Participation

Nouveau stade - Obstruction à la démocratie citoyenne à Guipavas !

Collectif contre le nouveau stade 29Samedi dernier, j’avais l’intention d’assister à une réunion organisée par un collectif de citoyens qui s’opposent à la construction du nouveau stade au Froutven. Ayant été informé par un membre du collectif qui m’avait interrogé sur mes notes concernant le financement du stade (ici), j’avais décidé d’aller écouter leurs arguments.

À ma grande surprise, la maison de quartier de Coataudon à Guipavas était fermée lorsque je suis arrivé pour la réunion. Deux jours plus tôt, le maire avait retiré le droit d’utiliser ce lieu public pour la réunion. Le Collectif devait se suffire du parking pour expliquer l'annulation de la réunion.

La raison invoquée par l’édile de Guipavasien était de ne pas avoir été mis au courant de la nature de la réunion et de supputer qu’elle allait être une source de désinformation. Il avait également justifié l’annulation de la réservation par la nécessité de maintenir l’ordre public.

L’ordre public à Guipavas semblait-il être en danger, par ce froid samedi matin de janvier ? Si une trentaine de personnes calmes, principalement des retraités et des habitants, se réunissant pour discuter peuvent perturber l’ordre public, je me demande comment le maire qualifie les blocages des agriculteurs ayant cours en ce moment… Une troisième Guerre mondiale, probablement !

Idem, au-delà de cet Armageddon tant redouté à la maison de quartier de Coataudon, que penser d’un maire refusant que des citoyens organisent une réunion, sous le prétexte qu'il la juge comme de la désinformation, avant même la réunion. Va-t-il interdire toutes réunions politiques qui ne seraient pas en ligne avec sa pensée ?! Cela en dit long sur la nature du régime politique à Guipavas dans la période !

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Vœux de la nouvelle année

Les vœux intranquilles de Camille Étienne - MédiapartPas facile de se renouveler tous les ans pour les vœux de la nouvelle année ! 😊

Que mettre en avant ? Le passé et une année difficile sur le plan social et international. Le présent et sa nécessité d'apprendre, de créer, de rire, d'être ensemble pour vivre heureux avec ses proches et entre nous. L’avenir et une forme d'angoisse qui naît d'un avenir sombre, se dessinant au gré de l'immobilisme et de la montée des autoritarismes de nos dirigeants, mais aussi des peuples qui consentent à ces dérives, voire les demandent parfois même, sans trop se poser de questions.

Difficile de rester optimiste quand les signaux passés ne font qu’annoncer des lendemains plus difficiles. Mais a-t-on d’autres choix que l’optimisme ? Probablement pas.

D’où une nécessité de continuer à combattre tout ce qui nous conduit à avoir des craintes pour notre avenir commun, pour notre monde. Mais pas combattre de façon stérile, celle de l’ancien monde qui veut que l’on ait raison simplement parce que l’un domine l’autre, que l'un soit plus fort que l'autre. Il faut combattre en se posant l’exigence de faire naître un nouveau modèle d'équilibre pour demain. Cela multiplie probablement la difficulté et le risque d'échec, mais c’est la seule façon d’améliorer le monde durablement, plutôt que juste changer des têtes !

L'optimisme, c'est aussi savoir se nourrir des nombreuses initiatives, des nombreuses prises de paroles, d'écrits qui portent une transformation de fond. Nous sommes loin d'être seuls à attendre un vrai changement. Une évolution plus silencieuse que le brouhaha politique ambiant, moins bruillante que les canons qui tonnent à nouveau, mais bien plus crédible et porteuse d'espoirs pour un retour à l'équilibre sur notre petite planète. 

Une bonne décision que j’ai prise en 2023 (loin des résolutions de début d’année !) fut de m’abonner à Médiapart. Je ne savais pas trop quoi en penser, ayant déjà des abonnements au Monde et au Télégramme. J’ai découvert un autre style de journalisme, plus engagé et, reconnaissons-le, plus libre, créatif et sincère. J’aime beaucoup.

Chaque année depuis 2010, Mediapart demande donc à un·e citoyen·ne (ou à plusieurs) de remplacer et de précéder le président en place dans l'exercice des vœux. Pour les vœux de 2024, c'est Camille Étienne qui se plie à l'exercice, avec talent. J’aime beaucoup.

Un bon partage valant mieux qu'un mauvais discours, et bien mieux que les vœux présidentiels actuels, je vous recommande d'écouter ces 13 petites minutes pour bien commencer l'année. C'est la preuve qu'un autre monde existe, plus féminin, plus jeune dans son esprit, plus ouvert, plus aligné à un avenir désirable ensemble, plus intelligent et enfin, plus sincère que l'ancien monde.

Pour celles et ceux qui préféreraient le rire au sérieux et au sens (il est des moments où l’on a besoin de cela aussi), je vous mets aussi le lien vers les vœux secrets de Waly Dia … qui ferait assurément un PR étonnant !

Bonne année 2024 à toutes et tous, ainsi qu'à vos proches !

Les vœux intranquilles de Camille Étienne (article et texte)


Fin de la Saison #2 du budget participatif de Brest

Budget particpatif brestDepuis 2018 où l'on m'a chargé de la délégation aux finances à la ville et à la métropole, je me suis attaché à continuer à développer de la participation avec les habitant.e.s. Le lancement d’un budget participatif correspondait bien à cette attente. Après une première saison menée tambour battant, en allant voir ce qui se faisait ailleurs, tout en mettant en place les étapes de notre budget participatif, nous avons évalué la première saison.

Deux points pouvaient être améliorer. Le premier était sur les modalités du vote et le second sur la place des habitant.e.s dans le Comité de suivi du budget participatif.

Lors de la première édition, en dehors des aléas en lien avec le fonctionnement du site internet, nous n’avions pas eu le temps de développer le vote papier. Pour cette seconde saison, je m’étais donc engagé à rapprocher le budget participatif des habitant.e.s et à développer le vote papier.

Nous l’avons fait dès l’étape des présélections, puis lors du vote final. Nous avons fait un grand forum au Capucins. Nous avons mis en place un chalet sur la place de la Liberté. Nous avons mis des urnes papiers dans les mairies de quartiers et les médiathèques. Nous avons fait des permanences sur les marchés et des centres commerciaux. Nous sommes allés dans les écoles, à la Fac et même dans des résidences de personnes âgées qui nous l’ont demandé pour recueillir des votes. Et les résultats ont été là, la participation a été multiplié par 3 sur les votes de cette saison #2. Une belle participation de 12 000 votes !

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Et si on créait une « Réserve citoyenne » à Brest ?

Fotolia_37121516_XSLa déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, en préambule de notre constitution, fait la différence entre l’homme, la femme et le citoyen ou la citoyenne. Elle témoigne ainsi du fait que si l’on né Homme, on ne naît pas citoyen.ne.

La citoyenneté s’acquiert à 18 ans et elle peut se perdre (pour partie) en cas d’infractions pénales lourdes. Si elle est un droit acquis naturellement, elle caractérise ce qui relève de l’esprit civique.

Que recouvre aujourd’hui la citoyenneté que l’on ne peut plus seulement entendre par un devoir civique parfois boudé par des personnes qui par ailleurs peuvent se révéler des citoyens exemplaires ?

En ce début de XXIème siècle, la citoyenneté pourrait être liée à l’action individuelle ou collective dans le sens de l’intérêt général dans la cité. A une action qui s’inscrirait dans cet esprit, quel qu’elle soit.

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Et si on autorisait des espaces d'expérimentations sur Brest ?

Design_3aEn matière de d’éducation, de déchet, d’énergie, d’habitat, de déplacement, de solidarité, de santé, etc … la ville et la métropole de Brest portent des actions qui tendent à apporter des améliorations et à pousser des politiques publiques dans lesquelles l’équipe en place croit.

Parce que l’action publique se doit d’être la même partout, le service public s’organise de façon globale partout sur Brest, en essayant d’apporter une réponse homogène à tous. Cela étant, parfois, certains habitants sont aussi des militants, des experts, des expérimentateurs qui ont envie d’aller plus loin que ce que la collectivité est en capacité à apporter comme réponse collective à tous.

Ces personnes ne sont pas ne déphasage avec les objectifs politiques portés par les élus, ils sont juste en avance et veulent aller plus loin et plus vite que ce que nous sommes collectivement capable de proposer.

Bien souvent, ces habitants s’investissent de façon très volontariste justement sur des politiques que nous voulons faire avancer, simplement parce qu’ils y croient. Pourquoi nos collectivités agissent trop souvent comme des freins à leur égard ?

Comment offrons-nous un espace d’action qui leur permettent d’être peut-être les initiateurs des politiques publiques de demain ? Comment autorisons-nous le droit à l’expérimentation, le droit à l’erreur qui va avec ? Comment les soutenons-nous dans leur démarche ?

Osons créer des espaces d'expérimentations qui permettent à ces citoyens « défricheurs urbains » de laisser libre leur volonté d’agir plus loin, plus vite et pour un intérêt partagé bien compris. Regardons comment les accompagner ponctuellement pour pouvoir bénéficier de ces expériences volontaires dont certaines profiteront ensuite à tous.

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Et si on donnait des budgets aux mairies de quartier de Brest ?

4799054044_689c1fdd1d_cLa France dispose d’un peu moins de 35 000 communes pour 67 millions d’habitants. En moyenne en France, une commune représente donc un groupe d’un peu moins de 2 000 habitants. Vu ce ratio, on comprend l’intérêt de l’intercommunalité et de la création des « surcouches de coopérations communales » que sont les EPCI (la métropole pour Brest).

Toutefois, si ces grands agglomérats de populations ont du sens en termes de visibilité et d’attractivité des territoires, de coopération économique entre acteurs, de réflexion sur des infrastructures lourdes, d’efficacité de l’ingénierie publique sur de larges bassins de vie, ils ont aussi des externalités négatives fortes vu de leur population. Ils éloignent toujours plus le citoyen de la décision publique et deviennent des paquebots institutionnels qui peinent face à l’agilité demandée par la population sur certaines politiques.

Comment retrouver cette qualité de service attendue par les citoyens ? Comment remettre de l’agilité dans la décision publique et les réalisations qui vont avec sur le champ de la proximité, de la quotidienneté et sur des aspects qui ne relèvent pas de la cohérence d’infrastructures lourdes.

Donner un budget et une gouvernance propre de ce budget à chaque mairie de quartiers pourrait permettre de redonner cette capacité d’action attendue, plus proche des habitants. Il faudrait commencer par expérimenter sur certaines politiques et développer au fil du temps et des attentes exprimées.

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Et si on créait des « design centers » urbains pour les citoyens à Brest ?

Canalbrest-capucinsphotos-201709Y-a-t-il des lieux ou la création, l'innovation, la coopération, le croisement des expériences fonctionnent mieux qu’ailleurs ? L’environnement dans lequel on se trouve et l’organisation de l’espace est-il un enjeu dans ce que l’on produit ? Probablement et de nombreuses entreprises y ont répondu en créant des espaces dédiées à la création et des méthodes de travail différentes, plus tournés vers l'innovation et la coopération.

Des lieux publics de ce type existent déjà mais ils sont souvent très orientés autour de la culture du numériques : Cantine numérique, Fab Lab, etc … mais existe-t-il des lieux pour la création associative ou simplement pour la création entre citoyens qui ont juste envie de faire émerger un projet ensemble ?

Les mairies ou les associations de quartier ont souvent des belles salles qui pourraient facilement être adaptées à cette fin. Il s’agirait de mettre à disposition des outils et des méthodes facilitant le travail de groupes afin de faire émerger des dynamiques de quartier.

Faire émerger le pouvoir d’agir, l’empowerment ou tout autre nom qui donne aux citoyen la capacité à auto entreprendre par lui-même l’espace public, l’intérêt général et le collectif est un enjeu auquel nous devons apporter des propositions. Mettre à disposition des espaces dédiés dans la proximité des quartiers pourrait être une bonne idée.

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Et si on donnait la possibilité aux habitants de se créer des tiers lieux citoyens de quartier ?

Ardèche  reportage au cœur d’un tiers lieu en milieu ruralRecréer des dynamiques sociales sur un quartier n’est pas chose facile dans la société d’aujourd’hui, où l’individualisme a peu à peu remplacé le collectif. On le voit au travers certains projets, l’existence d’un lieu dédié peut y aider.

Pourquoi ne mettrions-nous pas en place des lieux autogérés, dédiés aux développements des dynamiques sociales et relationnelles sur un quartier. Un local, un bas d’immeuble, une maison, une ancienne boutique ou lieu industriel abandonné pourrait facilement être investi par des habitants, remis en état et au gout du jour à coup d’huile de coude et d’imagination fertile.

Lieu focal de la vie de quartier, il pourrait permettre de dessiner les contours des projets portés par les habitants volontaires du quartier : des fêtes de rue, des kermesses, des rencontres, des pauses café ou salon de thé, des lieux d’offre ou de demande de services, des lieux de prêt ou d’échange, des lieux pour les paniers bio ou les achats groupés de bouteilles de vin, des lieux ressource et des lieux de production d’une vie de quartier bien remplie et plus solidaire.

Pour fonctionner, ces tiers lieux devraient être des espaces construits ensemble et où il fait bon vivre. Ils devraient être aussi des espaces de démocratie avec une gouvernance dédiée, discutée et décidée ensemble. Lieux de convivialité et d’apprentissage de la coopération à tous les âges pour récréer des vraies vies de quartier.

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Et si on pensait la proximité en fonction du vécu des quartiers ?

PSA-ERCS_Pictogrammes - Engagement_ProximitéLe lieu où l’on vit, son quartier est à la fois une source d’identité, un espace de services et une sphère de rencontre au quotidien. L’émergence des mobilités puis des communications modernes ont eu tendance à effacer les logiques de proximité au profit de logiques de réseaux ou d’intérêts. Des relations inscrites dans un espace toujours plus large, voire aujourd’hui mondial.

Pourtant, cet espace de proximité est un facteur de bien-vivre dans la ville. Comment reconstituer cet espace de proximité aujourd’hui pour demain ?

La proximité a surtout été prise par le prisme des services administratifs que l’on devait produire pour les habitants. C’est sur cette logique qu’ont été mises en place des mairies de quartier. Mais cette façon de voir dessine des territoires de plus ou moins 20 000 habitants sur Brest, ce qui ne correspond clairement pas à un vécu de proximité.

La proximité vécue est plutôt celle à l’échelle d’une école, d’une boulangerie, d’un jardin public, d’un bureau de tabac. Elle est là l’échelle du quotidien des habitants, où des jeunes jouent ensemble, où des mêmes personnes se croisent régulièrement et se disent bonjour, se rencontrent et tape la discute, partagent des intérêts communs de la vie de tous les jours. Elle se joue probablement à une échelle de 6 000 à 8 000 habitants, peut-être moins parfois.

Pourquoi cette échelle est importante. Parce que c’est aussi celle de la compréhension, de l’action, de l’engagement, de la solidarité, de l’entraide, de la coopération et de la rupture de l’isolement.

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Et si le budget participatif autorisait du « budget de fonctionnement* » à Brest ?

6a00e54f9f737f8834022ad36c85b7200c-800wiAprès une première saison et une en cours du budget participatif, il est possible de tirer quelques leçons.

La première est clairement que ce mode de participation correspond à une attente et est source d’un renouvellement d’idées dans les façons d’aborder les projets sur l’espace public. Il est donc intéressant de poursuivre.

La seconde est que les modalités de participation (électronique, papier, lieux, accompagnement, etc …) induisent des résultats significativement différents sur la participation de groupes donnés. Afin d’autoriser le plus grand nombre à proposer des projets ou contribuer à les choisir, il faut donc chercher à diversifier les façons de participer au budget participatif.

La troisième leçon est que la limite d’un budget ciblé sur l’investissement est une forme de plafond de verre qui conduit à rejeter de nombreuses idées (environs 30% en 2019). Sur ce dernier point, il nous faut probablement réfléchir à une amélioration.

Aujourd’hui, la très grande majorité des budgets participatifs n’acceptent que des projets d’investissement pour une raison simple : une fois l’investissement fait, les coûts ne reviennent pas (sauf pour de l’entretien, mais sur des coûts moindre). Limiter le budget participatif à de l’investissement, c’est une façon simple de régler ce problème, mais cela limite les bonnes idées qui pourraient être aussi attendues des habitant.es.

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Et si des résidents étrangers siégeaient au Conseil municipal de Brest ?

CaptureOn le sait, de nombreuses personnes vivent depuis des années sur le territoire de Brest sans avoir la nationalité Française. Pour autant, elles participent à la dynamique locale, elles habitent avec nous dans les quartiers, elles scolarisent leurs enfants dans les écoles, elles consomment dans les commerces, elles se déplacent dans les rues, mais on ne les entend pas. Elles n’ont pas voix à la décision publique.

Cette absence de droit sur le plan national peut s’entendre du fait de l’appartenance à une autre nationalité et donc des choix qui peuvent être bien différents de ceux de la France. Pour autant, il existe depuis de nombreuses années des voix qui se lèvent pour demander que ces personnes qui partagent notre quotidien et nos vies, puissent avoir le droit de voter aux élections locales (sous des conditions à définir bien-sûr).

Nous ne changerons pas la loi depuis Brest, mais nous pouvons changer des façons de faire et mieux prendre en compte la voix de ces invisibles de nos démocraties.

Une première étape simple pourrait être de mettre en place l’élection de deux représentants paritaires des résident.es étrangers de la ville de Brest, avec voix consultative en Conseil municipal (puisque la loi n’autorise pas de leur donner une voix délibérative).

A la façon dont les Adjoints de quartier s’appuient sur un CCQ (Conseil Consultatif de Quartier), ces deux personnes pourraient être l’émanation d’un CCRE (Conseil Consultatif des Résidents Etrangers) d’une vingtaine de personnes aussi élus par les résident.es étrangers.

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Et si les citoyen.ne.s étaient consultés sur des délibérations du Conseil municipal de Brest ?

EngagerIl est un fait que dans nos grandes villes, les Conseil municipaux sont pour une large part des chambres d’enregistrement de délibérations préparées par les services sur la base des orientations de l’exécutif municipal. Ce constat n’est pas tant de la responsabilité des élu.es que de l'exigence de passer toutes les décisions par cette instance, ce qui rend un peu long et fastidieux l’exercice !

Cela étant dit, le Conseil municipal reste symboliquement et objectivement l’instance de débat et de délibération de l’assemblée municipale sur les politiques publiques de la commune. Il est dommage qu’il n’y ait pas ou peu de débat de fond et qu’en outre, les citoyen.ne.s habitant.es la commune ne puissent pas y participer et y contribuer à leur manière.

J’ai fait plusieurs mandats en tant que secrétaire du CE de mon entreprise et dans cette instance, il existe ce que l’on appelle « l’info-consultation ». La Direction présente un sujet lors d’un premier CE qui donne lieu à un débat. Les élu.es du CE ont ensuite l’opportunité d’aller échanger avec les salarié.es et de leur donner la parole. Au CE suivant, la Direction fait une consultation votée, après un jeu de questions-réponses.

L’intérêt de ce processus délibératif est qu’il se déroule en deux temps et permet ainsi de laisser une place pour l’expression de celles et ceux qui ne siègent pas dans l’instance.

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Et si on créait à Brest un Haut Conseil des Générations Futures ?

Nous nhéritons pas de la terre de nos ancètresDans certains villages africains, les grandes décisions se prennent au regard de l’avis de trois groupes. Le premier groupe observe les enjeux du présent. Le second tente de regarder dans les expériences passées ce qu’en auraient dit leurs aïeux. Un troisième et dernier groupe parle au nom des générations futures du village. J’ai toujours pensé que cette façon de faire était d’une grande sagesse.

Notre société moderne ne vit plus que dans le présent (le très court terme) probablement parce qu’elle a évolué tellement vite qu’elle a perdu tous ses repères du passé en quelques décennies. Elle part du principe que si cette modernité est bénéfique pour elle, elle l'est aussi pour les générations qui suivent. Sans remettre en question l’apport positif de notre évolution moderne (devenue un peu folle aujourd’hui), il nous faut aussi entendre que les choix que nous faisons engagent les générations futures.

Que cela soit sur notre développement, sur nos déchets, sur l’usage de l’énergie, sur les ressources naturelles, sur la biodiversité ou sur tous nos petits comportements du quotidien, notre époque ne regarde pas assez le futur qu’elle produit à petit pas chaque jour.

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Et si on mettait en place des conférences citoyennes à Brest ?

Conference citoyenneLa démocratie s’use quand on ne s’en sert pas. Pour autant, la démocratie ne s’improvise pas. Elle a ses règles, ses failles mais aussi un grand besoin de connaissance partagées. Limiter la démocratie aux périodes électorales est tout aussi abscond que de penser qu’elle se gèrera par le café du commerce des réseaux sociaux.

Le principe même de la démocratie, c’est le fait de poser une organisation partagée pour définir ensemble des objectifs collectifs. Faire participer les citoyens à la démocratie, les faire coopérer, c’est d’abord passer par des formats qui permettent d’acculturer un collectif à un sujet, leur donner un espace de débat et d’enrichissement, puis les faire produire à la fois les éléments de convergence et les éléments de divergence. Si besoin, il peut être nécessaire à la fin de trancher, mais c’est l’étape ultime qui peut dans un grand nombre de cas être facultative si on arrive à décider soit par consensus, soit par consentement.

Jury citoyen, conférence de consensus, ou mêmes journées citoyennes sont des appellations différentes pour définir des processus quasi identiques de participation des citoyens autour d’un sujet de société fixé au départ.

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Candidat à la candidature socialiste à #Brest

Thierry FayretSuite à l'annonce de François Cuillandre de repartir pour un 4ème mandat, j'ai pris cette semaine le temps de réfléchir et d’échanger avec mon équipe, avant de me porter candidat à la candidature socialiste aux municipales de 2020.

Comme vous, j'aime Brest et m’y investis depuis plus de 20 ans dans le secteur associatif, et politique.

Comme vous, je suis ancré dans le quotidien (je travaille chez Thales) et je regarde l’avenir qui se prépare pour nos enfants.

Comme vous, je crois en la force et la singularité de ce territoire.

Aujourd’hui, à 49 ans et après 3 mandats, j’ai envie de mettre mon expérience, mon énergie, mon authenticité à votre service, pour un nouveau souffle à Brest.

Ma candidature s'inscrit dans le désir de faire autrement, en responsabilité, avec sincérité, en transparence et en confiance.

Le renouvellement des hommes et des femmes est le meilleur garant de la santé de nos démocraties.

Le renouvellement des idées doit répondre à un monde incertain et de plus en plus violent.

Le renouvellement des méthodes amènera à plus de coopération, plus de participation des citoyens.

Plus que jamais peut-être, dans le contexte de rejet du politique qui est le nôtre (abstention record, gilets jaunes …) et tandis que l’urgence écologique et sociale s’accroit, cette volonté d’agir me porte à être candidat à la candidature interne pour Brest demain.


NPNRU : un travail d’équipe gagnant pour deux quartiers de notre métropole

Construire la ville ensembleInitiée au début du mandat, la programmation du nouveau programme de l’ANRU vient de franchir joliment une nouvelle étape : celle de la validation des concours financiers nationaux, avec un engagement de plus de 50 M€ pour les quartiers de Bellevue et de Recouvrance.

Le renouvellement urbain reste un enjeu majeur pour nos villes. A la fois pour maintenir l’attractivité de nos quartiers, mais aussi tout simplement pour y loger des habitants et éviter l’étalement urbain. Beaucoup plus vertueux sur le plan urbanistique et écologique, le problème du renouvellement urbain reste son coût (1), notamment dans les quartiers où la population dispose d’une autonomie à investir faible, voire nulle.

La mobilisation des financements nationaux (mais aussi régionaux ou départementaux) est un des enjeux pour faire du renouvellement urbain sur les quartiers concentrant les problèmes économiques. Aussi, l’ANRU lance des grands programmes sur 10 ans dans lesquels les collectivités candidatent. Le quartier de Pontanézen avait bénéficié des aides de l’ANRU entre 2005 et 2015. Bellevue et Recouvrance bénéficieront d’un soutien significatif sur 2020-2030.

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Budget participatif #Saison1 – Avancée des projets gagnants

Un budget participatif n’a de sens que si les projets sont réalisés. A mi-année, point d’avancement sur les 7 projets gagnants de la première saison.

Un jardin extraordinaire sur la falaise

Projet 1Le collectif est toujours très présent autour de ce projet arrivé en premier des votes. Les études techniques de mise en sécurité et d’accessibilité du site sont en cours. L’objectif reste de livrer l’espace au collectif avant la fin de l’année pour qu’il puisse en disposer pour faire ses plantations originales et extraordinaires !-

Liaison verte entre les ports

Projet 2Le premier objectif de ce projet était de rentrer dans l’épure financière fixée par le règlement du budget participatif. L’avant-projet est aujourd’hui validé et prévoit l’aménagement d’une piste cyclable de couleur ocre et des plantations entre la rue de l’Elorn et la rue de Kiel.

L’ABF a validé le projet qui devrait rentrer en travaux en décembre prochain.

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Labo des Conseils citoyens sur la #Participation

XIMG_4561J’intervenais samedi matin sur la question de la participation auprès des Conseillers citoyens des quartiers prioritaires de la ville de Brest. Il s’agissait de répondre à la question : « Depuis la place que vous occupez, comment appréhendez-vous la participation des habitants ? »

J’aurai pu répondre en exposant les différentes expériences de participation que mène la ville de Brest, mais j’ai préféré répondre par le sens que la participation a pour moi.

D’abord, mon appétence pour la participation ne vient pas de ma fonction d’élu, mais de mon expérience syndicale, en tant que simple salarié d’une l’entreprise. L’observation des dysfonctionnements vécus par les salariés et une réflexion sur les améliorations à apporter m’ont conduit vers la participation comme un besoin, une nécessité évidente. C’est ensuite que j’ai compris que ce qui était bon dans l’entreprise, l’était aussi nécessairement dans la société toute entière.

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Des réponses simples pour un monde complexe

190519_Env Inég Part BV PolétiqueComment répondre à des crises multiples, dont les échéances sont de plus en plus proches ?

Comment gagner la confiance, dans un monde de défiance ?

Comment construire ensemble, à partir d'une société fondée sur l'individu et non plus le collectif ?

Telles sont quelques unes des grandes questions de notre époque, auxquels nous avons le plus grand mal a trouver des réponses collectivement. Des questions sur lesquels les gouvernements nationaux se fracassent les uns à la suite des autres. Les réponses acceptables ne peuvent être des juxtapositions de recettes incomplètes qui rapiècent par morceau, une toile déjà très dégradée.

Pour mobiliser, il faut donner du sens : une direction, une signification, une incarnation à ces changements, et ce sens doit prendre en considération l'ensemble des défis sociétaux, les liens qui les relient, tout en sachant les prioriser. Les politiques l'ont tous compris à des degrés divers, réponses environnementales et sociales ne peuvent plus être décorrélées, mais ce sont loin d'être les seules pour arriver à mobiliser.

Tentons de décrire les 5 pôles (et leurs liens) qui doivent être travaillés ensemble, pour transformer en profondeur et durablement notre société.

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500 notes - Retour sur 11 années d’écriture

500 Brest Envies 4Voilà plus de 11 ans que j’ai commencé ce blog. Cette longévité en fait probablement le plus ancien blog d’élu ouvert sur Brest. Des mots ont été apposés sur ces pages depuis ce 22 novembre 2007 et me voici rendu à ma 500ème note. Petite rétrospective sur toutes ces textes retraçant une part importante de mon parcours et de ces dernières années de mandats, mais aussi des réflexions et des envies que j’ai pu avoir au fils du temps.

Genèse

Ce blog fut d’abord une envie personnelle empruntée à mon expérience syndicale, où les panneaux syndicaux furent longtemps pour moi de beaux espaces d’expression libre dans l’entreprise. L’écriture « publique » est un exercice exigeant vis-à-vis de soi-même et engageant vis-à-vis des autres. J’aime prendre ce temps-là, plus lent, plus apaisé, plus réfléchi. En politique, il me manquait cela : un espace d’expression libre, un espace de réflexions partagées, un espace aussi pour rendre compte de l’action publique (c'est important dans un engagement). Le blog « Brest EnVies » fut et reste cet espace-là pour moi.

On retrouve sur le côté gauche du blog, via les nombreuses catégories des notes, les sujets qui m’ont le plus inspirés. Feuilletons-en quelques-unes !

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Budget Participatif de Brest – Saison #2

Visuel_afficheA3La saison #2 du budget participatif démarre lundi. Pour cette nouvelle cuvée, encore 500 000 € à répartir entre les projets les plus plébiscités par les brestoises et les brestois.

En 2019, l’objectif est de faciliter l’accès à tous au budget participatif. Ainsi, nous avons investi dans une plateforme numérique qui devrait faciliter l’accès (c’était un point d’amélioration demandé sur l’évaluation de la saison #1). Mais nous sommes aussi vigilants à proposer à toutes les phases des votes papiers en de multiples lieux de tous les quartiers de Brest.

Autre nouveauté de la saison #2, le comité de suivi du budget participatif (instance de gouvernance) laisse beaucoup plus la place aux habitants. Seulement 4 élus en font partie, 7 membres des CCQ et 10 habitants tirés aux sort. Deux réunions ont déjà eu lieux pour valider le règlement et le déroulé de la saison #2.

Dernier point d’évolution, après discussion en conseil de suivi, le montant maximal des projets est revu à la baisse : maxi à 100 000 € par projet. Par contre, ce sont 3 projets de plus de 75 000 € qui pourront intégrer le classement final dans le vote des habitants. C’était une demande de certains participants que faire une plus grande place au projets de moyennes taille.

Alors dès lundi, c’est parti pour la saison #2 … A vous de jouer maintenant !

Je participe


Budget participatif : A vous de sélectionner !

Csm_affiche-budget-partSoutien_032178d4dcDepuis le mois de juin, le budget participatif de Brest était ouvert au dépôt des idées, des projets pour leur ville, par les habitants. Plus de 200 projets ont été déposés sur la plateforme du budget participatif dont près de 170 respectaient le règlement et ont donc pu être validés. A partir d’octobre, nous entrons dans la phase 2 qui permet de présélectionner les 30 à 50 projets qui participeront au vote final en janvier.

Que retenir de cette première phase ?

Globalement, les projets déposés suivent une forme d’aspiration à l’apaisement, à la facilitation ou même l’embellissement de l’espace public. Cela peut prendre la forme d’aménagements ponctuels ou plus globaux pour des déplacements dans la ville, des jardins, des plages, des airs de jeux par exemple. Mais ce sont aussi des propositions d’équipements qui semblent manquer sur l’espace public aujourd’hui, comme des fontaines à eau potable, des garages ou des pompes à vélo, des ruches, des boites à dons ou des ports publics de recharge USB. Enfin, cela peut aussi être des propositions d’embellissement de la ville par des fresques, de la coloration, du fleurissement ou des illuminations.

Un dernier groupe apparaît aussi avec la question du patrimoine et de la mémoire, soit sur des espaces existants à préserver et valoriser, soit sur de la mémoire à reconstruire.

Tout cela témoigne d’un vrai attachement des brestoises et des brestois à leur ville, à l’amélioration des espaces, à la facilitation des usages tout en ayant un regard attentif à la préservation de l’histoire existante dans nos quartiers.

Dernier point de satisfaction, tous les quartiers de Brest sont bien représentés dans l’ensemble des projets déposés.

A partir de début octobre, les « like » sont ouverts. A vous d’aller dire les projets que vous préférez, ceux que vous aimeriez voir se réaliser, car c’est sur cette base que seront choisis les 30 projets (extensible à 50 par le conseil de suivi) qui seront ensuite travaillés et chiffrés par les services et les porteurs du projet, en vue du vote final de fin janvier.

A vous de jouer ! …… ici


Budget participatif : Focus sur les projets non retenus

BpartLa période de dépôt des projets se termine à la fin du mois de septembre. Place ensuite aux « Like » des habitants pour leurs projets préférés durant tout le mois d’octobre. Mais avant de clôturer la liste officielle des projets en lice avec le Conseil de suivi*, je vous propose un petit regard et éclairage sur les projets qui n’ont pu être retenus.

Les projets hors budget investissement

Bien que très intéressants, une partie des projets non retenus ne proposent pas ou très peu d’investissement, mais surtout des coûts de fonctionnement (c’est-à-dire qui reviennent tous les ans). Or, la règle des budgets participatifs est de ne financer que des projets d’investissement (dont le coût d’investissement est sur une année).

On y trouve ainsi des projets d’entretiens de l’espace public ; de l’accueil ou du conseil pour les personnes sans domicile ; l’ouverture d’un lieu éthique permettant la réinsertion ; la mise en place d’un bus maritime ; des informations sur l’actualité de la ville, tant culturelle que touristique ; l’organisation de manifestations, de spectacles, de festivals culturels ou sportifs ; et enfin la mise en place de services d’auto-partage ou de vélo-partage.

Les projets « hors champ »

Des projets ne rentrent pas les logiques de localisation comme des aménagements sur la plage du Moulin Blanc par exemple, dont les brestois oublient facilement qu’elle se situe pour une très large part sur les communes de Guipavas et du Relecq-Kerhuon. Des projets d’entreprises pour valoriser un de leurs produits. Des projets (parfois même assez détaillés) qui présentent du sens, voire du bon sens sur des comportements, mais pas de réalisation. Des projets ne relevant pas des compétences de la ville comme l’enfouissement de lignes électriques ou des aménagements sur les espaces appartenant à la Marine.

Les projets déjà faits ou en cours

Des projets proposent de mettre en place des actions de rénovations thermiques des logements alors que le programme Tinergie permet déjà de bénéficier d’aides en la matière ; la mise en place d’un service « E-Cantine » qui est en cours de réalisation ; tout comme des aménagements de la Place de la Liberté dont les travaux ont commencé et s’étalent sur plusieurs années.

Les projets hors budget

Viennent enfin les projets dont l’ambition des porteurs dépasse largement les limites de ce budget participatif, comme un gratte-ciel à vocation de tour d’observation de Brest ; Une patinoire/piscine en plein air, « avec un tarif préférentiel pour les brestois(es) » ; une réhabilitation de la prison de Pontaniou ; L’implantation d’un port de départ de croisières ; Un péage urbain pour limiter la présence de la voiture à Brest ; ou enfin une passerelle à piétons/vélos en encorbellement du pont de l’Harteloire.

On le voit, l’imagination des brestois et des brestoises est riche d’envies et d’idées nouvelles. C’est clairement le but d’un budget participatif que de les faire s’exprimer.

Ces idées qui ne sont pas retenues ne sont pour autant pas perdues. Elles irrigueront les réflexions des élus, des habitants membres des Conseils Consultatifs de Quartiers et aussi des services de la collectivité.

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*Conseil de suivi : instance de validation des projets et du déroulé du budget participatif composé à parité d’élus et d’habitants de Brest.


Dans les coulisses du premier budget participatif de Brest

FranceEn mars dernier, j'ai été contacté par l'Observatoire de l’expérimentation et de l'innovation locale de la Fondation Jean Jaurès, afin d'écrire les raisons qui avaient amené la ville de Brest à proposer un budget participatif à ses habitants.

Au-delà des textes déjà écrits sur ce blog et dont l'objectif est plutôt de pousser à devenir acteur du budget participatif ... en y participant, ce texte a vocation à faire mieux comprendre tant les intérêts que les limites d'une démarche de budget participatif, ainsi que le cadre d'action politique dans lequel il s'inscrit.

A ceux que cela intéresserait, bonne lecture !

 Dans les coulisses du premier budget participatif de Brest


Un premier budget participatif pour #Brest

Csm_csm_01_60_budget_P_84b808f328_86313170a7Voilà une semaine qu’est lancé notre premier budget participatif sur Brest.

Une belle façon pour laisser une place aux nouvelles idées, une bonne façon pour donner envie de construire sa ville, une façon motivante aussi de faire émerger des manques, une façon sympa de participer et de coopérer entre habitants.

A chacun maintenant de se saisir de cette opportunité !

Tous les documents sont accessibles sur le site jeparticipe.brest.fr.

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A vous de jouer …

étonnez-nous …

étonnez-vous !

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Quelques liens utiles :

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Un Budget Participatif à Brest

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Intervention faite en conseil municipal en préalable au vote à l'unanimité de la mise en place d'un premier budget participatif sur la ville de Brest.

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Avec le temps, la participation des habitants est devenue un enjeu fort dans la mise en place des politiques publiques. A la fois source d’une expertise citoyenne qui permet de mieux comprendre les attentes au plus près des besoins, la participation permet aussi une meilleure compréhension des politiques publiques que nous portons. Enfin, elle doit permettre, dans une société de plus en plus individualisée, de mieux partager la place de la délibération collective sur l’intérêt général, dans un cadre budgétaire donné, afin d’arbitrer des projets.

La ville de Brest a depuis de nombreuses années organisée des espaces permettant de faire vivre cette participation des citoyens au débat et à la décision publique. Que cela soit au travers des CCQ dans chacun de nos quartiers, des concertations préalables aux grands projets urbains sur Brest (Pontanézen hier, Bellevue et Recouvrance aujourd’hui), mais aussi sur des sujets plus ponctuels comme la réorganisation d’espaces et de services, ou même la couleur dans la ville par exemple, nous portons la conviction que la participation est un préalable à une bonne compréhension et une adhésion aux politiques que nous menons.

Aujourd’hui, avec cette délibération donnant les lignes d’intentions d’un budget participatif, il s’agit de proposer un cadre supplémentaire à la participation des citoyens sur Brest.

L’idée des budgets participatifs n’est pas né d’hier, mais dès 1989 à Porto Alegre au Brésil. Depuis, cette idée a cheminé et a été largement reprise en se déclinant dans de nombreuses villes au travers le monde. En France, une cinquantaine de villes se sont déjà saisies en 2017 de cette initiative.

Le premier budget participatif de Brest

L’idée est simple. Il s’agit de proposer un cadre pour la réalisation de projets d’investissements, afin que les citoyens puissent proposer leurs projets et que cela soit les habitants eux-mêmes qui décident des projets qui seront réalisés, dans l’enveloppe des 500 000 € que nous allouerons à la mise en œuvre des projets retenus, en 2019.

Ce travail de proposition puis de choix des projets les plus plébiscités par les habitants commencera un peu avant l’été et se terminera par un vote final en janvier 2019, pour réalisation dans l’année. Les projets proposés par les habitants devront être réalisés sur le territoire de la ville de Brest, être d’intérêt général, avoir un coût inférieur à 150 000 € et devront pouvoir être réalisés sur l’année 2019.

Afin que le plus grand nombre d’habitants puisse proposer des projets et donner leur avis, la participation sera ouverte à toutes les brestoises et les brestois, sans critère d’âge ou de nationalité.

Un règlement détaillant les phases du processus de dépôts de projets et des votes sera diffusé avant le démarrage. Le suivi de ce règlement sera fait dans au sein d’un conseil qui intégrera 9 élus et 9 habitants.

Voilà en quelques mots les grands principes de ce premier budget participatif de la ville de Brest.


Et si on faisait un budget participatif à Brest ?

BPBLes attentes de citoyens évoluent. De besoins à disposer de services, nous sommes aujourd’hui à l’heure où de plus en plus d’habitants souhaitent aussi disposer d’espaces de partage de la décision publique, de faire vivre ce que l’on appelle parfois le pouvoir d’agir ou l’empowerment.

Cette attente exige de faire évoluer nos façons de produire les politiques publiques. A la fois proposer plus de concertations vers les citoyens, mais aussi proposer de la codécision quand cela est possible. La dernière étape est de laisser aux citoyens volontaires la possibilité de décider par eux-mêmes. C’est ce que propose la mise en place d’un budget participatif dont l’idée est née à Porto Alegre en 1989.

Le mode opératoire est simple. Le conseil définit un cadre général d’appel à projets citoyens. Les habitants qui le souhaitent proposent des projets. Les services de la collectivité évaluent la faisabilité et les coûts des projets proposés. Les projets faisables sont ensuite portés au vote de l’ensemble des habitants. Ceux ayant reçu le plus de soutien sont enfin mis en œuvre sur un budget dédié de la collectivité.

Les budgets participatifs sont une belle opportunité de faire monter en maturité nos démocraties. D’une certaine façon, la participation des habitants est la forme la plus proche des citoyens de décentralisation du pouvoir. C’est celle qui va permettre de faire certains choix, au plus près des besoins, des réalités exprimées et tranchées par les habitants. C’est une belle mise en œuvre du principe de subsidiarité, cher à la gauche, qui s’est joué depuis des années aux différents échelons territoriaux de la démocratie représentative. Il convient aujourd’hui de poursuivre dans ce sens : développer la capacité des citoyens à pouvoir décider par et pour eux-mêmes, au-delà des échéances électorales.

Cette nouvelle façon de faire ne doit pas faire oublier qu’elle présente aussi une complexité supplémentaire qui aura un coût en terme de process et de durée de mise en œuvre. Nous devons aussi garder à l’esprit les travers de ce type de démarches déjà relevés dans certains projets d’autres territoires. Si nous voulons installer des projets participatifs dans la durée, il faudra aussi savoir y aller par étape et évaluer ce qui sera fait.

Voilà quelques temps que nous regardions avec intérêt et envie ce qui se passait sur les quelques territoires français ayant déjà lancé des budgets participatifs (il n’y en a pas encore tant que cela : 47 villes en 2017). En 2018, il est temps de passer de l’envie aux actes, alors allons-y !


Projets urbains et participation sur Brest

IMG_0751La ville se construit et se transforme tous les jours. C’est une bonne chose, c’est la preuve du dynamisme local, l’envie de faire avancer la ville et d’accueillir de nouveaux projets. Mais toutes transformations à nécessairement des impacts sur l’environnement proche des nouveaux projets et il y a un moment où il faut décider de faire, de ne pas faire ou parfois simplement comment faire.

Longtemps, la construction de la ville fut déléguée aux collectivités locales qui faisaient « pour le compte des habitants ». Puis ce fut le temps d’un élargissement du débat public aux « parties prenantes constituées » : associations, institutions, chambre consulaires, etc … Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase où le citoyen souhaite être intégré individuellement aux choix qui sont faits et qui le touchent d’une façon ou d’une autre.

Cette nouvelle attente est en quelque sorte une forme de montée en maturité démocratique. Le citoyen souhaite plus interagir en dehors des périodes électorales et c’est plutôt une bonne chose. Pierre Rosanvallon décrit très bien le phénomène et l’attente dans son livre « Le bon gouvernement », parlant du passage de la démocratie d’appropriation, la démocratie d’autorisation, vers la démocratie de confiance.

Il décrit aussi les évolutions qui devront avoir lieu pour y parvenir. Loin d’être seulement du seul fait des élus, du pouvoir en place, cette démocratie de confiance repose sur une capacité de toutes les parties prenantes à travailler ensemble et à co-construire l’intérêt général. Cela ne se fera pas d’un coup de baguette magique et cela nécessitera du temps, du travail et probablement un peu d’apprivoisement mutuel.

En 2017, six expérimentations différentes de participation vont être faites, sur six projets urbains portant des enjeux structurants pour Brest. A chaque fois et de façons différentes, les citoyens seront associés, soit en tant qu’acteur du projet, soit en tant qu’expert du territoire de projet, soit simplement en tant que citoyen de la ville.

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