels actes et un vrai questionnement sur les raisons qui nous mènent aujourd’hui de plus en plus à un tel résultat.

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babyloan

Babyloan Non, ce n’est pas un nouveau mot en breton ! Babyloan est un site internet qui innove sur l’aide vers les pays en développement. C’est une plate forme qui permet de mettre en relation des personnes, comme vous et moi, avec des micros projets portés par des habitants de ces pays.

L’idée est innovante parce qu’inexistante jusqu’à maintenant. Le microcrédit n’était pas réellement disponible auparavant. Vous pouviez faire un don auprès d’un organisme de prêt travaillant sur du microcrédit, mais vous ne pouviez pas prêter vous-même. Aujourd’hui, c’est possible grâce à Babyloan. Vous pouvez investir 20, 50 ou 200€ sur un des projets présentés sur le site et voir, au fils des mois, comment ce projet avance. A l'issue, soit vous ré-investissez, soit vous vous faites rembourser.

Le site est bien fait. Il est assez pédagogique en ce qui concerne la réalité économique du microcrédit dans le monde et les effets de cercles vertueux qu’il produit sur les économies locales.

Je vous conseille d’aller y faire un tour et si le cœur vous en dit, de jouer un peu au banquier en ces période de crise … mais cette fois, sur de l’économie bien réelle !


Equilibre impossible ou mensonge d’état ?

équilibre « La majorité se résout à laisser filer les déficits ». Tel est le titre d’un article (ici) du Monde de ce jour.

Jusqu’à quand le politique français tournera-t-il le dos à ses responsabilités ? Jusqu’où peut-on mentir à la population en repoussant toujours à demain la mise en équilibre des budgets de l’état.

Gauche et droite sont passées au pouvoir. Dans les deux cas des efforts ont été faits pour assainir les comptes, réduire les dépenses et ajuster au mieux les budgets, face à l’attente croissante des français en terme qualité et de quantité de services rendus à la population. Dans les deux cas (et même si la gauche a réussi un temps sous Jospin à équilibrer les comptes de l’état), la dette s’est creusées. Combien de temps faudra-t-il au politique pour avouer aux français qu’ils vivent au-dessus de leur moyen ?

Chacun rejette la balle sur l’autre quand il est dans l’opposition ou au pouvoir. Chacun promet de faire mieux en terme de productivité des services publics pour faire des économies partout, mais chacun échoue à faire décroitre la dette.

Si la dépense semble à ce point incompressible à court ou moyen terme, c’est évidemment sur les recettes que le politique doit agir. Qui aura enfin le courage d’avouer aux français qu’il faut payer globalement plus d’impôt au regard de notre niveau de vie ?

Arrêtons les promesses électorales qui rejettent sur les générations futures les soins de se substituer à notre irresponsabilité collective présente et acceptons une politique qui parle d’impôt, pour peu que celui-ci soit juste.


Questionnaire terra nova

Question J'ai répondu le weekend dernier au questionnaire que terra nova envoyait à tous ses adhérents, en amont d'une réponse qu'ils préparent pour le secrétariat d'Etat à la Prospective, dans le cadre du projet France 2025. Ce projet à pour but d'étudier ce que sera la France à l'horizon 2025 et le questionnaire, de terra nova, élabore toute une série de questions visant à dévelloper ce sujet, dans le but final de consolider une réponse plus collective.

L'exercice n'était pas dénué d'intéret pour la réflexion personnelle, aussi je m'y suis lancé. J'ai essayé d'y répondre avec sérieux et sincérité, sans tomber dans les calculs politiques (ce n'était pas l'objet). Ma grande surprise fut que j'y ai dévellopé une vision très noire de l'avenir.

Le politique est par nature optimiste dans son discours puisqu'il doit "vendre sa soupe" ! Mais la question prospective semble être de savoir si l'être humain est en capacité à surmonter les défis de demain. C'est bien cette question là que j'aborde de façon assez pessimiste aujourd'hui, car cela pose la question de sa capacité collective au changement, face à celle du repliement sur soi.

Je vous engage à faire l'exercice pour vous avec ce même questionnaire , ou de passer directement par le site du projet France 2025, du secrétariat d'Etat à la Prospective.


Structuration

PS - seconde fondation Quand on se lance dans un projet, il faut d’abord passer un peu de temps à essayer de structurer ce qui va servir de colonne vertébrale à l’ensemble. Dans ce projet, afin de réfléchir sur les problèmes de notre société, il me semble intéressant d'entrer par 4 des grands enjeux globaux de ce XXIème siècle qui nous fait face.

Le premier de ces enjeux me semble être notre relation à notre environnement, à notre Planète au sens d’un écosystème auquel vient se greffer une espèce particulière, qui amène un certain nombre de chamboulements brutaux et chaotiques pour le reste. Derrière ce thème, il est possible de discuter des problèmes de lutte contre le réchauffement climatique, des enjeux en terme d’énergie pour le futur ou encore des thèmes liés au maintien de la biodiversité, par exemple.

Le second de ces enjeux me semble être lié à nos choix de sociétés sur les relations interhumaines. Comment articulons-nous notre société, entre nous ? Comment faisons-nous pour que chacun se respecte et se côtoie de façon pacifié ? Comment l’entraide s’établie au sein des groupes et comment des groupes différents apprennent à se connaître, à se comprendre ? Derrière ce thème, il est possible d’aborder la lutte contre les inégalités et les solidarités possibles, les rapports entre les cultures et l’acceptation de la diversité culturelle comme potentiel socle d’une société plus apaisée.

Le troisième de ces enjeux me semble être nos choix en matière de création de richesses. Quels sont-elles ces richesses que nous créons aujourd’hui ? Cette richesse est-elle source de bien-être ou source de mal-être ? Comment se fait la répartition de cette richesse au sein des groupes ? Qui en profite et qui en est exclue ? Derrière ce thème, c’est toute de l’économie actuelle qui est en question, mais aussi ses externalités positives ou négatives, dans le « monde réel » !

Enfin, le quatrième et dernier de ces enjeux me semble être notre façon de partager les décisions qui construisent nos choix collectifs. La démocratie est-elle aujourd’hui une illusion ou une réalité ? Comment améliorer nos modes d’échanges et de construction du futur ? Comment faire en sorte que ce débat soit accessible à tous et comment n’en exclure personne ? Derrière ce thème, nous aborderons les sujets liés aux fonctionnements politiques, au premier sens du terme, ceux qui aujourd’hui font vivre nos démocraties ou nos partis, par exemple.

Ces quatre thématiques me semblent porter la majeure partie des sujets auxquels notre siècle devra répondre pour gagner en maturité, sur l’héritage de nos précurseurs. Ces thèmes peuvent être traités de façon « fractale », c'est-à-dire en prenant en considération qu’ils existent à toutes les : niveau global de la planète, niveau national ou niveau d’un quartier, mais aussi de façon totalement transverse.


Anniversaire

Anniversaire Voilà un an j’ouvrais ce blog : Brest EnVies. Je n’imaginais pas alors que cette date serait marquée, un an plus tard, par le départ en live de la structure dirigeante du PS.

J’entendais Edgar Morin il y a deux jours à la radio et il tenait le propos suivant : avec le XXIème siècle, il faut d’abord s’attendre à l’imprévisible. Il citait pour exemple : le 11 septembre, la crise financière ou l’élection d’Obama. Je crois que la situation du parti socialiste aujourd’hui ne déroge pas à sa règle ! Au-delà de la petite phrase, il ne serait pas inintéressant de se poser la question du pourquoi …

Au niveau national, il est clair que la semaine qui vient de s’écouler marque un coup d’arrêt, voire le début une période de trouble pour notre parti. Doit-on s’en satisfaire et attendre que cela passe ? Je ne le crois pas. Au contraire, je crois qu’il y a urgence à travailler et à débattre sur des sujets de fond. Les français nous attendent là-dessus et nous devons répondre présents.

Dans cet esprit, j’ouvre aujourd’hui (modestement) un nouvel espace sur ce blog : « PS – seconde fondation ». J’aurai le loisir de développer sa logique d’action et d’expliquer ses règles de fonctionnement un peu plus tard. Pour l’instant, n’hésitons pas à regarder devant, loin devant …


Reims, le « coup du siècle » pour le PS

Congrs_de_reimsCamarade, trêve d’amertume en ce dimanche soir. Quoi qu’en dise la droite, ce congrès nous hisse au plus haut niveau de la stratégie politique. Ne ménageons pas encore une fois notre plaisir en de dérisoires querelles enfantines.

Souvenez-vous, Camp David le 20 octobre dernier, quand Nicolas Sarkozy sort de sa rencontre pour parler des issues à la crise mondiale avec l’homme le plus puissant du monde (« W » pour les distraits qui se seraient endormis en route) et qu’il jubile : "J'ai réussi le coup du siècle !" parce qu’il a réussi à placer le G20 à la même date que notre congrès (lire ici). Le brave homme pensait qu’il arriverait à nous voler la vedette … jugez-en vous-même !

Ce n’est pas tous les jours que le PS arrive à éclipser Sarko sur sa propre stratégie politique … et c’est tant mieux, parce que cela ne vole pas très haut, en fait ! Mais, en ce soir de victoire, ne boudons pas notre plaisir, car il faut bien le reconnaître … cela nous demande pas mal d’énergie !


Le PS comprendra-t-il la stratégie d'Obama ?

Obama_barack"Sa campagne s'est inscrite aux antipodes de la conception traditionnelle, technocratique et gestionnaire [française]. Quitte à essuyer un procès en incompétence, il a d'abord avancé une vision, un récit du possible qui a donné du sens, et ce n'est qu'ensuite qu'il en a proposé une déclinaison programmatique."

Commentaire de Sophie Bouchet-Petersen, proche collaboratrice de Ségolène Royal, sur la campagne de Barack Obama (issue d’un article du monde du 6 novembre 2008).

Cela fait déjà longtemps que je suis un fervent défenseur de ce concept politique pour le PS. J’en avais déjà parlé dans la note faisant suite à la déclaration de principe (ici), mais je remets le couvert aujourd’hui tant cette idée me semble fondatrice d’un renouveau constructif, pour la gauche tout entière.

Contrairement à la droite (en général, il y a bien-sûr des cas particuliers), la gauche porte des valeurs de changements, des valeurs de construction de la société, des valeurs d’émancipation de l’homme.

Contrairement à la droite qui adore, soit supprimer pour mieux laisser faire les mécanismes naturels (en réalité la loi du plus fort !), soit ne rien faire, dans une vision conservatrice de la société, la gauche inscrit son action dans un temps nécessairement plus long. Comme le rappelait encore Vincent Peillon ce matin à la radio, il faudra des décennies pour revenir sur le système financier actuel et il faudra se battre au coude-à-coude contre certains qui le critiquent aujourd’hui, mais attendent que les regards se tournent ailleurs pour recommencer. Sur ce même sujet, Hubert Védrine ne dit d’ailleurs pas autre chose dans sa dernière note (ici).

Pour inscrire sa vision dans la société, la gauche a besoin de temps. Or, nous sommes dans une société de l’instantanéité, du zapping perpétuel, de la contradiction médiatique en temps réelle de chaque acte. Pour convaincre, pour installer des postures sociétales différentes, il ne nous faut plus poser des petits actes et rester dans la gestion court ou moyen terme.

Lionel Jospin aimait à répéter sa phrase vertueuse : « Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit ». Evidemment, c’est important, mais il se trompait !

En limitant notre discours à un champ d'actions nécessairemnt borné dans le temps, en omettant d’inscrire nos actes dans une vision plus long terme, au-delà de la durée des mandats pour lesquels nous sommes élus, on dé-humanise l’action politique de gauche et on en fait un verbiage technocratique incompréhensible pour la population qui vit tous les jours les difficultés. En faisant cela, on n’explique pas non plus au reste des français, les raisons et les objectifs finaux de l’effort collectif à porter. 

Parler d’objectifs que l’on ne pourra atteindre dans son mandat n’est pas trahir ses électeurs ou les tromper. C’est poser ses actes dans le cadre d’un environnement compréhensible par tous. C’est rendre une lecture de la politique pour tous.

En ces temps de crise, il est urgent que le PS trace un nouvel horizon en capacité à répondre à l’attente des français qui voient arriver toutes ces crises avec angoisse. Qu’importe qui détient aujourd’hui le pouvoir, si nous faisons adhérer la population à une vision collective d’un futur ambitieux et acceptable par une majorité, l’élection sera presque gagnée. Il ne restera plus, en temps voulu, qu’à mettre en musique par le champ de l’action politique technique pour tendre, lentement mais surement vers les objectifs que nous nous serons donnés.

Barack Obama avait compris cela … espérons que nous y parviendrons aussi.


Etre « bon français »

Bleu_blanc_rougeIl faudra un jour parler de ce qu’est « être français », être un « bon français ».

A l’heure où l’on met en avant la valeur travail, le gouvernement continue sa politique d’expulsion de travailleurs qui n’ont de clandestin que le nom … certains employeurs français les ayant, eux, parfaitement reconnus dans la valeur ajoutée qu’ils créent pour leur petite entreprise ... française !

A l’heure où l’on se scandalise sur de simples sifflements d’une Marseillaise dans un stade échaudé (sans trop se questionner sur les paroles du dit texte, d’ailleurs), on laisse tout une partie de la population exporter ses richesses hors de France pour bénéficier de mesures bancaires et fiscales plus attrayantes pour leur cher patrimoine, générant ainsi l’instabilité que l’on connaît aujourd’hui.

La question du « bon français » doit se poser en ces termes. Nous devons arrêter de nous suffire de la peur de l’autre, de l’étranger, pour répondre à cette question. A mon sens, les populations d’origines étrangères qui font vivre la France par leur travail tous les jours sont plus françaises que les natifs qui exportent leurs richesses, quitte à déstabiliser leur propre pays.

Certains à l’UMP sont favorables à l’amnistie des français qui reviendraient avec leurs capitaux en France. Je serais plutôt pour l’expulsion de ses populations là ! ! S'ils se plaisent ailleurs, qu'ils y restent. Etre français, c’est accepter de jouer les règles de ce pays, ce n’est pas prendre ce qu’il y a de bien et laisser aux autres ce qui est plus contraignant.

Le sens de la marseillaise n’a pas été donné dans les stades ou par le "présumé fredonnement" de joueurs de foot. Il l’a été sur les champs de bataille, quand certains ont du donner leur vie pour défendre les valeurs de la France et pour défendre d’autres français. C’est sous cet angle d’analyse qu’il nous faut revenir aujourd’hui.

La France doit appartenir à ceux qui la servent, pas à ceux qui s’en servent.


Ecosystèmes

1011990343_b4ab9211aa_b « L’écologie, c’est comprendre que les liens qui unissent les êtres vivants entre eux sont plus essentiels que les êtres humains eux-mêmes. Tout est lié. En mettant en danger l’un, on met en danger tous. »

  Laurent Ballesta (biologiste, plongeur et photographe)

Cette citation est issue du film « Au royaume du nautile » qui passe en ce moment à Océanopolis. Le film est très beau et vaut le détour, mais cette phrase, issue des propos du personnage central du film, va beaucoup plus loin.

Au-delà du simple point de vue d’un défenseur de l’écologie et de la biodiversité, elle traduit dans une approche biologique que l’important ne se trouve pas dans les individus, mais dans les relations qui les unissent et les organisent.

J’ai toujours été passionné par les approches systémiques sur des domaines croisés. Je crois que ce qui est vrai pour le vivant, l’est aussi en ce qui concerne d’autres domaines, comme l’économie ou la politique, par exemple. Le vivant à mis des milliers d’années pour trouver des équilibres stables (en tout cas à notre échelle des temps). Son observation est une source d’enrichissement sur le plan organisationnel et comportemental.

Nous serions sages de prendre bonne note de la citation ci-dessus. Dans une société qui se tourne désespérément vers un individualisme stérile, des comportements d’accaparement mégalomaniaques et qui développe de plus en plus de crises dangereuses pour elle-même, il serait judicieux de revenir aux fondamentaux de ce qui marche … depuis des milliers d’années !


La politique de la Task Force

Money_burn_2 La crise qui arrive est le moyen pour Nicolas Sarkozy de laisser libre cours à une de ses pratiques favorites : l’usage de Task Force. Face à un problème, il met le paquet et c’est cette forme de choc qui donne l'illusion d'une résolution du problème.

Sarkozy utilise déjà ce mode de gestion de crise pour sa communication : il en fait des tonnes pour n’accoucher bien souvent que d’une souris (mais les caméras sont rarement encore là pour filmer le modeste rongeur). Il utilise aussi ce mode d’intervention face à la violence : grand déploiement de force qui bloque temporairement l’adversaire, mais ne règle aucun des problèmes de fond. Les banlieues en sont malheureusement l’éloquent exemple, elles deviennent de jour en jour une poudrière que nous ne pourrons bientôt plus contenir. C’est par cette même méthode qu’il tente aujourd’hui d’endiguer la crise, par de vastes plans pour l’économie aux budgets pharaoniques.

Le problème avec les task force est double : elles masquent souvent la globalité du problème puisqu’elles ne s’attachent à n’en traiter qu’un et elles sont par nature extrêmement couteuses : le ratio résultats sur dépenses est souvent bien plus faible que lorsque les dépenses sont pesées et raisonnées.

Aveuglé par un besoin de laisser paraître une maitrise sur une crise qui nous dépasse, notre président claque l’argent des français à tous vents. Le réveil risque d’être bien difficile car en contrepartie de l’argent dépensé, aucune action n’est engagée pour régler le problème de fond de la crise actuelle.

Dans le même esprit, je vous invite à lire l'analyse du Monde de lundi : L'horreur économique de M. Sarkozy.


Patrick Viveret à Brest

Les_rendez_vous_de_ess__2 Le 3 octobre dernier a eu lieu la première conférence des Rendez-vous de l’économie Sociale et Solidaire, à Brest. Patrick Viveret y était invité pour y parler d’un de ses sujets de prédilection : la richesse.

J’avais déjà eu l’occasion d’écouter Patrick Viveret il y a trois ans et son propos m’avait déjà interpellé. J’ai plus récemment lu avec intérêt son dernier livre : « Pourquoi cela ne va pas plus mal ? » qui est sorti en 2005. Aussi, c’est avec un peu d’impatience que j’attendais sa venue sur Brest.

C’est un drôle de personnage, à la fois capable de partir dans une vision profondément pessimiste de la société dans laquelle nous vivons, mais aussi, de rebondir juste après sur une vision très optimiste des potentielles pistes qu’il nous faudrait creuser ensemble, pour sortir de cette noirceur ...

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Analyse « énergétique » des motions A, D et E pour Reims

2919108548_b5b751254d_m_4Comme je l’ai dit dans ma précédente note, les propositions sur des politiques locales, nationales ou internationales ne me semblent pas être le seul angle d’analyse des motions A, D et E. D’abord parce qu'elles se ressemblent étrangement (on pourrait même finir par croire qu’elles sont toutes issues du même parti !) Ensuite, parce que les lacunes de l’une se comblent assez naturellement avec la complémentarité des autres. Enfin, parce que le congrès ouvre la voie d’une période de travail de trois ans, pendant laquelle toutes ces idées devront être débattues, travaillées et consolidées afin de fournir un matériel de campagne optimal à notre futur(e) candidat(e).

Un second angle d’analyse pourrait être sur l’énergie portée par les motions afin de mettre en mouvement notre parti. D’évidence (halte-là l’hypocrisie des premiers ou derniers signataires !), cette énergie est le reflet de l’état d’esprit des prétendants au secrétariat national du PS et de leurs équipes.

Je pense qu’une analyse de ce type est à même de permettre un peu de discernement entre les 3 motions candidates à la candidature, en tous cas sur les écrits ...

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Motions pour Reims … l’analyse du fond

2919108548_b5b751254d_m_4Le travail militant consiste à lire les motions et à s’en faire une analyse (qui vaut ce qu’elle vaut, restons humble !) Je profite donc de l’espace de liberté d’expression que m’offre ce blog, pour vous donner les grandes lignes de mon analyse.

Pour moi, il y a deux types de contributions dans ce congrès, 3 ont vocation à départager des premiers secrétaires et 3 ont vocation à poursuivre le travail de contribution, sur une base déjà plus consolidée.

Sachant que le congrès de Reims est là pour définir une ligne politique et choisir notre 1er secrétaire, je me suis surtout attaché aux 3 premières :

  • La motion A, dont le premier signataire est le camarade Bertrand
  • La motion D, dont la première signataire est la camarade Martine
  • La motion E, dont la dernière signataire est la camarade Ségolène

Il faut creuser un peu (voire beaucoup) pour trouver des vraies divergences de fond sur ces 3 motions. Ce qui existe plutôt, c’est un développement différent de certains arguments, mais sur une ligne globale plutôt cohérente entre les trois.

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Retour au politique

People_of_the_railway_2 Il y a deux jours, je suis tombé sur l’édito du monde : « Retour au politique » (lire ici) qui traite de la débâcle financière de ces derniers jours. J’ai trouvé la phrase de conclusion pleine de sens.

« Il est donc urgent de revenir au politique et à sa question centrale : à quoi sert, à quoi doit servir la richesse des nations ? A améliorer le sort des peuples, ce qui s'est produit encore trop marginalement depuis deux décennies ? Ou à enrichir de minuscules aristocraties, hier de la naissance, aujourd'hui de l'argent ? La réponse s'impose. »


L’onde choc du 11 septembre

Tom_molloy_2L’onde de choc du 11 septembre 2001 aura mis 7 ans, quasiment jour pour jour, pour atteindre les profondeurs du système néocapitaliste. A entendre les analystes financiers, la chute de Lehman Brothers à mi-septembre est apparue aussi inimaginable et inattendue que celle des WTC, 7 ans plus tôt.

Cette crise financière prend racine dans les attaques du 11 septembre, quand l’administration Bush décide de baisser les taux pour montrer l’inoxydabilité de son système économique, face à une attaque exogène. La croyance voulant que le moral des ménages soit intimement lié à leur niveau de consommation, le maintien artificiel par l’emprunt d’un pouvoir d’achat à haut niveau aura donné le change à la face du monde … temporairement.

La suite est une succession de prises de risques et de fuites en avant des banques, des assureurs et des politiques néocapitalistes, à la façon de la fable des moutons de Panurge. Aucune réflexion de fond n’est venue remettre en cause le système. Le soleil brillait à la lueur des profits, ce n’était pas le moment de parler des risques que l’on faisait courir à la société tout entière. Chaque début d'année, les golden-boys accumulaient les primes et des bonus astronomiques qui faisaient rêver le monde en ces périodes de fêtes !

Sept ans plus tard, c’est la valse des milliards qui sonnent le glas de cette escalade folle des prises de risques, sur la base d’un système centré sur le mirage d’une croissance ininterrompue, des pays DEJA développés. Ces milliards qui viendront un peu plus encore endetter les générations qui naissent, sans régler un seul des problèmes actuels.

Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) avait estimé en 1998, dans son rapport mondial sur le développement humain, qu’il fallait 40 milliards de dollars pour s’attaquer dans le monde à la famine, l’accès à l’eau potable et le traitement des maladies que l’on sait aujourd’hui traiter à coût réduits. A l’époque, ce chiffre avait du sembler insurmontable aux citoyens que nous sommes, ou en tout cas, assez inaccessible pour justifier que nos grandes nations développés ne fassent rien.

Mais aujourd’hui, il n’a fallu que deux ou trois semaines aux puissances des nations développés pour lever plus de 1000 milliards, afin d’éviter le crash des structures qui étaient initialement sensées « sécuriser notre argent face aux méchants voleurs » (et aussi l’axe du mal !) Sans parler du fait que la notion de « banque » vole en éclat, c'est plus de 25 fois la somme demandée par le PNUD pour aider d'autres êtres humains qui vient d’être dilapidée, pour des fins que personne ne comprend réellement.

Je pense depuis longtemps que les tensions du monde viennent d’abord des inégalités et du système qui les maintient en place, voire les creuse. Aujourd’hui, je ne suis pas loin de penser que cette succession d’évènements, depuis le 11 septembre jusqu’à aujourd’hui, est le produit de notre aveuglement individualiste et de notre fainéantise intellectuelle collective, face à une minorité de puissants qui traiteront toujours d’abord leurs intérêts propres.

Si nous n’apportons pas des réponses rapidement, en terme de projet collectif d’un développement humain à l’échelle de notre planète, cet aveuglement et cet immobilisme vont servir ici et ailleurs un seul type de politique : les extrêmes.

Comme à chaque onde de choc, il y a plusieurs rebonds … méfions-nous des suivants.


100% Aubry

Aubry_2 Dame Martine séjourne à Brest pendant la durée des 36ème journées des communautés urbaines (ACUF) qui ont lieux aujourd’hui et demain dans notre belle ville (belle communauté urbaine devrais-je dire !) Elle n’a pas manqué de passer par Dialogue puis par le PS brestois pour y donner une conférence débat en lien avec le congrès de Reims à venir.

Même si mon avis était (je l’avoue) un peu fait avant même la prestation de ce soir, je dois dire qu’elle m’a impressionné tant sur le fond que sur la forme de son propos. Je n’ai pas relevé un seul point de désaccord sur la logique d’engagement de sa motion et surtout, j’y ai trouvé ce que j’attends des leaders de notre parti pour sortir la France de la léthargie conservatrice moderne dans laquelle l’UMP tente de nous morfondre.

Il est un peu tard pour développer, mais mon choix est fait, je serais de la motion D : Changer à gauche pour changer la France.

http://aubry29.unblog.fr/


Contribution pour Reims : le bilan avant les motions

492736860_9facb5b30bJe m’étais donné comme objectif de participer, à ma façon, suivant mes possibilités et mes disponibilités au congrès de Reims. Pour ma part, l’objectif est atteint avec la contribution « Une seconde voie pour le XXIème siècle » que j’ai écrite et travaillée avec quelques camarades. C’est un texte qui va peut-être trop loin sur certaines idées, mais qui traduit une volonté d’avancer et de changer les choses, d’oser de nouveaux points de vue.

Si cette contribution fut publiée au niveau fédéral (et j’en remercie le conseil fédéral du Finistère), mon grand regret restera la forme d’autisme dans lequel s’est plongé le PS au niveau national, durant cette période de contributions. Alors que j’avais envoyé une copie de la contribution, dûment accompagnée d’un courrier d’explication, à 25 membres imminents de notre Conseil national, je n’ai pas réussi à décrocher la première signature d’un de ces membres qui m’aurait permis une modeste participation au titre des contributions thématiques … publiées sur internet !

Au-delà de mon égo froissé qui n’intéresse personne J, je trouve vraiment dommage que le PS se soit fermé aux idées, simplement venues de sa base, dans un temps de congrès (notre contribution de section a aussi subit le même sort). Aurais-je du passer plus de temps à chercher des potentiels signataires du CN, avec déjà dans l’idée un geste en retour pour une motion particulière ? Comme ce n’était pas l’objet de ma démarche initiale qui était avant tout de « faire avancer le schmilblick », je n’ai pas souhaité rentrer dans ce jeu-là … de plus, je n’en aurai objectivement pas eu le temps, vu les délais pour sotir une contribution.

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Match racing présidentiel au parti socialiste

Delano_royal_3A quelques semaines du congrès, les spéculations vont bon train au sein du PS, notamment vis-à-vis de la perspective de la prochaine présidentielle : élection importante dans le quinquennat, puisque c’est aussi l’élection qui tire ensuite le renouvellement du parlement.

Pour ma part, je ne vois aujourd’hui que deux bons candidats pour cet exercice : un homme et une femme : Ségolène Royal et Bertrand Delanoë. Tous deux ont la même soif d’arriver en haut mais pour le reste, ils ont chacun des atouts opposés, voire complémentaires : Ségolène Royal est celle qui puise sa force à l’extérieur du parti, quand Bertrand Delanoë puise la sienne à l’intérieur.

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Qualités humaines

EducationLa France, comme bien d’autre pays, a construit son système éducatif sur l’apprentissage des savoirs : scientifiques, techniques ou littéraires. Si les premières années d’apprentissages sont tournées vers les apprentissages de base qui ne sont pas le propos de cette note, il est clair que la seconde partie de la scolarité (depuis la 6ème, jusqu’à bac +X) est tournée vers des apprentissages que l’on pourrait qualifier d’encyclopédistes.

Je ne nie pas le fait que nous ayons en effet besoin de personnes de savoir et d’une élite pour faire avancer l’état du savoir global, grâce à la recherche par exemple. Pour autant, ce pays n’est-il composé que de chercheurs ? Non, bien sur. Pour aller même plus loin, 90% de l’activité, des métiers qui emploieront ces fameux formés n’auront nullement besoin de toute cette science ! Tous ces ingénieurs qui feront du management, tous ces médecins qui soigneront des grippes, tous ces professeurs qui tenteront d’instruire des ados dormants, etc … finalement, des professions où la sélection passera par un diplôme, quand 90% de leurs usages vienndront des expériences professionnelles acquises après.

Notre système éducatif est un système tourné vers l’élitisme, à la façon du système sportif chinois quand il veut sortir des athlètes de premier niveau pour figurer en bonne place au tableau d’honneur des JO. La comparaison est dure, mais au regard de toutes les personnes de valeur qui restent sur le bord de la route de notre système éducatif, c’est la moindre des choses !

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L'échec annoncé d'un Président

Rforme_manif_2Le discours de campagne de Nicolas Sarkozy a été juste sur un point : le besoin et l’attente de réforme de ce pays. Il aura fait toute sa campagne dessus et avec un tableau volontairement noirci de la France accompagné d'un affichage mensongé sur une pseudo posture de rupture, il aura marqué le point.

La France est en attente de réforme et les français sont prêts à aller de l’avant sur le sujet. Pour autant, Nicolas Sarkozy va échouer sur ce sujet et il va échouer doublement.

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Sarkozy : touche pas à mon pote

Touche_pas_mon_poteL’épisode qui vient de se passer en Corse (article ici) pourrait être anecdotique, s’il n’était pas le reflet de ce qu’est la nature de notre président, quand personne ne le résonne : brutale et imbécile.

Le renvoie d’un des piliers de la police Corse, à qui l’on associe des bons résultats sur la pacification dans la situation Corse ces dernières années, trahi l’état d’esprit de Nicolas SARKOZY. Que tout un chacun le sache : on ne touche pas aux amis du président.

Si le message n’était pas clair, aujourd’hui, il l’est !


Objectif S.O.L.E.I.L

174723main_leftbluecusunEn cette rentrée 2008, un seul mot est sur toutes les lèvres, une seule question pointe : « du soleil, as-tu eu du soleil ? » Qu’importe de savoir si les vacances furent bonnes ou mauvaises, l’important, c’était la météo qu’il y a fait et au retour, le sentiment de souffrir d’un déficit lourd en photons ! Mais il y a aussi, dans ce questionnement, une forme d’anxiété latente qui reste sans réponse.

A coup de publicités touristiques et de marketing télé subliminal (« Sous le soleil » &Co) le soleil est devenu la valeur phare des vacances. L’expression partir au soleil a remplacé celle de partir en vacances et l’expérience montre que ce n’est pas seulement des mots : un été sans soleil est vécu comme un traumatisme par une société de consommation où l’on a les moyens de tout prévoir et de tout acheter ... ou presque !

Mais il est probable que cette frustration estivale dépasse cette première analyse et qu'elle témoigne d’une prise de conscience plus profonde. Il n’est pas à exclure que l’inquiétude qui pointe sous ces questionnements aille de paire avec les perspectives qui se dessinent sur le plan météorologique planétaire. Il est possible que la prise de conscience sur le dérèglement climatique prenne peu à peu forme par une plus grande attention aux évènements météorologiques de tous les jours.

L’anxiété que la météo a provoqué cette année pourrait être en relation avec l’incertitude que pose le dérèglement climatique et ses différents scénario, pour les années qui viennent. Mais aussi, l’incertitude sur les efforts qui nous attendent les uns et les autres pour équilibrer cette contre-réaction de la nature à notre propre développement. Dans quelle société allons nous vivre ? Quels efforts devrons nous faire ? Qui seront les gagnants et les perdants de ces changements ? Toutes ses questions n’ont pas de réponse, mais elles sont de plus en plus dans les esprits.

Alors que le cyclone Gustav menace La Nouvelle-Orléans, la Louisiane et le Mississippi, trois ans après le désastre provoqué par Katrina dans les mêmes régions des Etats-Unis, notre petite question anodine de rentrée pourrait bien cacher un questionnement beaucoup plus vaste sur le devenir de nos sociétés.

Ne me demandez pas ce que j’en pense … je ne suis pas Madame Soleil !


Des vieux gréements … à Sea orbiter

B2008_2 Lors de Brest 2008, j’ai eu la chance de pouvoir faire le Brest-Douarnenez à bord d’une goélette. En dehors de l’aspect simplement poétique du périple (qui ne m’aura pas échappé, malgré mon propos ;-), il m’est apparu que l’homme avait oublié d’habiter la mer et que peut-être, dans le futur, cela serait amené à changer …

Dans le long bord qui nous mena des Tas de pois au Cap de la chèvre, une image impressionnante m’a marquée : la mer s’était transformée en une autoroute de voiliers, de toutes tailles et de toutes formes. Comme nous naviguions tous dans la même direction, l’ensemble donnait une autre image que l’on a de la voile, avec des voiliers perdus au beau milieu de l’immensité d’eau, allant dans différentes directions, tel un mouvement brownien sans cohérence.

Il émanait de cette flottille une énergie impressionnante et à la réflexion, il y avait bien réellement dans cette flottille une énergie impressionnante. Plusieurs centaines de bateaux, pesant respectivement plusieurs dizaines, voire centaines de tonnes, venaient de s’avaler 50 km, en silence sans moteur et sans essence. J’avais oublié ma calculette à terre pour l’occasion, mais l’énergie de cette caravane nautique alignait sûrement les kWh. 

Sea_orbiter_2_2 La mer a toujours attiré les hommes pour y rechercher des ressources. La pêche en est le meilleur exemple. Peut-on imaginer que dans quelques dizaines d'années, des voiliers d'un autre type sillonneront les océans à la recherche du vent pour en tirer le meilleur parti en énergie. Verrons-nous un jour des marins d’un nouveau genre aller habiter des océans pour produire l'énergie des terriens. A la façon de la conquête de l’Ouest, y aura-t-il un jour une conquête des océans … pas seulement pour un passage avant de retourner à terre, mais aussi pour y séjournée un temps ou une vie.

Un des derniers projets de Jacques Rougerie invite à cette fiction. A la façon d'une station spatiale, le projet Sea Orbiter propose d'investir la mer ... pour y habiter.

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Police : un mal-être qui ne fait pas de bruit

Arme_policeCinq petites lignes dans le journal de vendredi dernier : « POLICE, 23 suicides depuis janvier ». Il n’y a pas que dans le techno-centre de Renault que la souffrance au travail fait des ravages, mais celle-ci attire moins les médias.

L’article ne dit pas grand chose. On n’en saura pas plus sur les raisons qui poussent autant de nos gardiens de la paix à utiliser leurs propres armes contre eux-même, comme cela, en pleine rue.

Comme dans beaucoup de drames professionnels de ce type qui se produisent au-delà d’un service ou d’une équipe particulière, la raison profonde du mal-être est souvent inscrite dans les méthodes de management des hommes.

Pour ceux qui aiment le management par objectif et la politique du résultat, en voilà un qui n’est vraiment pas bon, Monsieur l’ancien Ministre de l’intérieur.


Tour de France

2648190251_a413301301En début de mois, le Tour de France était à Brest pour le démarrage de la grande boucle, qui n’en n’est plus une au premier sens du terme, d’ailleurs !

Il faut reconnaître que cette manifestation sportive est un évènement populaire au bon sens du terme : cela fait toujours du bien de voir tous ces spectateurs de tous âges, joyeux et enthousiastes au passage de la caravane, avant d’attendre en trépignant d’impatience le passage des coureurs. Dans l’esprit de tout un chacun, c’est clairement une fête qui rappelle autant le carnaval avec sa caravane du Tour, qui sait créer de l’exploit sportif et humain avec ces hommes qui se lancent dans des étapes aux kilométrages insensés et aussi qui évoque la vie légendaire des cirques lorsque l’on voit le nombre de personnes qui gravitent autour du Tour, en se déplaçant d’étapes en étapes avec lui.

Pour autant, je crois qu’il faut rester très critique à l’égard du Tour car, ce qu’il pourrait être, sans renier à ce que nous aimons en lui, est bien loin de ce qu’il est devenu. Parce que nous aimons tous cette fête locale et nationale, nous tournons la tête face aux dérives qu’elle sous-tend.

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Travailler tous, et mieux

1923285958_32f440d43c_2Voici un texte que je trouve intelligent et intéressant de Dominique Méda et Pierre-Alain Muet.


Travailler tous, et mieux

La droite veut en finir avec les 35 heures. Mais l'idée selon laquelle c'est en travaillant plus qu'on relancera la croissance est erronée et ridicule       

La droite a donc décidé de porter l'estocade finale et de mettre enfin en oeuvre ce qu'elle souhaitait depuis si longtemps : en finir avec les 35 heures. Tout au long de la campagne du candidat Sarkozy, puis de la première année de gouvernement, cette antienne a été à la fois son obsession et le bouc émissaire de ses échecs économiques. Il est temps, sur ces questions, que la gauche sorte de ses atermoiements et affirme clairement sa position.

Répétons d'abord avec force que la réduction du temps de travail n'a en aucune manière été la catastrophe que l'on se plaît à nous décrire. Certes, il y a des secteurs où la flexibilité ou l'intensification du travail ont été excessives, certes, la réforme a été un échec à l'hôpital, certes, des entreprises ont été confrontées à des rigidités. Mais reconnaissons que les lois Aubry ont créé près de 350 000 emplois, que les entreprises ont gagné en souplesse, que les salariés ont gagné en qualité de vie, que la dynamique de négociation a été sans précédent et que l'on n'a en aucune manière observé une perte du sens de l'effort et du travail chez nos concitoyens.

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Premiers signataires

Voici les premiers signataires de la contribution : « Une seconde voie pour le XXIème siècle. »

Marc Sawicki (Brest), Gérard Foricher (Brest), Gwenael Luneau (Nanterre), Magali Jacopin (Nanterre), Jean Claude Lardic (Brest), Pierre Karleskind (secrétaire de section Brest rive droite), Franck Respriget (secrétaire de section Brest Lambé-Bellevue),

Merci à eux.