Politique

Pourquoi je soutiens la candidature de François Hollande

5742503725_116b133396_b Comme je l’ai dit dans une précédente note, soutenir un candidat aux primaires citoyennes ne tient pas forcément de l’évidence. En effet, les candidats partagent entre eux un socle commun d’idées important et ce sont toutes des personnalités de haut rang dans le parti. Faire son choix est donc un travail dans les nuances et les différences de perception, plus que sur le fond politique, comme pour toute autre élection. Le choix relève d’abord de l’intuition et il faut parfois un peu creuser pour mettre des mots sur ce qui confirme la volonté de soutenir un candidat plus qu’un autre.

Je fus « strauss kanien » aux primaires de 2006, « aubryiste » au dernier congrès du PS, il n’y avait donc pas d’évidence à soutenir la candidature de François Hollande aujourd’hui ! Mon ralliement tient principalement à trois qualités du candidat : l’envie, la simplicité et le discours.

François Hollande est une personne qui a envie d’être candidat et qui a envie d’être Président. Lors des précédentes échéances, la situation du PS et la candidature de Ségolène Royal ne lui avait pas laissé l’opportunité de l’être , mais on sent que ce « retrait de raison » n’a pas émoussé l’envie d’y aller et de porter haut les ambitions du parti socialiste. Il fut candidat lorsque les sondages ne le donnait qu’à 5% (face à DSK), il poursuit sa route maintenant que ces mêmes sondages lui donnent de réelles chances de l’emporter. Je crois que l’on ne devient pas Président par hasard, c’est une fonction qui demande un engagement personnel fort et mûrement réfléchi. Cela a toujours été vrai dans l'histoire, ce le sera d’autant plus pour le mandat 2012-2017 vu les enjeux qui nous font face. L’envie sera une qualité indispensable pour réussir.

François Hollande est une personne simple. Il y a quelques années, des amis ayant vécues et travaillées en Corrèze m’avaient déjà fait part de leur impression sur le personnage : facile d’accès et attentif aux autres, il était une personnalité largement appréciée. Sa façon de faire campagne aujourd’hui témoigne de cette « méthode Hollande », bien éloignée des « staffs de campagne » auxquelles les politiques nous habituent. Il est un homme de débat et de contact, ce qui rompra avec les années Sarkozy où le peuple a été tenu à distance du pouvoir.

A la simplicité du comportement, s’additionne une simplicité des mots : une lisibilité du propos, une cohérence qui rend plus accessible le discours politique. A une époque où l’on nous vend la complexité des choses que pour mieux excuser le laisser faire libéral, je crois que savoir expliquer et rendre les idées plus simple pour le citoyen (sans tomber dans la démagogie, bien-sur) est une véritable qualité pour faire de la Politique.

François Hollande a un discours politique de candidat face à aux enjeux de ce début de siècle. Comme nous tous, il sait que la période qui s’annonce sera une période difficile : résultat d’une longue période libérale qui aura bercé les illusions des peuples, pour finalement ne faire que concentrer les richesses et le pouvoir sur un très petit nombre d’individus.

Le discours de François Hollande répond à ces défis : pour refonder un modèle français, il nous faudra travailler sur la fiscalité, la jeunesse et la croissance. Il nous faudra retrouver les marges de manœuvre indispensables à un vrai projet collectif, au travers d’une vraie refonte fiscale qui prendra réellement en compte les richesses et répartira plus équitablement l’effort. Il nous faudra remettre au centre du projet notre jeunesse, nos enfants, parce qu’ils sont aujourd’hui les oubliés ou les variables d’ajustement des politiques économiques, alors qu’ils sont le capital réel d’un territoire, un véritable investissement d’avenir pour la prospérité d’un pays. Enfin, il nous faudra retrouver les voix de la croissance, mais plus sous sa forme actuelle qui n’a d’ambition que le profit produit au passage. Non, une croissance vers une meilleure qualité de vie, une croissance au service de l’Homme et non seulement de certains. Ce projet à du sens.

Voilà, pour ces trois raisons principales, je pense que François Hollande fera un excellent candidat pour la présidentielle et un Président juste et intelligent pour la France. Que peut-on rêver de mieux ?


Une rentrée politique sous le signe des primaires

Fr Hollande La rentrée 2011 se fait sous le signe de la préparation des primaires à gauche. L’élection présidentielle approche lentement mais surement. La politique du gouvernement a marqué le pas depuis maintenant de nombreux mois autour de leur candidat unique. Europe Ecologie Les Verts ont fait leur primaire interne avant l’été. Voici le tour des partis de gauche : PS et Radicaux de gauche.

Les primaires d’octobre prochain seront un temps où tous les citoyens qui se sentent de gauche pourront aller s’exprimer par le vote. L’objectif est d’abord la liberté de l’expression pour désigner le candidat de la gauche.

Lors de la précédente élection présidentielle, seuls les militants encartés au PS avaient pu voter pour les trois candidats (Royal, DSK e Fabius). Des voix hors du PS s’étaient élevées pour dire que les militants du PS n’étaient pas forcément les plus représentatifs pour choisir LE candidat de la gauche, ayant la plus forte probabilité de faire face à la droite au second tour. C’était en effet une critique entendable, même si elle pouvait être discutée. Les primaires les 2011 répondent sur ce point, en ouvrant au maximum la possibilité de participer. Chaque citoyen se reconnaissant de gauche pourra voter.

On connaît la liste des candidats à cette primaire. Il y a des hommes et des femmes, des jeunes et moins jeunes, des expérimentés et des moins expérimentés et il y a bien sur, des postures politiques un peu différentes entre chaque candidats. Il y a le choix et on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas là des personnes de grandes qualités.

Une primaire n’est pas une élection entre un candidat d’extrême droite face à un candidat d’extrême gauche ! Les différences se font dans les nuances, dans les perceptions individuelles, dans les ressentis et dans les façons d’être, les façons de se comporter ou d’être candidat, en vu de devenir Président. Le choix n’est pas simple, mais c’est aussi cela la politique, il n’y a pas toujours d’un coté le blanc et de l’autre le noir, heureusement !

Pour ma part, j’ai fait mon choix avant les vacances après avoir lu et écouter les déclarations, les articles et échangé avec quelques proches amis. Je soutiendrai François Hollande dans cette primaire et si les électeurs de gauche le souhaitent, pour la présidentielle.


A-t-on le droit de critiquer le défilé du 14 juillet ?

Eva Joly A-t-on le droit de ne pas aimer le défilé du 14 juillet ? A-t-on le droit de penser que de voir toute ces armes, toutes ces forces armées peut faire peur ? A-t-on le droit de vouloir refuser les combats et la guerre ? A-t-on le droit de souhaiter transmettre d’autres valeurs que celles du conflit à nos enfants ? Oui, je crois qu’on a le droit de le penser et même de le dire, si on le pense.

Mais on peut aussi avoir le droit de penser qu’un défilé est un hommage. On a le droit de penser qu’une armée n’est pas faite que d’armes, mais d’hommes et de femmes prêts à défendre nos droits et notre liberté, à l’autre bout de la planète. Une armée d’hommes et de femmes qui se sont largement engagés sur le maintien de la paix ou même la protection de l’environnement ces dernières années (lutte contre les pollutions, par exemple).

Si une armée peut effrayer certains par ce qu’elle est capable de produire, elle peut aussi en rassurer d’autres par la protection qu’elle offre dans un monde en tension et en évolution, ou enfin, en émerveiller d’autres pour le dévouement de ses forces à un idéal commun national. Une armée, c’est évidemment différentes facettes.

Par contre, on oublie qu’une armée est avant tout un outil au service du politique. Dans une république démocratique, ce ne sont pas les forces armées qui partent toutes seules à la bataille, elles agissent sur ordre. C’est d’ailleurs un des principes fondamentaux de l’armée : obéir aux ordres qui viennent d’en haut.

Ces derniers jours, ce ne sont pas nos forces armées qui me posent question, mais les politiques sensés les commander. Chacun a le droit de dire ce qu’évoque pour lui un défilé militaire. Chaque sensibilité est utile et, par conséquence, a le droit de s’exprimer. Ce qui me trouble plus, c’est le monolithisme d’une pensée unique qui voudrait que d’autres avis que le sien ne puissent s’exprimer. Ce qui me fait peur, c’est le déchainement d’agressivité face à un propos simple et personnel … venant ce ceux-là même qui sont aux commandes de nos armées.

La Politique est une chose noble, quand elle est faite par des personnes qui savent prendre de la hauteur et accepter l'expression d'opinions différentes. Le politique devrait éviter de tomber dans la facilité de la petite phrase, sur un faux sujet afin le plus souvent de masquer le manque de fond.

Espérons que cet épisode n’augure pas ce que sera le débat de la campagne présidentielle !


Quelques pas dans le bon sens

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Petit conseil de lecture du soir : « Quelques pas dans le bon sens » de Benjamin Grebot [
ici].

Ce petit livre est une invitation à la remise en avant d’une volonté politique portée par le sens … le bon sens en l’occurrence.

Ce livre nous invite à nous extraire d’une myopie qui ne nous mène nulle part, pour nous inciter à regarder un avenir que nous aurions choisi avec des valeurs humanistes. Pour cela, il nous faudrait re-questionner un certain nombre de dogmes modernes (notamment économiques) et surtout nous questionner nous-mêmes sur ce que nous voulons.

Loin de se contenter de grandes déclarations, ce livre donne des pistes très concrètes et à notre portée, pour ce changement de cap.

Sauf information erronée, il ne s’agit pas là d’un programme pour un potentiel candidat à la candidature, mais plutôt d’une envie citoyenne de donner son avis, de porter à connaissance une vision alternative à celle que l’on nous sert tous les jours … et dans une démocratie, c’est un bien public précieux !

Cerise sur le gâteau, Benjamin Grebot est brestois, depuis quelques mois.

Image : Créée sur www.wordle.net avec le texte du livre.

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Reportage Toxic Somalia

M53876 Presqu’une semaine après la fin de Safer Seas, il y avait hier soir une émission d’ARTE consacrée à la Somalie [ici] et notamment à la question de la piraterie en mer. Le reportage « Somalie, pirate ou piratée ? » par Paul Moreira apporte un regard nouveau sur cette question dont il a largement été question lors des journées Safer Seas à Brest.

L’enquête du journaliste met à jour les réseaux mafieux européens qui prospèrent sur l’élimination des déchets toxiques de nos sociétés : chimiques ou nucléaires. Le reportage montre comment des futs ou des containers de déchets hautement toxiques sont arrivés sur les cotes somaliennes, largués par des bateaux en provenance d’Europe [Infographie]. Il montre aussi les dégâts irréversibles de ces produits sur la santé des habitants, avec notamment des naissances avec des malformations particulières. Il montre enfin comment les pêcheurs de Somalie ont fini par prendre les armes, pour devenir de vulgaires pirates, faute de ne pouvoir combattre ceux qui les détruisaient lâchement depuis le large.

Le gouvernement somalien semble impuissant face à cela, pris dans des conflits internes au pays et n’ayant aucun bateau pour contrôler ses cotes. Les navires mafieux importent à la fois déchets toxiques et armes. Cela favorise ainsi les conflits armés internes qui jettent le pays dans le chao, tout en rendant la situation confortable pour tous ceux qui souhaitent se débarrasser de produits dangereux, à moindre coût.

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Fukushima

Titanic_plans Un an, un mois et trois jours, c’est ce qui sépare le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi du 100ème anniversaire du naufrage du Titanic. Deux évènements arrivés à près de 100 ans d’intervalle, en des endroits quasiment opposés du globe, mais qui semblent rappeler aux hommes les mêmes enseignements.

Dans les deux cas, la cause racine de l’accident n’est pas la faute technique ou humaine, mais un évènement naturel extérieur, sous-estimé. Dans les deux cas, l’homme s’est cru en capacité à tout contrôler et, aveuglé par sa soi-disant toute puissance technologique, a pris des risques qu’il n’a ensuite pas su maitriser. Dans les deux cas les victimes auront été majoritairement des personnes qui auront fait confiance.

En 1912, près de 1500 personnes périrent dans la catastrophe. En 2011, le chiffre sera surement difficile à évaluer. La catastrophe nucléaire de Fukushima, comme celle de Tchernobyl 25 ans plus tôt, provoque une mort insidieuse, une mort qui colle au territoire, une mort qui se lègue aux générations futures.

Les analyses de criticité des accidents prennent en compte la probabilité d’apparition d’un incident et la gravité de l’accident. Nous avons tendance à surestimer la fiabilité de nos technologies modernes et surtout sous-estimer la gravité des conséquences des technologies que nous employons. Avec le nucléaire, nous jouons avec le feu. Quelque soit la probabilité d’apparition d’une défaillance grave, aussi petite soit-elle, il nous faut nous poser la question de notre capacité à vouloir en assumer les conséquences, pour nous-mêmes, mais aussi au nom de plusieurs générations à venir.

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Rapport 2010 du Médiateur de la République

Médiateur rép Je dois avouer qu’il m’arrive rarement de me trouver en phase avec le discours d’un homme politique de droite (surtout en ce moment). Et bien, c’est pourtant arrivé la semaine dernière. J’ai lu un article de presse sur le rapport annuel du Médiateur de la République et je dois avouer que le discours m’a bien plus. Je suis donc allé rechercher le rapport sur internet. Dans le début du rapport, Jean-Paul Delevoye (puisque c’est de lui qu’il s’agit) fait un édito qui vaut le détour.

A mes yeux, beaucoup de ses questionnements remettent en cause le fonctionnement actuel de l’Etat Sarkozy, mais il fait aussi quelques remarques de fond qui sont intéressantes sur le fonctionnement de la sphère politique, tous bords confondus. Je n’adhère pas à tout bien sur, mais la lecture s’avère enrichissante quand même sur l’état de notre République.

Le rapport 2010 est accessible ici et je mets une copie de l’édito à la suite de la note.

Pour conclure sur le décalage entre ce propos et la politique menée en ce moment par la droite, Nicolas Sarkozy supprime le « Médiateur de la République » qui existait depuis 1973, pour créer un « Défenseur des droits », à l’opposé de ce que préconisait feu le dernier médiateur. Ce Président n’en manquera pas une !

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Politique : penser et panser la société

Pansement Faire de la politique nécessite par définition de faire des arbitrages et aucun n’est facile [lire note sur les conflits d’usages]. On dit d’ailleurs de façon imagée : trancher sur un dossier ou sur un sujet. Le premier rôle du politique est donc de réfléchir à la meilleure organisation de la société, de l’espace, de l’économie, de la justice, etc… et de décider en fonction de ce qui lui semble être le meilleur respect de l’intérêt général. Mais cela ne s’arrête pas là.

Trancher, c’est aussi nécessairement faire des déçus, faire mal, au sens où ces arbitrages peuvent être accueillis douloureusement par certains. Même si la décision nous aura semblé plus juste, qu’elle aura été prise sous la contrainte financière ou simplement parce que la société ne semblait pas prête du fait de son histoire, chaque arbitrage possède une contrepartie négative. Des personnes ne se reconnaîtront pas dans cette décision et potentiellement la subiront, voire en pâtiront. Chaque choix ou décisions politiques créent ainsi des lignes de fractures, des lignes de tensions dans la société qui, souvent d’ailleurs, se rajoutent à celles héritées de l’histoire.

Le second rôle du politique n’est pas du second ordre. S’il doit penser la société, la réfléchir en terme prospectif, il doit aussi panser les lignes de fractures de celle-ci. Il doit faire en sorte d’apaiser ce qui fait tension et doit porter une attention toute particulière à ne pas attiser, par son discours ou ces actes, les foyers de tension qui coexistent forcément.

Il n’est pas nouveau que des politiques jouent de ces divisions pour en tirer un profit personnel (souvent court terme d’ailleurs). « Diviser pour mieux régner » reste une vieille règle de stratégie qui n’a pas pris une ride, dans le monde politique et bien au-delà ! Pour autant, ce ne doit pas être une règle de conduite et les électeurs devraient sanctionner ceux qui en usent, car ce ne sont jamais ceux-là qui amènent à construire l’intérêt général.


Politique : les conflits d’usages

Arbre La politique, au sens premier du terme, est l’organisation de la vie de la cité, de la mise en œuvre de l’intérêt général et la réflexion sur le vivre ensemble. La politique se situe par nécessité aux nœuds de tensions, aux endroits où se situent les conflits d’usages. Elle ne traite pas à priori de ce qui se passe naturellement bien, des situations où finalement, l’intérêt d’un groupe se façonne par lui-même, correspond à la somme des intérêts individuels. Le politique rentre en jeux, lorsqu’une situation, un espace, une ressource est un sujet de tensions et que les visions où les intérêts divergent.

Sans rentrer sur un champ complexe comme l’économie, un exemple connu pour expliquer ce qu’est un conflit d’usage (que l’on m’a raconté en tant que jeune élu) est celui de l’arbre dans la ville. Quelle politique publique pour l’arbre sur le trottoir ?

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Le journalisme bisounours du Télégramme !

Marine Aubry Samedi, je suis tombé par hasard sur l’éditorial d’Hubert Coudurier : « Le projet bisounours d’Aubry ». Ayant lu l’interview de martine Aubry dans le Monde quelques jours auparavant, j’ai été un peu étonné du propos de ce Point de vue, pour le moins caricatural. Etant abonné du Télégramme, je me suis donc fendu d’un commentaire un peu critique sur le site du dit journal. A aujourd’hui, le commentaire en question n’a pas été affiché, bien qu’il ne relevait en rien de caractères injurieux. Par contre, figurent en bonnes places quatre autres commentaires qui vont dans le sens du propos de l’édito.

Je pense que je n’aurai pas fait de commentaire si, ce weekend, je n’avais pas été choqué (comme beaucoup d’autres) par l’annonce du sondage sur le FN, arrivant en tête au premier tour des élections présidentielles. Mais les faits sont là (conforté ce soir ici), nos concitoyens finissent par adhérer, doucement mais surement, aux appels du FN. Certains diront que c’est de la faute du politique et de la médiocrité des propositions et ils n’auront pas tout à fait tord là-dessus, je crois à l’exigence vis-à-vis du politique. Mais le pouvoir politique n’est surement pas que le seul maillon dans ce système, le quatrième pouvoir, les médias, jouent un rôle déterminant dans le fonctionnement politique d’un pays.

Deux points me semblent choquants dans l’édito en question qui sont aussi symptomatiques d’un journalisme actuel.

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Marie GUEYE, candidate à Recouvrance

Marie GUEYE Ce soir, je fais une petite infidélité à Chantal Simon-Guillou pour soutenir la candidature d’une candidate amie qui me semble avoir beaucoup de mérite … Marie GUEYE [lire ici].

Je trouve qu’il faut du courage pour se lancer dans une campagne, en son propre nom, sans être soit même déjà élue sur une liste. Marie Gueye, ce n’est pas le pur produit d’un parti, parfaitement rompue aux jeux de rôles et aux discours du petit microcosme politique. Marie Gueye, c’est plutôt la franchise et la simplicité d’une personne qui vit parmi ses autres concitoyens et qui, habitée par des convictions, a choisi d’aller les défendre en se présentant à des élections.

Certains diront que sa jeunesse en politique est un handicap. Cela pourrait en être un si elle n’était pas entourée par une équipe sérieuse à la tête de laquelle il y a Pierre Maille, le Président du Conseil général, lui-même candidat sur le canton d’à coté. Son remplaçant Jacques Quillien, largement reconnu sur la Rive droite, est aussi là pour l’accompagner dans son mandat. Recouvrance est un quartier qu’il connait comme sa poche en tant qu'Adjoint au Maire du quartier des Quatre moulins.

La politique a aussi besoin de regards neufs. Elle a besoin de se faire interpeler, de se faire bousculer par des personnes qui ont fondées leurs convictions sur un véritable vécu, sur des rencontres.

Marie Gueye a le parfait profil pour faire une élue du Conseil général qui saura défendre son quartier, sa ville et son département, pas pour faire de belles envolées lyriques afin de figurer dans la presse du lendemain, mais par conviction pour les habitants de notre territoire qu’elle défendra.

Les 20 et 27 mars prochains, lors des élections cantonales, il est important d’aller soutenir Marie GUEYE. Chaque voix comptera, parce que chaque parole compte.

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Affaire Laëtitia : le ras-le-bol de la justice

Le drame de l’affaire Laëtitia offre encore une bien triste perspective du pouvoir actuel. Le jeu politique de Sarkozy souhaite donner l’impression qu’il s’occupe de ce qui occupe les français. Sur le fond, il n’y aurait rien de mal à cela. Le problème est qu’il fait l’opposé de ce qu’est sensé être le role de l’Etat.

On attend l’état pour traiter le fond, pas pour sauter sur chaque problème, mais pour mettre en place des principes, des règles, des façons de faire qui empêche les problèmes de revenir. A l’opposé de cela, la démarche de Nicolas Sarkozy est de surfer sur une affaire médiatique, de façon opportuniste, pour exister et en donner la même lecture que le tout venant, sans recul, sans réflexion. Sa parole serait celle des français !

Le problème est que si le Président représente les français, il est aussi à la tête du plus avancé des outils, l’appareil d’état. Il n’est donc pas un pékin lambda comme les autres citoyens, il a accès à l’ensemble de la machine pour l’informer, l’instruire et lui donner des éléments de compréhension des affaires sur lesquels il intervient.

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Elections Cantonales avec Chantal Simon-Guillou

AFF-C-SIMON Le weekend dernier, avait lieu le lancement de la campagne de Chantal Simon-Guillou pour les cantonales de mars 2011, sur le canton de Plouzané, Brest Saint-Pierre. [Article Télégramme ici]

Demain commencera la phase active de la campagne, le porte-à-porte et la rencontre avec les citoyens.

En tant que candidat remplaçant de Chantal Simon-Guillou, j’ai souhaité aussi m’engager pleinement dans cette campagne. Ma fonction de vice président à Brest métropole océane me fait rencontrer régulièrement le Conseil général sur tous les dossiers en lien avec l’eau, la biodiversité ou même l’énergie. Le Conseil général du Finistère est aujourd’hui très présent sur tous les projets environnementaux du département. Avec un des premiers Agenda 21 de France, il est devenu un acteur incontournable sur les politiques de développement durable que soutiennent largement nos concitoyens.

De la même façon, le Conseil général est l’institution qui s’occupe de solidarité en Finistère, de l’enfance jusqu’au grand âge. Les politiques du département sont essentielles afin de tisser un territoire qui souhaite se développer de façon équilibrée et sans crainte du lendemain. J’ai le sentiment que beaucoup de nos concitoyens, face à une crise qui fait peur, attendent des institutions qu’elles garantissent ce socle d’un vivre ensemble apaisé et en capacité à dessiner un avenir pour chacune et chacun.

C’est dans ce cadre que j’ai souhaité m’engager dans cette campagne auprès de Chantal, à la fois pour dire combien le bilan du Conseil général conduit par Pierre Maille me semble très positif, mais aussi pour rappeler que nous avons besoin de personnes pour continuer à soutenir ces valeurs.

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L'islam est-elle une menace pour la France ?

Islam Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy faisait ses vœux aux autorités religieuses. Il n’a pas manqué de dire son inquiétude concernant le récent sondage de l’IFOP sur le jugement des français à l’égard de l’islam. Celui-ci conclue sur le fait que 42% d’entre nous considèrent la communauté musulmane en France comme une menace pour leur identité. L’inventeur du Ministère de l’immigration, de l’intégration et l’identité nationale s’est dit préoccupé. Il peut l’être !

On notera aussi le fort clivage entre tendances politiques : ceux qui considèrent la communauté musulmane comme une menace sont 24% du coté du PS, 34% du coté du MoDem, 62% pour l’UMP et cela n’étonnera personne, 98% au FN.

Ce qui interpelle le plus, c’est que plus des deux-tiers des personnes votant à droite aient fini par intégrer que la population musulmane en France était une menace pour leur identité, alors qu’elle représente moins de 10% de la population. On voit encore ici comment la politique de ce gouvernement et de Nicolas Sarkozy s’est servie des faiblesses de notre société pour en produire des éléments de clivage et de rassemblement. C’est évidement un mode d’action politique extrêmement dangereux.

 

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Nicolas Sarkozy est-il le Président de la France ?

Nicolas Sarkozy Président point interrogation Il n’est pas ici question de remettre en cause l’issue du scrutin. Nicolas Sarkozy a bel et bien été élu à la majorité absolue lors des dernières présidentielles, cela ne fait pas débat. Pour autant, être candidat, puis être élu ne signifie pas que l’on est LE Président, aux yeux des français. Incarner la fonction présidentielle, c’est un peu plus exigeant que d’être reçu au concours d’entrée.

Au-delà de la vision politique qui pourrait aussi être débattue, la fonction présidentielle peut se décomposer en trois axes structurants : une image, une représentativité et un rôle.

L’image du Président est comme celle du drapeau ou de Marianne, c’est un symbole. C’est un symbole dont on peut être fier, un symbole qui relie, un symbole qui donne l’exemple. L’image que donne Nicolas Sarkozy n’est à l’évidence pas celle que l’on attend pour la France. Du « casse-toi pauv’con » au récent propos off sur le « journaliste pédophile », en passant par le coté bling-bling et sulfureux du personnage, Nicolas Sarkozy provoque plus la risée ou la honte qu’une image de grandeur et une personnalité d’envergure pour le pays. De plus, son mandat aura été entaché quasiment en continu par des affaires touchants ses proches ou lui-même : Clearstream, Bettencourt puis Karachi. Des affaires dans lesquelles son impartialité peut être directement mise en jeux et dans lesquelles l’intouchabilité présidentielle et les secrets de l’état jouent régulièrement un rôle pour la défense de certains intérêts.

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La constitution n'engage que ceux qui y croient !

Elisée Dans un article signé de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné de cette semaine affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes [ici]. Malgré les pressions de l’UMP, la rédaction du Canard ne retire pas son accusation.

Arrivé au trois quart de son mandat présidentiel, la pression de la fonction ne suffit plus pour verrouiller les langues et la réalité des affaires et de la façon de gouverner apparait au grand jour.

On l’a vu au travers des politiques menées sur la justice, sur l’état ou même la remise en cause de positions du conseil constitutionnel, le chef de l’état d’aujourd’hui n’accepte pas que l’on entrave son action. Il n’accepte pas la notion de contre-pouvoir, que cela soit dans l’hémicycle, dans la rue ou dans les journaux.

L’épisode d’aujourd’hui n’est malheureusement encore qu’un exemple de plus dans les dérives d’un système politique qui trahi les fondamentaux de l’organisation démocratique de notre pays.

Au-delà de l’individu, c’est toute la Politique qui est disqualifiée par ce type d’agissement. C’est l’image du Politique qui est touchée encore une fois. Mais n’oublions pas qu’une société qui ne croit plus en rien est par nature une société en déclin. La centralisé du fait politique dans la stabilité d’un territoire est majeure. Disqualifier la Politique entraîne nécessairement une déconstruction progressive du vivre ensemble et engendre un affaiblissement et une dégradation de l’Espace public, en tant que lieu de gestion des conflits d’intérêts.

Il y a urgence à faire que la Politique renoue avec l’éthique, la justice et le service de l’intérêt général, car sinon, ce sont des années de combats hérités de nos aïeux qui finiront en poussière.


Radicalisation

Manif Alors que la loi sur les retraites a été votée sans réel débat et sans prise en compte des oppositions, la gronde sociale passe du stade de la revendication, à la radicalisation. Le temps n’est plus à demander des modifications de texte, le temps est au rejet d’une situation vécue jusqu’à l’écœurement, à laquelle nombre de citoyens ne savent plus comment répondre.

Suite aux promesses électorales de la campagne présidentielle et au regard de ce qu’était la réalité de la politique de la droite et plus particulièrement celle de Nicolas Sarkozy, nombre d’observateurs craignaient déjà ce qui se passe aujourd’hui. Il était alors difficile d’en parler. La campagne avait eu lieu, la sanction démocratique avait sonnée et n’était pas discutable. Elle n’était donc pas à discuter.

Pour autant, nous présentions déjà que cela ne passerait pas, que la façon de gouverner de Nicolas Sarkozy et de ses acolytes laisserait surtout un gout de déconvenue, le gout de la tromperie face aux espoirs suscités pendant la campagne. La tromperie allait être grande face à une politique préférentielle, orientée vers le monde du pouvoir, le monde de l’argent.

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Faut-il taxer la consommation pour sauver l'emploi ?

Caddies Jeudi dernier, le Monde posait la question : « Faut-il taxer la consommation pour sauver l’emploi ? » Le temps d’une chronique, il serait intéressant d’oser se projeter pour voir les grandes lignes qui se dessinent à l’horizon.

Dans quel monde vivons-nous ? Un monde où les équilibres historiques qui ont structuré les rapports de force entre nations, entre grandes masses de population sont en train d’évoluer significativement.

Cette année, nous avons pu découvrir que la Chine possédait des trains à grande vitesse capable de rivaliser avec notre TGV national, qu’elle disposait du second ordinateur le plus rapide du monde après celui des Etats Unis, etc … Si toutes ces annonces sont pour partie anecdotiques, elles ne sont pas pour autant anodines. Sur toutes les technologies, la Chine rivalise avec celles des « pays développés. »

Les ex-pays en voie de développement montent en gamme. Certes, ils ont encore une part de retard historique à combler, mais ils ont su mettre en place une stratégie offensive concrète. Ils développent massivement des cursus de formations de haut niveau. De plus, ils exigent des transferts de techno, soit en obligeant les usines à s’implanter chez eux, soit en mettant des compensations commerciales directes sur les appels d’offres internationaux qu’ils lancent. Cette stratégie porte ses fruits sur le moyen terme. 

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Abstention et confiance politique

AAJ'anime au sein du parti socialiste de Brest un groupe de réflexion sur l'abstention. Grande inconnue que l'on reconnait quelques semaines avant les élections, elle n'en demeure pas moins un des marqueurs les plus pertinents de la performance globale du politique et des partis.

Pour ceux qui douteraient encore de l'étendue du décrochage duquel témoigne l’abstention, la lecture du Baromètre de la confiance politique (CEVIPOF) sorti en décembre dernier donne quelques pistes.

En synthèse : les français n’ont plus confiance dans les partis politiques qui arrivent bons derniers de la confiance dans les institutions, avec seulement 23% qui leur font confiances. Cette défiance n’est pas idéologiquement marquée puisque 67% n’ont ni confiance dans la droite, ni dans la gauche pour gouverner le pays. Cette défiance s’accompagne aussi surement d’un désintérêt pour le vote car les français ne se sentent ni représenté, ni même défendu par les hommes politiques actuels.

La cassure est profonde entre les français et les partis puisqu'à la question : "J'ai confiance dans la gauche pour gouverner ce pays", seulement 49% des apparentés PS répondent favorablement et c'est guère mieux en ce qui concerne la confiance des électeurs UMP, vis-à-vis de la droite pour gouverner. Même au sein d'un même courant de pensée, la confiance dans le politique n'est plus.

L'abstention soulève donc inévitablement des questions de fond : pour qui gouvernent les politiques ? Comment un tel décrochage entre représentants et représentés est-il possible ?

Certains se laisseront aller à la facilité en pensant que c'est seulement un désintérêt, pour ne pas dire une inculture politique. Mais il n'en est rien : le baromètre montre que les français s'intéressent à la politique et s'informent. Il montre aussi qu'ils sont inquiets, voire assez pessimistes vis-à-vis de du futur. Qu'ils souhaiteraient des changements, mais hésitent quand à l'ampleur de ces changements : ajustements ou changements profonds. Personne ne semble leur offrir réellement de perspective ou d’alternative en dehors du système capitaliste.

Défiance à l'égard de ceux qui gouvernent et manque de perspectives de rebond, tels sont les maux de notre temps, tels sont les raisons profondes de l'abstention. Il est urgent que les partis politiques se mettent au boulot, tant pour refonder un autre modèle que pour aspirer à représenter ceux qui les élisent.

Petit coin de ciel bleu dans cette étude, il semble que les élus de proximité soient aussi ceux en qui les français ont le plus confiance. Je garde donc encore un peu une raison d'être !

Lien vers groupe de réflexion sur l'abstention sur la Coopol


Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère !

4967503608_7aaa79de1b Demain doit encore être une grande journée de mobilisation pour nos retraites et plus largement pour l'équilibre des caisses de protection sociale.

 

Dans un contexte où le plein emploi est très loin d'être assuré, repousser l'age de départ en retraite ne constitue pas une solution à l'équilibre, mais insécurisera les fins de carrières, obligera l'assurance chômage à compenser et risque aussi d'affecter les caisses de la sécurité sociale du fait de l'inflation des jours en maladie.

 

Les « accords seniors » signés dans les entreprises définissent la catégorie des Senior après le passage de la cinquantaine. Cela témoigne bien que dès 50 ans, il y a un problème de fond entre les entreprises et les salariés plus âgés. Cela signifie qu'au moins un tiers de la carrière est devenu problématique au regard de l'emploi. Repousser l'age de la retraite contribuera dans la grande majorité des cas à amplifier ce disfonctionnement et à générer plus de mal-être pour les salariés, peu à peu exclus du système.

 

Demain, il nous faut montrer que l'on ne peut plus raisonner comme il y a 50 ans. Il nous faut appeler à une vraie réforme qui prenne en compte la catégorie des seniors pour ne trouver plus leur place dans l'entreprise, mais aussi la  précarisation des parcours en début de carrière.

 

En 50 ans, tant la distribution des richesses dans la société que la part des revenus du travail ont fortement évolué. En 2010, une nouvelle loi sur les retraites doit prendre en compte ces nouveaux équilibres dans un système rénové devant mélanger répartition et sûrement aussi pour partie redistribution.

 

Demain, nous comptons sur nous tous une fois de plus pour montrer que nous attendons mieux que ce qui est proposé aujourd'hui.

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La lettre ouverte des 7 centrales syndicales au Président et gouvernement [ici].


Brice Hortefeux, le boutefeu du Président – Analyse de texte

Dans son entretien donné au Monde la semaine dernière, Brice Hortefeux ne fait rien d’autre que de jouer son rôle de porte flingue du Président. Pour ce faire, il n’hésite pas à falsifier la vérité, attiser les tensions et revient tout le temps sur le front de la politique politicienne, là où l’on n’attend pas un homme aux responsabilités.

Analyse de texte sur la base de l’interview publié [ici].

Le Monde : Les protestations montent contre votre politique sécuritaire. Cela ne devient-il pas gênant ?

Brice Hortefeux : Non. Je vous invite à ne pas confondre le petit milieu politico-médiatique parisien et la réalité de la société française ! La sécurité est l'un des tout premiers droits. Ceux qui le nient ne sont généralement pas les moins privilégiés. Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants, qui, en se gargarisant de leur pensée, renoncent à agir.

[Commentaire : Notre Ministre de l’intérieur porterait-il des œillères sur l’extérieur, le « petit milieu politico-médiatique parisien » s’écarte bien loin de Paris, en passant par l’Europe, le NY Times ou le Vatican ces jours derniers.]

La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français.

[C’est vrai et faux, elle rassemble certains français ... contre d’autres, souvent plus minoritaires ! C’est le jeu dangereux de la politique de Nicolas Sarkozy que de ciseler les thématiques difficiles pour ramasser des points dans l’opinion publique. Mais la politique ce n’est pas cela, c’est une vision cohérente de l’ensemble et là, le Président échoue à proposer aux français une vision globale pour tous.]

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L’été de la honte et de l’incertitude

Flickr blogcpolitic Le début de l’été fut largement dévolu à l’affaire Woerth-Bettencourt, son déballage sur le monde et les mœurs de l’hyper richesse et de ses connivences avec certains politiques. Le milieu de l’été sonna le retour en force du discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy et de ses portes-flingues, comme pour mieux étouffer ce qui n’aurait pas du être vu … quelques semaines plus tôt. La fin de l’été prend l’allure d’une gueule de bois face au ravage d’un discours que nous prenons trop à la légère, qui engage l’image de la France dans le reste du monde, mais aussi dans les esprits de nos concitoyens.

Il y a un principe en sociologie qui dit que l’être humain a besoin pour son équilibre, de savoir qu’il y a quelqu’un en dessous de lui, qu’il n’est pas « le dernier ». C’est vrai à tous les niveaux. Chacun cherche à ne pas s’estimer « en dessous de tout », souvent en trouvant une forme de démarcation singulière.

En remettant le couvert sur l’insécurité, l’immigration et les Roms dans le discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy n’a rien fait d’autre que d’utiliser ce principe pour calmer le mécontentement des français et tenter, encore une fois, de semer le trouble dans les esprits.

Cet été, la presse a mis en lumière que la France fonctionnait à deux vitesses, qu’il y avait bel et bien une caste cachée très au-dessus des autres et un fossé infranchissable entre les deux. Une caste « d'intouchables », mais à l’envers !

Cette vision est par nature inacceptable aux yeux des citoyens. Elle est révoltante tant l’écart est grand entre le vécu de ceux qui subissent la crise, et ceux qui finalement ont très largement tiré profit de la période qui l’a engendrée. Ceux-là même qui maintenant se retrouvent à l’abri, en laissant aux autres le soin de rétablir la situation. De plus, il a été aussi largement montré que le pouvoir en place travaillait plus pour le maintien de cette situation et de ces privilèges, que dans le sens du rétablissement d’un équilibre et pour une justice collective.

Qui dit faits révoltants, dit risque de révolte. Face à ces deux castes qui se sont implicitement constituées au gré de ces derniers évènements, Nicolas Sarkozy en a créé une troisième de toute pièce : celle de ceux à qui l’on peut retirer les droits ; celle de ceux qui seraient moins que les autres ; celle de ceux que nous pourrions mépriser pour passer notre rage et notre frustration de n’être que dans la classe moyenne et potentiellement, de ne jamais pouvoir en sortir (sauf par le bas … peut-être).

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La retraite en question

Manif 26 mai 2010 Brest La question des retraites fait débat, y compris au sein des partis. L’allongement de la durée de cotisation apparait comme une réponse intéressante face à un prolongement de la durée de vie. Pour autant c’est une réponse dont la pertinence dépend largement du contexte dans lequel on l’applique et celui-ci est souvent peu exploré.

Le problème des retraites n’est pas à prendre seul. La vraie question de société est de savoir comment se fait l’équilibre entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas : enfants, étudiants, chômeurs (jeunes ou vieux), retraités et pourquoi pas femmes au foyer élevant des enfants aussi. La vraie question est celle de la solidarité entre générations, mais aussi entre celles et ceux d’une même génération, dans l’emploi ou sans emploi.

En prenant ce niveau de recul, le problème des retraites prend une tout autre tournure.

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Les 4 leçons des régionales 2010

Chronique envoyée ce matin sur le site du monde.fr [ici].

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La première grande leçon est bien-sûr l’abstention, au premier comme au second tour. Un français sur deux ne s’intéresse plus ou fait le choix de ne plus participer au débat démocratique. La majorité du monde politique commente sans grande conviction ce qui devient un non-événement dans nos élections. Les totaux électoraux ne prenant en compte que les votes exprimés, les résultats affichés ne pâlissent pas de l’abstention. Pour autant, cela reste de loin la plus forte expression, mais ce qui n’est pas compté fini par ne plus compter.

Le travail sur l’abstention devrait être un chantier prioritaire du politique (quel que soit la couleur). Dans une démocratie, le vote est la boucle de rétroaction qui contrôle que tout le système ne dérive pas, ne diverge pas. C’est un des éléments clé du fonctionnement démocratique. Que la classe politique ne réagisse pas fortement face à ce taux d’abstention est clairement un indicateur inquiétant sur la santé réelle de notre démocratie. Cela témoigne tout autant d’une peur, d’un manque d’ambition, d’un manque d’innovation et d’envie d’innover que d’un certain conservatisme.

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La Région Bretagne en campagne

Jean Yves Le Drian Hier, je faisais campagne pour les régionales. L’occasion pour moi de redécouvrir les différents champs d’actions du Conseil régional, car si plus de 75% des français estiment que ce que fait la Région est important, ils sont le même nombre à ne pas savoir ce qu’elle produit au quotidien !

Pas de discours de science politique ce soir, mais simplement trois exemples vécus, dans mon mandat, de relations constructives avec le Conseil régional de Bretagne.

D’abord sur l’eau, où la région est un acteur incontournable sur la politique de reconquête de la qualité de l’eau en Bretagne. Co-financeur avec le département ou l’agence de l’eau d’actions d’amélioration de la qualité des eaux, le Conseil régional milite aussi ardemment pour prendre en charge la politique de l’eau sur son territoire.

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La préfectorale, la stratégie de l’état UMP pour regagner les territoires

4012709718_3098d25d67_m Comme je l’ai dit dans ma précédente note, la France est soumise à une énorme machine à remonter le temps sous l’ère sarkoziste. Nouvel exemple avec l’usage fait par l’état d’un des plus hauts corps de l’état : les préfets.

Nous connaissions l’usage des « préfets kleenex » qui au moindre petit dérapage dans la vie du Président ou de sa garde rapprochée subissait les foudres du roi. Nous connaissions le management par objectifs de ces représentants de l’état sur le territoire, en fonction de la politique décidée à Paris. Nous connaissions aussi les préfets médiatiques qui finissent par apparaitre plus que les politiques dans les journaux pour vanter les actions de l’état. Nous voici aujourd’hui à une nouvelle étape dans l’étatisation du territoire, les campagnes électorales de la préfectorale !

La tête de liste UMP à la région Bretagne témoigne parfaitement de ce recadrage au plus haut sommet de l’état et de ce recul dans la philosophie même de ce qu’est un élu politique et sa nécessité de représentativité. Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Région Bretagne jusqu’en 2006, magistrate à la cours des comptes, ancienne secrétaire générale du ministère de l’intérieur jusqu’en 2009, … ancienne énarque (promotion « Léon Blum », cela ne s’invente pas) n’est pas à priori une politique née, mais bien ce qui se fait de plus pointu dans la haute administration de l’état français.

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Avec Sarkozy et l'UMP, la France recule

Site UMP Malgré un discours de campagne stigmatisant un recul de la France, malgré une énergie de tous les instants pour occuper la scène médiatique, le bilan de l’UMP est à l’opposé des objectifs qu’ils affichent et des politiques qu’ils ambitionnent.

Cette semaine encore, deux chercheurs spécialistes des questions de sécurité critiquent fermement la politique de casse de la police mené par le Président, majoritairement pour des problèmes d’idéologie et de discours de campagne. Ils estiment que la police en est revenue aux années 60 ! [ici].

Au mois de novembre derniers, la cour des comptes sortait un rapport démontrant le renforcement de la ghettoïsation des établissements difficiles, conséquence de l'assouplissement de la carte scolaire, tant vendu par le candidat Sarkozy comme un signe « d’égalité des chances » [ici].

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Et si deux dates nous racontaient l’histoire

Mur de berlin Dans deux jours, nous serons au 20ème anniversaire de la chute du « mur de la honte », du mur de Berlin. Vingt ans de recul sur l’histoire. Vingt ans pour relire ce qui s’est passé depuis.

Je ne suis ni astrologue, ni numérologue (ni même très porté sur ce genre de croyance). Pour autant, le hasard semble avoir voulu scellé par les dates un lien entre deux évènements majeurs de notre histoire contemporaine : la chute du mur et celle des World Trade Center. Le 9 novembre 1989 et le 11 septembre 2001, le 9/11/89 et le 11/9/01.

Evidemment, la symétrie entre mois et jours frappe entre les deux dates, mais la suite numérique entre les années aussi : 8-9/0-1, comme s’il s’agissait bien d’une suite logique entre deux événements en opposition.

Ces deux dates marquent chacune la chute d’une construction humaine à forte symbolique : un mur, témoignage de l’enfermement physique et intellectuel d’un régime qui finira par trahir ses idées et deux tours jumelles, symbole d’une fuite en avant dans une vision ultra capitaliste du monde, dont l’issue n’est pas encore écrite (lire aussi : L’onde de choc du 11 septembre).

La chute du mur de Berlin marque aujourd’hui d’évidence la chute d’un modèle que plus personne ne veut (ou presque !) du fait des aberrations comportementales qu’il aura produit dans l’histoire humaine. Il est plus que probable qu’en 2021, cette même conclusion apparaisse aussi d’évidence pour le modèle capitaliste et la suite de crises et de gâchis dans lequel il nous aura jeté, après nous avoir fait rêver.

Les deux blocs et les deux modèles associés sont nés un même jour, à Yalta. L’histoire a voulu qu’ils tombent à une même date, ou presque ! A nous maintenant d’en nettoyer les décombres pour construire un monde unique, avec d’autres perspectives, un monde qui portera l’ambition de durer plus longtemps que les 44 ou 56 petites années des deux modèles passés.

Vingt ans, c’est court … et pourtant, ça semble déjà en dire long !


Politiques de territoires

Si la droite gère l'état, la gauche (et le parti socialiste en particulier) est aux commandes d'une grande partie des collectivités territoriales (grandes villes, communautés urbaines, département ou régions).

 Là où l'état dérape de plus en plus dans les travers d'une mauvaise gestion et d'une politique sans réflexion et sans sens, c'est au niveau des territoires que ce sens et cet équilibre renaît.

Au-delà des petites phrases et des logiques de leadership qui masquent trop souvent le fond des politiques proposées, que chacun se fasse son opinion sur la base des ambitions portées.


Breizhstorming

Breizh forums
Le dictionnaire français s’enrichi d’un nouveau mot : le Breizhstorming !

A l’initiative de Jean-Yves Le Drian, les socialistes bretons lancent une série de 4 forums de réflexion sur la Bretagne, de façon à co-construire le programme des prochaines régionales, sur la base des aspirations des bretons.

Le site www.forumbretagnepourtous.net vient d’ouvrir et permettra à chacun de suivre l’actu de ce travail, mais aussi de proposer de nouvelles idées dans le cadre de ce Breizhstorming régional.

Alors n’hésitez plus, venez breizhstormer avec nous !


Le blog de François CUILLANDRE

Fc La blogosphère s’enrichit d’un nouveau bloggeur : « fc » (alias François CUILLANDRE, dans le monde réel).

www.francoiscuillandre.fr

C’est une bonne chose qu’un homme politique ait un espace d’expression plus personnel que la seule scène politico-médiatique. D’abord parce que les médias sont aujourd’hui un espace où il est difficile de développer des idées de plus de deux lignes, mais aussi parce qu’un « politique » est avant tout un homme ou une femme, avec ses questionnements et ses incertidues. Pour comprendre le fait politique, il faut aussi avoir compris cette dimension-là.

Une expression plus posée et plus personnelle est donc un bon moyen d’ouvrir cette compréhension aux citoyens, en des temps où les médias s’attachent plus à scénariser la vie politique, en un immense show de téléréalité, qu’à tenter d’en faire comprendre les enjeux et les politiques alternatives possibles.

Qu’un maire d’une grande ville s’autorise à intervenir dans un cadre autre que celui de ses responsabilités institutionnelles est une bonne chose, car cela permet de donner un éclairage différent, de la part d’un homme ou d’une femme qui se situe à la croisée d’enjeux multiples. Que l’on soit d’accord ou pas avec le propos importe peu du moment que l’intelligence de celui-ci soit capable de nourrir et d’enrichir la réflexion collective, le sens des politiques publiques et la compréhension de la dimension humaine d’un parcours politique. Sur ces trois points, il me semble que notre maire président peut avoir une véritable valeur ajoutée.

Souhaitons donc bon vent à ce nouveau blog, en espérant que son auteur saura trouver le temps pour y mettre quelques notes, de temps en temps.


Taxe carbone

co2 Il y a deux jours, j’écrivais la chronique “Une taxe carbone, évidemment !” sur le site du Monde.fr. Concernant l’analyse de la droite que j’y faisais en conclusion, je ne peux que me féliciter d’avoir pu prédire les incohérences de la droite en matière de redistribution.

La proposition faite par Nicolas Sarkozy de baisser l’impôt sur le revenu pour les plus riches et de proposer des “chèques verts” pour ceux qui n’en payent pas est tout simplement à l’opposé du propos que j’y avais développé !

Un financement fléché pour ceux qui à priori auront le plus de mal à investir et un remboursement non fléché pour ceux qui ont les moyens d’investir … traduction : ceux qui payent l’impôt sur le revenu ne supporterons pas financièrement la taxe carbone, quand ceux qui ne payent pas l’impôt sur le revenu, faute d’avoir des projets pour employer les chèques verts, la payeront plein pot !

A noter que Terra Nova publie ce soir un texte de Pierre Radanne, Président de 4D et ancien Président de l'ADEME qui n’est pas sans intérêt sur le sujet : Réussir la contribution climat énergie.


Européennes, les socialistes sont restés ce qu’ils sont !

Eiffel Depuis le début de la semaine, je regarde les réactions de mes camarades socialistes sur le bilan de ces européennes et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai du mal à partager leurs analyses de la situation.

Il fut un temps où, lors des échecs électoraux de mon parti, j’analysais les votes comme une forme d’ingratitude ou d’incompréhension du monde par la population française. J’ai changé d’avis. Je crois aujourd’hui qu’il y a une véritable pertinence dans le vote des français et qu’il témoigne plutôt d’un effet miroir sur ce que Le Politique donne à voir au monde. Le vote des français est avant tout une forme de sondage grandeur nature qu’il s’agit de décrypter.

L’abstention d’abord

Il est clair que depuis le vote sur le traité constitutionnel européen, l’Europe n’est plus la même pour les français. Le TCE est une cassure dans la construction européenne qui témoigne d’une incompréhension sur le sens de l’Europe que nous voulons construire : pourquoi, comment, avec qui et pour qui ? Un regard réaliste sur le monde permet d’y trouver une réponse … mais cette réponse ne plaît pas aux citoyens. C’est d’abord une Europe de l’économie et du nivelage par le bas. C’est ensuite une Europe réglementaire avec ses contraintes incomprises. C’est enfin une Europe dénuée de moyens à l’échelle du citoyen. L’Europe est désincarnée, sans nouveau sens et nouveau but pour les citoyens. Les discours peuvent être bons et enjoués en périodes électorales, les citoyens ne s’y projettent plus, n’y croient plus.

Le vote ensuite

L’abstention est un élément de myopie rendant toute analyse microscopique osée, d’autant plus que chaque parti dispose d’une force d’irréductibles qui constituent un talon électoral difficile à estimer. Les messages peuvent donc se résumer à un décryptage macroscopique des tendances.

Les tendances macro sont connues : très bon score des Verts, bon score de l’UMP, faible score du PS et très faible score du MoDem.

Verts et MoDem s’articulent dans un jeu de vases communicants dans un vote, si ce n’est de sanction, à minima de non adhésion aux programmes des deux autres. Ce jeu a pu un temps bénéficier au FN. Le 21 avril aura suffisamment marqué les esprits pour vacciner de la tentation d’un vote contestataire aux extrêmes.

Quels messages passent UMP et Verts pour arriver à créer l’adhésion ?

Le premier est un message commun fort sur l’écologie. C’est évidemment le core business des Verts, mais l’UMP, au travers des Grenelles de l’environnement, a su donner l’image d’un parti qui chercherait à trouver des réponses concrètes sur ces sujets-là. Il n’en est qu’au stade des questions, mais il est probable que les français soient sensibles à un parti qui prenne cela en considération.

Le second est un double message d’opposition. Un discours plutôt social de gauche et cadrant l’économie (présence d’Eva Joly) pour les Verts, quand l’UMP se place comme toujours sur un discours capitalisme libéral, axé sur le soutien de ceux qui sont valorisés par l’économie et donc souvent aussi les plus riches.

Le troisième et dernier qui me semble donner sens est aussi un message d’opposition entre les deux : un parti plutôt historiquement libertaire, face à un parti qui revendique un discours sécuritaire, adossé parfois à un management politique quasi autoritaire.

Dans les trois cas, ces messages furent assumés et clairement identifiés dans la communication ou l’action des deux partis.

Et le PS dans tout cela ?

Dans ces élections, les socialistes sont restés ce qu’ils sont ! Ils ont travaillé, entre eux, un texte programmatique, traitant les problèmes économiques, sociaux et l’écologiques sous une forme curative.

Conclusions

Dans ces élections, ce qui se passe au sein du PS m’apparaît finalement comme jouant un rôle secondaire dans le résultat final. Certains critiqueront les désignations, le congrès de Reims, la guerre des chefs, etc … J’ai le sentiment que cela relève du people dans l’esprit des citoyens et qu’ils savent maintenant parfaitement faire la part des choses entre le people et la politique (le cas Dati en témoigne.) Le problème du PS n’est donc pas dans ses fonctionnements ou dans la personnalité de ses chefs, il est bien sur le fond : sa posture politique et ses façons d’élaborer ses propositions politiques.

Deux leçons me semblent claires pour renouer avec les français. La première est d’évidence : recommencer à travailler avec eux, peut-être d’une façon nouvelle par rapport à nos modes d’actions historiques, mais nous ne réussirons jamais en allant vers eux qu’une fois notre programme bouclé. La seconde est qu’il nous revient le devoir de décrire le siècle que l’on veut, d’affirmer ce qui dans le monde d’aujourd’hui est acceptable et ce qu’il ne l’est pas, de dire clairement ce qui compte pour nous et ce que nous pouvons laisser de coté. Cette perspective claire, cette vision d’un autre monde, conscient des difficultés, des efforts et du chemin à parcourir, c’est ce qu’attendent de nous les français.


Martine Aubry : Aimer l’Europe, c’est vouloir la changer

Martine Aubry Quelques jours avant le grand meeting de la circonscription Ouest, à Rezé, le 27 mai, Martine Aubry rappelle l’enjeu des élections du 7 juin.

Cap Finistère : Comment juges-tu la mobilisation du Parti Socialiste pour ces élections européennes ?

Martine Aubry : Le contexte est difficile car la droite refuse d’avoir un débat politique sur ces élections. Les médias ont très peu de parlé de la campagne électorale jusqu’à ce que le président de la République commence à parler d’Europe.

En réalité, l’UMP cherche à dissimuler son bilan, avec ses alliés de droite majoritaire au Conseil Européen comme au Parlement.

Il faut expliquer aux Français que cette Europe libérale, qu’ils ont contestée en votant non au référendum, cette Europe libérale dont ils se méfient, ce n’est pas la nôtre.

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Sarkozy, où la politique auto-réalisatrice

Cagoule J’étais ce matin à la manifestation du 1er mai à Brest. C’était une manifestation calme, respectueuse, avec beaucoup de familles et de poussettes. Pourtant, cette année, une inconnue jusqu’alors s’était invitée : la cagoule ! Il y avait beaucoup de cagoules. Il y avait les cagoules « canal historique » des mouvements anarchistes, mais les verts s’y étaient aussi mis, avec les étudiants et quelques manifestants épars.

A la suite des incidents des manifestations anti-OTAN à Strasbourg, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir interdire le port des cagoules lors des manifestations. En dehors du fait que ce projet de décret est jugé inapplicable par les policiers eux-mêmes, on voit aujourd’hui le résultat d’une telle politique : loin de faire reculer le problème, elle l’amplifie.

Cet exemple récent est à la mesure de la politique du Président. Il pratique, depuis longtemps déjà une « politique auto-réalisatrice », à l’image de ce qu’il est courrant d’appeler les prophéties auto-réalisatrices. En stigmatisant un comportement, une posture, on le développe et on démontre donc à posteriori que l’on avait raison d’en parler.

La psychologie des groupes est quelque chose de bien connue. Ce sont les acteurs économiques qui en jouent le plus régulièrement avec les informations aux marchés. Dites que les marchés vont bien et ils monteront, dites le contraire et ils baisseront. Qu’importe la réalité économique puisque c’est la confiance qui est le moteur de l’action. Si vous montrez de la confiance les acteurs suivent et vice versa. C’est une forme de méthode coué, mais de masse !

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Ouverture à la concurrence : la fin de la productivité des services à la population

Tour EDF à la Défence Dans le cadre de l’ouverture à la concurrence, un certains nombre de services publics monopolistiques français se sont transformés sous nos yeux, pour mieux coller à ce que produisent des entreprises privées sur un marché libre. Il est intéressant de se demander si ces transformations sont des plus-values ou des moins-values pour les ex-usagers, devenus des consommateurs.

Pour nombre de ces entreprises, il y a souvent eu trois axes visibles à la transformation : une modification de la marque, une diversification des services et une émergence de l’action commerciale.

En premier lieu, un travail identitaire sur la marque a été lancé, soit seulement sur le logo : EDF ou SNCF, soit sur l’ensemble (appellation & logo) : France télécom / Orange, GDF / Dolce vita, La Poste / la Banque Postale. Il s’agissait d’affirmer le passage d’un cap, de marquer une étape, une évolution et de moderniser la marque aux yeux de la population.

Le second point fut une diversification des offres, de façon totalement délirante certaines fois. S’il est convenu que les banques font maintenant des assurances et que les assurances vendent aussi des produits financiers, on peut se poser des questions sur « l’offre superette » de la Poste par exemple : DVD, pochettes surprises enfants, recharges portables, services à la personne, etc …   De son coté la SNCF s’est transformée en agence de voyage : train, vol, hôtel, ski, week-end, bons plans, etc … Quand aux EDF, ERDF et GDF, alors que chacun avait initialement une compétence propre, maintenant chacun est en capacité à proposer l’ensemble des offres de production d'énergie, à l’identique des concurrents qu’ils sont eux-mêmes devenus !

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Nous sommes tous des Madoff !

J’ai envoyé hier une « chronique de controverse » sur le site du Monde : Nous sommes tous des Madoff ! Les commentaires qu’elle a reçus témoignent d’ailleurs de la difficulté qu’il peut y avoir à parler de ce sujet ...

Il y a déjà plusieurs années, je m’étais essayé à décortiquer le principe du « système  pyramidale ». L’exercice m’avait paru instructif et après analyse, je n’étais pas loin de penser que ce modèle était finalement largement applicable à l’organisation du monde réel.

Après une arnaque de 50 milliards ayant dupé des investisseurs avertis et des cabinets d’audit, il nous faut oser questionner ce modèle et peut-être entrevoir une réalité qui fait mal : ce modèle pyramidale, tant critiqué dans l’affaire Madoff, n’est-il pas aussi installé au cœur de notre système économique libéral mondialisé ? Si les malversations de Bernard Madoff ne sont pas apparues clairement sur nos indicateurs comme une fraude générale, n’est-ce pas parce que ce principe est déjà extrêmement intériorisé dans nos usages économiques ?

Alors, article dérangé ou article dérangeant ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion sur le sujet car si nous sommes tous devenus des Madoff contre notre plein gré, nous ne sommes pas obligés de le rester !

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Hier soir, j’écoutais DSK sur France 2 expliquer la crise mondiale, vue du FMI et trois éléments peuvent être mis en perspective sur ce même thème :

Les subprimes, éléments déclenchant de cette crise, ne sont-ils pas structurellement sur le modèle d’une fraude pyramidale : entrainer des personnes trop faiblement solvables à investir dans un logement, pour faire tourner la machine financière et économique. Certains leur ont fait miroiter l’acquisition d’un logement (attente légitime et sécurisante des ménages), mais en leur faisant prendre tous les risques. Tout le monde ne fut pas perdant, vers qui sont remontés les profits de ces opérations ? Le modèle libéral nous dira que les perdants des subprimes n’avaient qu’à faire attention … les floués de Madoff aussi !

Sur la gouvernance de nos grands groupes mondialisés qui aujourd’hui concentrent énormément de pouvoirs économiques (leurs chiffres d’affaires dépassent largement ceux de certaines nations), DSK a évoqué le problème de la consanguinité des conseils d’administration qui les dirigent. Ne sommes-nous pas là aussi sur un modèle pyramidale, avec une privatisation des pouvoirs par un petit nombre d’individus qui s’octroient des droits au-delà de tout débat démocratique ?

Enfin, l’intervention de Monsieur Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU et ministre égyptien, clos le tableau. Parlant du G8 et du G20, il a clairement dit que ce type de réunion, des pays les plus riches, pour discuter de sorties des crises qui leur seraient favorables économiquement étaient un déni de démocratie mondiale, et à ce titre, très mal perçues par le monde en développement. Pyramide ou gestion démocratique transversale ?


Méthode Coué

Si certains doutaient de la pertinence de ma précédente note, je vous engage à lire cet article du télégramme d’aujourd’hui : interview de Frédérique LEFEBVRE : « Sarkozy, un vrai chef d’équipe ».

Ce qu’il y a de marrant avec la droite ces derniers temps, c’est qu’ils exposent toujours l’inverse de la posture qu’ils craignent, comme pour tenter de jeter le trouble dans les esprits et faire durer le moment de doute (je dis bien durer).

Là aussi c’est une erreur stratégique, car la confiance est une chose précieuse qui s’use beaucoup plus vite qu’elle ne grandie.

 


Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Empty Bon, je n’avais pas trop fait de promo pour ma première chronique sur le site du Monde, mais je me rattrape sur la seconde … d’autant que je l’aime bien !

 Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Cet homme produit du vide politique parce que le sens de la politique qu’il rêvait de porter vient d’exploser en vol. Cet homme produit du vide autour de lui parce qu’il n’a qu’une peur, celle de voir s’éloigner le destin qu’il s’était forgé pour lui-même. Nicolas Sarkozy construit un grand gouffre dans lequel va tomber la droite (malgré elle d’ailleurs) … une fois qu’il y aura lui-même mis ses deux pieds.

A observer l’animal, j’ai le sentiment que le parti socialiste n’a pas trop de souci à se faire concernant la popularité grandissante du président ! Au contraire, il me semble que nous gagnerions à nous désintéresser un peu de lui, histoire de nous ressourcer et de réfléchir à la politique que nous souhaiterions porter, avec les français.

 

PS : Pour celles et ceux qui n'auraient pas accroché à la lecture de cette chronique, il y a une seconde chance ! Je vous conseille d'aller faire un tour à la galerie Flickr qui se cache derrière la photo. Je la trouve vraiment très belle. [ici]


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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Violence, de Max Dorra

Violence 2 Il y a un peu plus d’une semaine, j’écrivais une réponse à l’intervention de Laurent Prunier sur les violences urbaines [ici]. Hier, j’ai lu dans le Monde l’article « De l'illusionnisme en politique », de Max Dorra.

Il me semble que les opinions se rejoignent …

« Violence.

On ne naît pas violent, on le devient. Et ce d'autant que l'on a moins de mots à sa disposition pour exprimer une révolte. L'angoisse, un sentiment d'humiliation sont presque toujours la face cachée d'une violence que les Taser ou les Flash-Ball ne font que redoubler. Combattre efficacement la violence, c'est avant tout la prévenir. Ni "naïveté" ni "tolérance zéro", être radical, c'est prendre les choses à la racine, c'est-à-dire à l'enfance. Diminuer drastiquement par exemple, dès la maternelle, le nombre d'élèves par classe. Que les rentrées soient moins blêmes. Les grands soirs passent par les petits matins. »

Max Dorra. Ecrivain et professeur de médecine

Article « De l'illusionnisme en politique » paru dans l'édition du Monde du 27.12.08.


Réponse ouverte à Laurent Prunier

Manif Vendredi dernier, lors du conseil municipal de Brest, Laurent Prunier (leader UMP d’une des divisions de l’opposition brestoise) a interpellé fermement le Maire et les élus de la majorité sur les violences urbaines de ces derniers jours, survenues en parallèle des manifestations lycéennes : « … J’attends ce soir de tous les bancs de cette salle, une unanimité dans la condamnation des violences. Cela va peut être de soi, mais cela va encore mieux en le disant ! »

Selon lui, la majorité municipale n’aurait pas assez condamné fortement ces débordements de violence et il appelait les élus de gauche à le faire officiellement en séance. Le Maire de Brest lui a rappelé l’avoir fait dans la presse au moment opportun [ici], en son propre nom et au nom de toute la majorité municipale, mais cette interpellation de l’UMP aux élus de la gauche brestoise m’interroge à plus d’un titre. C’est pourquoi je souhaite ici y apporter ma réponse (qui fait d’ailleurs écho à une précédente note [ici], écrite il y a déjà un an).

D’abord la requête de l’UMP brestoise me questionne : pourquoi demander une condamnation plus officielle de la majorité municipale à des actes de violence intervenus au sein de notre ville ? Serions-nous à leurs yeux un groupe de « terroristes » qui pratiquerait la politique au travers d’actes de violences ou par du vandalisme anonyme ? Ne serions-nous pas, comme eux, des démocrates ayant choisi la voix de la discussion et du débat, au sein des instances démocratiques où nous siégeons ensemble ? Enfin, quelle bénéfice tirerions-nous à manigancer des dégradations au sein même de la ville que nous essayons de bâtir, malgré un retrait constant de l’état UMP ? Non, je crois que nos engagements et nos actes suffisent à démontrer que nous ne cautionnons pas de tels agissements et il n’est nul besoin de le crier haut et fort pour convaincre.

En second, et puisque monsieur Prunier nous interpelle sur ce sujet, je tenais à dire mon sentiment face à ce qui s’est passé. Mon premier sentiment ne fut pas de porter un jugement sur certains par une condamnation, qui n'a à mon avis de sens que pour ramener les esprits à la raison (ce qui a été fait par le Maire de Brest). Mon premier sentiment fut d’abord de la tristesse pour cette jeunesse qui en arrive à de tels actes et un vrai questionnement sur les raisons qui nous mènent aujourd’hui de plus en plus à un tel résultat.

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Equilibre impossible ou mensonge d’état ?

équilibre « La majorité se résout à laisser filer les déficits ». Tel est le titre d’un article (ici) du Monde de ce jour.

Jusqu’à quand le politique français tournera-t-il le dos à ses responsabilités ? Jusqu’où peut-on mentir à la population en repoussant toujours à demain la mise en équilibre des budgets de l’état.

Gauche et droite sont passées au pouvoir. Dans les deux cas des efforts ont été faits pour assainir les comptes, réduire les dépenses et ajuster au mieux les budgets, face à l’attente croissante des français en terme qualité et de quantité de services rendus à la population. Dans les deux cas (et même si la gauche a réussi un temps sous Jospin à équilibrer les comptes de l’état), la dette s’est creusées. Combien de temps faudra-t-il au politique pour avouer aux français qu’ils vivent au-dessus de leur moyen ?

Chacun rejette la balle sur l’autre quand il est dans l’opposition ou au pouvoir. Chacun promet de faire mieux en terme de productivité des services publics pour faire des économies partout, mais chacun échoue à faire décroitre la dette.

Si la dépense semble à ce point incompressible à court ou moyen terme, c’est évidemment sur les recettes que le politique doit agir. Qui aura enfin le courage d’avouer aux français qu’il faut payer globalement plus d’impôt au regard de notre niveau de vie ?

Arrêtons les promesses électorales qui rejettent sur les générations futures les soins de se substituer à notre irresponsabilité collective présente et acceptons une politique qui parle d’impôt, pour peu que celui-ci soit juste.


Le PS comprendra-t-il la stratégie d'Obama ?

Obama_barack"Sa campagne s'est inscrite aux antipodes de la conception traditionnelle, technocratique et gestionnaire [française]. Quitte à essuyer un procès en incompétence, il a d'abord avancé une vision, un récit du possible qui a donné du sens, et ce n'est qu'ensuite qu'il en a proposé une déclinaison programmatique."

Commentaire de Sophie Bouchet-Petersen, proche collaboratrice de Ségolène Royal, sur la campagne de Barack Obama (issue d’un article du monde du 6 novembre 2008).

Cela fait déjà longtemps que je suis un fervent défenseur de ce concept politique pour le PS. J’en avais déjà parlé dans la note faisant suite à la déclaration de principe (ici), mais je remets le couvert aujourd’hui tant cette idée me semble fondatrice d’un renouveau constructif, pour la gauche tout entière.

Contrairement à la droite (en général, il y a bien-sûr des cas particuliers), la gauche porte des valeurs de changements, des valeurs de construction de la société, des valeurs d’émancipation de l’homme.

Contrairement à la droite qui adore, soit supprimer pour mieux laisser faire les mécanismes naturels (en réalité la loi du plus fort !), soit ne rien faire, dans une vision conservatrice de la société, la gauche inscrit son action dans un temps nécessairement plus long. Comme le rappelait encore Vincent Peillon ce matin à la radio, il faudra des décennies pour revenir sur le système financier actuel et il faudra se battre au coude-à-coude contre certains qui le critiquent aujourd’hui, mais attendent que les regards se tournent ailleurs pour recommencer. Sur ce même sujet, Hubert Védrine ne dit d’ailleurs pas autre chose dans sa dernière note (ici).

Pour inscrire sa vision dans la société, la gauche a besoin de temps. Or, nous sommes dans une société de l’instantanéité, du zapping perpétuel, de la contradiction médiatique en temps réelle de chaque acte. Pour convaincre, pour installer des postures sociétales différentes, il ne nous faut plus poser des petits actes et rester dans la gestion court ou moyen terme.

Lionel Jospin aimait à répéter sa phrase vertueuse : « Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit ». Evidemment, c’est important, mais il se trompait !

En limitant notre discours à un champ d'actions nécessairemnt borné dans le temps, en omettant d’inscrire nos actes dans une vision plus long terme, au-delà de la durée des mandats pour lesquels nous sommes élus, on dé-humanise l’action politique de gauche et on en fait un verbiage technocratique incompréhensible pour la population qui vit tous les jours les difficultés. En faisant cela, on n’explique pas non plus au reste des français, les raisons et les objectifs finaux de l’effort collectif à porter. 

Parler d’objectifs que l’on ne pourra atteindre dans son mandat n’est pas trahir ses électeurs ou les tromper. C’est poser ses actes dans le cadre d’un environnement compréhensible par tous. C’est rendre une lecture de la politique pour tous.

En ces temps de crise, il est urgent que le PS trace un nouvel horizon en capacité à répondre à l’attente des français qui voient arriver toutes ces crises avec angoisse. Qu’importe qui détient aujourd’hui le pouvoir, si nous faisons adhérer la population à une vision collective d’un futur ambitieux et acceptable par une majorité, l’élection sera presque gagnée. Il ne restera plus, en temps voulu, qu’à mettre en musique par le champ de l’action politique technique pour tendre, lentement mais surement vers les objectifs que nous nous serons donnés.

Barack Obama avait compris cela … espérons que nous y parviendrons aussi.